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04. Roman noir - Page 58

  • DONALD RAY POLLOCK : LE DIABLE, TOUT LE TEMPS. DANS L’OMBRE DU REVE AMERICAIN.

    donald ray pollock,le diable tout le temps,abin michel,ohio,rêve américainOuvrier pendant 32 ans dans une usine de pâte à papier et devenir un grand écrivain n’est-ce pas finalement  l’incarnation même du rêve américain ? C’est pourtant avec un roman cauchemardesque que Donald Ray Pollock est parvenu à ce statut comme pour mieux défier ces légendes qui pullulent dans l’inconscient collectif du peuple américain.

     

    C’est entre la fin des années 40 et le début des années 60, en plein âge d’or du mythe américain, que se déroule la trame de ce récit d’une noirceur terrifiante. Il n’y a pourtant rien de mythique dans cette région du Knocemstiff, au sud de l’Ohio où l’on croise le destin de Willard, rescapé de la seconde guerre mondiale, contraint avec son fils Arvin de dresser un autel sanguinolant pour accompagner ses prières dans l’espoir de guérir sa femme malade. Un autel composé de carcasses d’animaux, d’os séchés et de sang qui n’est pas sans rappeler les images traumatisantes qu’il a ramené du Pacifique. Rien de mythique non plus avec ce couple que forme Carl et Sandy qui écument les routes des USA prenant en charge des auto-stoppeurs qu’ils photographient et assassinent lors sanglantes bacchanales. Roy, prédicateur cinglé, persuadé de pouvoir ramener les morts à la vie accompagné de Théodore, musicien paralytique pédophile parcourent également la région au rythme des travaux saisonniers et des prêches. Des vies âpres et chaotiques qui vont s’entrecroiser en provoquant des fractures terribles dans un univers qui ne laisse entrevoir aucun espoir.

     

    Une écriture tout à la fois lyrique et très classique entraine le lecteur dans les méandres de ces destinées sordides qui provoquent en permanence un sentiment de malaise et d’écoeurement. Il y a aussi cette capacité de l’auteur à mettre en lumière la part d’humanité dans la monstruosité des actes de ses personnages qui troubleront le lecteur jusqu’à la conclusion finale du récit. On peut se prendre à éprouver une espèce d’empathie pour des monstres dont on suit l’évolution dans leur quotidien qui devient presque banal. C’est le talent de Donald Ray Pollock de mettre en juxstaposition la part d’humanité et la part du diable qui habite chacun des protagonistes de son roman. Comparé à Cormac McCarthy, Jim Thompson voir même à Norman Mailer, Donald Ray Pollock reste néanmoins en deça de ces grands auteurs. Dans Le Diable, Tout le Temps, il manque cette ampleur et cet engagement qui donnerait toute la luminosité à ce roman d’une noirceur absolue qui pêche par l’absence de motivation poussant les personnages à poursuivre leur destinée. C’est d’ailleurs dans un final en demi-teinte que l’on regrettera ces carences avec cette impression d’histoire tronquée comme si l’auteur ne parvenait pas à se dégager de la noirceur de ses personnages. Le Diable, Tout le Temps n’en reste pas moins un excellent roman noir d’un grand auteur en devenir qui doit encore faire ses preuves non pas sur un ouvrage mais sur l’ensemble d’une œuvre pour égaler les grands auteurs auxquels il est comparé.

     

    Donald Ray Pollock : Le Diable Tout le Temps. Editions Albin Michel 2012. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercier.

    A lire en écoutant : Up Jumped the Devil de Nick Cave and the Bad Seeds. Album : Tender Prey. 1988 Mute Records Limited.

     

  • Stuart Neville : Collusion. Dans le brasier de la rédemption.

    stuart neville,ireland,collusion,fantôme belfast,rivagesPour aborder Collusion, dernier opus de Stuart Neville, il apparaît absolument nécessaire de lire son premier roman, les Fantômes de Belfast, chroniqué ici, afin de comprendre le déroulement de cette histoire qui se déroule trois mois plus tard en reprenant les mêmes personnages.

     

    Le roi de la pègre Bull O’Keane s’est peu à peu remis de sa confrontation avec le terrible ex tueur de l’IRA Gerry Fegan. Désormais paralysé, il veut éliminer tous les protagonistes qui ont été témoin de sa déchéance. Pour cela, il a engagé un prédateur terrifiant, surnommé le Voyageur qui va accomplir ce terrible travail en traquant notamment la petite Ellen en fuite avec sa mère. De cette manière Bull O’Keane compte bien attirer Gerry Fegan dans les mailles de son filet et accomplir sa vengeance. 

