Prix du Polar romand 2019.
Après Joseph Incardona en 2017 pour Chaleur (Finitude 2017) et Nicolas Verdan en 2018 pour La Coach (BSN Press 2018) qui sera le prochain récipiendaire du prix du polar romand 2019 ? La sélection finale dévoilée à la fin du mois de septembre présente quelques changements par rapport à la présélection du mois de juillet 2019. Ce ne sont pas moins de cinq romans qui ont été éliminés et, chose moins courante, deux nouveaux ouvrages qui ont fait leur apparition. La liste des trois finalistes révélera-t-elle également quelques surprises en dévoilant des ouvrages ne figurant pas dans cette sélection finale ? Le suspense demeure. Quoiqu'il en soit voici la liste des ouvrages retenus :
L’Oracle Des Loups, d’Olivier Beetschen. Editions L'Age d'homme.
De Fiel et de fleurs, de Guy Chevalley. Editions L'Age d'homme.
1, Rue De Rivoli, de Antonio Albanese. Editions BSN Press.
Confidences Assassines, de Stéphanie Glassey. Editions Plaisir de lire.
Onirine, de Davide Giglioli. Editions Cousu Mouche.
L’Aigle De Sang, de Marc Voltenauer. Editions Slatkine & Cie.
L’Ombre Du Renard, de Nicolas Feuz. Editions Slatkine & Cie.
Le Cri Du Lièvre, de Marie-Christine Horn. Editions BSN Press.
Glory Hole, de Frédéric Jaccaud. Editions Les Arènes.
Le livre, de Christophe Meyer. Editions Slatkine.
Quelques commentaires sur cette sélection dont certains ouvrages ont fait l’objet d’un retour de lecture disponible sur ce blog :
Une belle surprise avec l'apparition de 1, Rue De Rivoli d'Antonio Albanese.
Confidences Assassines de Stéphanie Glassey et Le Cri Du Lièvre de Marie-Christine Horn sont toujours en lice. Deux romans extraordinaires.
Une superbe découverte avec L'Oracle Des Loups d'Olivier Beetschen.
Prochaine lecture : Glory Hole de Frédéric Jaccaud.
Dispensable : L'Aigle De Sang de Marc Voltenauer