     

    Si une suite des Fantômes de Belfast ne s’avérait pas vraiment utile, on peut saluer l’auteur qui a su mettre au second plan les personnages principaux de son premier roman pour mettre en avant deux nouveaux personnages qui donnent à ce dernier récit toute sa saveur. Nous découvrirons donc, ce policier, Jack Lennon, père de la petite Ellen qu’il a refusé de reconnaître du fait que la mère était protestante. Bourré de remord, il va tout faire, au travers de son enquête pour retrouver et protéger cette fille qu’il n’a jamais connue. C’est à travers lui que s’articule la majeure partie du roman. Pour supplanter un héro terrifiant comme Gerry Fegan, il lui fallait un alter ego absolument abominable comme le Voyageur. Finalement il s’agit du personnage central du livre qui lui donne d’ailleurs toute son amplitude. Un sociopathe de la pire espèce qui n’a absolument aucune considération pour la vie humaine, ne serai-ce que la sienne. Même blessé, il préfère poursuivre ses proies plutôt que de se faire soigner. C’est dans cette vulnérabilité qu’apparaît l’inhumanité de ce psychopathe terrifiant qui occupera une place de choix dans la galerie des méchants qui ont émaillé les pages du polar et du roman noir.

     

    Dans Collusion, Stuart Neville se concentre principalement sur l’histoire de traque pour délaisser l’aspect politique et social de la ville de Belfast ce qui donne beaucoup moins de relief à ce récit qui n’en demeure pas moins extrêmement prenante et c’est la thématique de la rédemption qui prendra tout son sens dans un final flamboyant.

     

    Personnage très discret dans le récit, c’est désormais la jeune Ellen qui amène un petit côté fantastique à ce récit. Néanmoins, l’équilibre entre le fantastique, le roman noir et le thriller est beaucoup plus maîtrisé et font de Collusion un roman extrêmement bien ficelé que vous aurez du mal à lacher.

     

    Stuart Neville : Collusion. Editions Rivages/Thriller 2012. Traduit de l'anglais (Irlande) par Fabienne Duvigneau.

    A lire en écoutant : Theme from Harry’s Game. In a Lifetime / Best of Clannad. BMG UK & Ireland ltd 2003.

  • Benjamin Whitmer : Pike. Les écorchés de Cincinnati.

    pike_benjamin_whitmer_gallmeister.jpgLes villes industrielles ont toujours été des décors idéals pour les romans noirs et c’est à l’ombre des hauts-fourneaux de ces cités cauchemardesques, dans le berceau humide et inquiétant de ces docks malfamés, aux alentours de ces usines dantesques encadrées de sa cohortes d’immeubles miteux qu’ont évolué les plus beaux personnages du polar.

     

    Avec Pike, Benjamin Whitmer nous emmène dans les quartiers crépusculaires de la ville de Cincinnati pour patauger au milieu de ces ruelles crasseuses où camés et prostituées errent comme des fantômes sous le regard indifférent des petits dealers et malfrats qui s’entretuent pour quelques cristaux de meth.

     

    Douglas Pike est un ancien truand qui n’a épargné personne. Pas même sa femme qu’il battait comme plâtre et sa fille Sarah qu’il a abandonnée depuis bien longtemps. En apprenant que sa fille est morte d’une overdose il découvre que celle-ci avait une fillette de 12 ans prénommée Wendy dont il doit désormais s’occuper. Avec Rory, le jeune associé de Pike, le trio va tenter de s’apprivoiser. Pour faire le jour sur la mort tragique de Sarah, le vieux truand va rencontrer les différentes personnes qui l’ont côtoyée peu avant sa mort. Même dans ce milieu plutôt fermé Pike, précédé de sa réputation malfaisante, ne va pas avoir trop de mal à persuader les différents protagonistes de se confier ce qui va déplaire à Derrick Krieger, flic violent et corrompu qui commence à s’intéresser de trop près à la jeune Wendy. La confrontation ne peut que mal tourner.

     

    Durant tout le récit nous allons croiser le parcours chaotique de ces toxicomanes qui évoluent dans l’univers miteux  de ghettos constitués de squats et de maisons délabrées où l’espérance brille dans l’éclat d’un caillou de crack. Malmenés par la vie, tous les personnages font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont, c’est à dire pas grand-chose à un point tel qu’il est difficile d’avoir de l’empathie pour l’un d’entre eux. Même la jeune Wendy cache sa détresse derrière une façade d’insolence et de dureté qui la rend difficilement sympathique. Car finalement ce qui caractérise tout ce petit monde c’est ce luxe qu’ils ne peuvent plus se payer dans un univers urbain chaotique : le pardon.

     

    Dans le plus pur style des romans noirs, les phrases sont courtes et sèches. Elles rythment cette histoire comme des pulsations désordonnées à l’image du pacemaker déréglé de Derrick Krieger. De brefs chapitres emprunt d’un certain lyrisme donnent au récit cet aspect à la fois âpre et poétique malgré la rudesse des personnages et des décors dans lesquels ils évoluent. Les dialogues parsemés d’un humour grinçants et de répliques épiques achèvent de faire de Pike une petite perle du roman noir.

     

    Pike est le premier roman de Benjamin Whitmer qui est, j’en suis absolument certain, un écrivain à suivre attentivement.

     

    Un court extrait pour vous en convaincre :

    « Dehors, au-dessus des immeubles et cheminées de briques croulants de Cincinnati, un fin croissant de lune est là. Aérien, argenté, vibrant dans l’air nocturne. Il y a aussi des étoiles, mais elles sont invisibles derrière l’éclat des lampadaires et le smog qui pèse sur la ville, craquelé comme un puzzle aux multiples tons de gris. Elle pose un regard fixe vers la nuit, elle fume, ses paupières frémissent de tristesse. L’espace d’une minute, elle repense à Bogey et il lui manque horriblement.

    Avoir quelqu’un à ses côtés.

    Tenant sa cigarette dans sa petite griffe de main, elle l’éteint en se l’enfonçant dans l’avant-bras, juste pour avoir pensé ça.

    Sa peau frémit et brûle. 

    Dehors, rien ne change. Dedans non plus."

     

    Benjamin Whitmer : Pike. Editions Gallmeister 2012. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jacques Mailhos.

    A lire en écoutant : Catch Yer Own Train. The Silver Seas. Album : High Society/Cheap Lullaby 2006.

  • CHRISTIAN ROUX : L’HOMME A LA BOMBE. DEFLAGRATION EXPRESS !

    christian roux,l'homme à la bombe,rivagesLes crises ont  toujours été un terreau fertile pour les analystes économiques et les auteurs de romans noirs et celle qui secoue l’Europe actuellement ne déroge pas à la règle. Délaissons la première catégorie avec leurs sempiternelles théories cycliques teintées de la seule valeur absolue qui transparaît dans leurs propos : l’incertitude, pour nous pencher sur la seconde catégorie, vers ceux qui nous racontent les actes extrêmes d’hommes et des femmes plongés dans le chaos économique. Parmi ces auteurs, il y a Christian Roux qui vient de publier son dernier roman, L’Homme à la Bombe.

     

    La vie de Larry n’est plus qu’une succession d’entretiens d’embauche aussi mornes qu’infructueux. Il ne supporte plus ces hommes, ces femmes qui lui font face et ces rituels conventionnels qui ne débouchent sur rien. Pour détruire cette mécanique relationnel de façade, Larry décide de fabriquer une bombe. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un véritable engin explosif, mais lui seul le sait. Et même s’il s’agit d’une folie, cet ancien ingénieur s’en moque éperdument car il n’a plus rien à perdre. Un mariage insipide qui se délite au rythme des rentrées d’argent de plus en plus rare, une vie sociale qui s’est dissoute à l’instant même où il a perdu son emploi, Larry est désormais seul avec sa bombe, l’image évanescente de sa fille et le souvenir d’un amour passé qui s’est terminé tragiquement. Après avoir tenté l’expérience et semé la panique lors d’une de ces entrevues stériles, Larry décide d’aller plus loin en braquant une banque. Il y rencontrera Lu, jeune fille explosive, qui elle également, accompagnée de trois complices, braque le même établissement que Larry. Un couple improbable se forme et les deux comparses s’enfuient en sillonnant toutes les régions d’une France désenchantée.

     

    Sur la base d’un canevas classique, la fuite éperdue d’un couple d’amants terribles, que l’on peut retrouver dans les romans de Jim Thompson, Christian Roux a truffé son récit de toute une série d’anti cliché qui donne cette saveur particulière à une histoire qui claque comme un coup de feu. Un livre très court, dans lequel l’auteur se concentre sur l’essentiel, à savoir Larry, pour nous décrire les réflexions d’un homme emporté par des événements qui le dépasse. Afin de condenser le récit, les autres personnages sont relégués au plan secondaire mais n’en demeure pas moins représentatif d’un pays qui ne compte plus ses ombres cabossées par la vie. Plus qu’une fable sociale, L’Homme à la Bombe est une trajectoire tragique qui conduira Larry vers un destin que l’on devine funeste et que Christian Roux déclinera sur un ultime clin d’œil plein d’ironie.

     

    Dans une dédicace l’auteur rend hommage à Jim Thompson et David Goodis, qui lui ont ouvert les portes du roman noir. Mais bien plus que ces deux immenses écrivains c’est à Manchette que l’on pense car tout comme Georges Gerfaut, antihéros du Petit Bleu de la Côte Ouest, Larry est un homme de son temps et de son espace.

     

    Christian Roux : L’Homme à la Bombe. Editions Rivages/Noir 2012.

    A lire en écoutant : La Bombe Humaine. Téléphone. Album : Crache ton Venin/EMI 1979.

  • JO NESBO : CHASSEURS DE TETES. DUEL D’ENFOIRES.

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    Lorsque l’on a connu les débuts d’un écrivain qui, au fil de ses ouvrages, développe  son personnage fétiche devenant ainsi de plus en plus reconnu sur la scène littéraire, il y a comme une espèce de relation qui s’instaure  entre l’auteur, le lecteur et le personnage de fiction à un point tel qu’il peut parfois s’avérer difficile de lire les autres livres de ce même écrivain. C’est un peu pour cette raison que j’avais laissé de côté  Chasseurs de Têtes de Jo Nesbo qui avait abandonné son célèbre inspecteur, Harry Hole, que l’on ne présente plus pour nous narrer les aventures de Roger Brown.

     

    C’est lors de l’acquisition d’une tablette numérique, et en parcourant la bibliothèque en ligne que l’ouvrage s’est rappelé à mon bon souvenir. Quelques clics (virtuels sur une tablette) et me voilà en possession de mon premier ebook, transporté du côté d’Oslo pour découvrir ce nouveau personnage fort peu attachant au demeurant. Roger Brown est un caïd dans son domaine. Il n’a pas son pareil pour dénicher la perle rare capable de diriger les entreprises qui le mandate. Le n° 1 des Chasseurs de tête c’est lui. Des entretiens acérés où tout y passe : pression, intimidation, déstabilisation et séduction. Au passage, il en profite pour savoir si le postulant ne posséderait pas un petit tableau de valeur afin de le délester. Car Roger Brown, pour combler sa magnifique épouse, vit très au-dessus de ses moyens. Avec la revente des œuvres d’art dérobées, il comble tant bien que mal ses dettes en attendant le gros coup qui le mettrait à l’abri. Et peut-être qu’il s’agira de ce Rubens que possède l’un des candidats. Le coup semble facile, mais le candidat en question ne s’avère pas aussi candide qu’il y paraît et Roger Brown va voler de déconvenue en désappointement dans un parcours parsemé de cadavres ! Qui manipule qui ? Ce n’est peut-être pas pour rien que le titre est décliné au pluriel !

     

    Un roman noir doté d’un rythme agressif qui lui confère des allures de thriller voilà comment l’on pourrait qualifier ce hors-série de Jo Nesbo. L’auteur reprend le thème du personnage impitoyable qui se retrouve piégé par plus retors que lui. Et nous ne pouvons pas manquer le parallèle entre le cynisme de cet homme au cœur du monde des affaires et la froideur implacable d’un tueur sociopathe en se demandant qui est finalement le plus abominable des deux. Roger Brown va l’apprendre à ses dépends au gré de situations rocambolesques et hallucinantes qui vont le plonger dans le plus profond des désarroi à un point tel que l’on éprouvera une espèce d’empathie pour cet odieux personnage. En effet, dans sa fuite en avant, notre "héros" va devoir se débarrasser de tous ses signes extérieurs de richesse (voiture, costume, carte de crédits, téléphone et même sa chevelure dont il prenait grand soin) qui le confortait dans sa position sociale. C’est donc au gré de ce dépouillement forcé que Roger Brown va peut-être retrouver un peu d’humanité.

     

    Avec Jo Nesbo, nous avons l’assurance d’un récit bien construit et de dialogues percutants (notamment lors des entretiens d’embauche que fait passer Roger Brown) et les scènes d’action sont aussi éblouissantes que saisissantes. Il n’y a guère que la fin qui perd de sa substance avec une très longue série d’explications plus que laborieuses qui empêche Chasseurs de Têtes d’être un grand polar. Néanmoins cela n’a pas empêché les scénaristes de l’adapter pour le grand écran et voici la bande-annonce  pour découvrir quelques images d’un film qui paraît très prometteur. Espérons que ce film norvégien fasse rapidement le voyage dans nos contrées. On parle d'une seconde adaptation pour les USA.

     

    De ce même auteur vous pouvez découvrir son article évoquant l'innocence perdue de la Norvège après la folle tuerie d'Utoya. Publié dans le New York Times il a été traduit en exclusivité pour le Courrier International. Vous le trouverez ici. Un texte poignant.

     

    Jo Nesbo : Chasseurs de Têtes. Serie Noire/Gallimard 2009. Traduit du norvégien par Alex Fouillet.

    A lire en écoutant : A Hard Day’s Night. The Beatles. Album : A Hard Day’s Night EMI Records Ltd 2009.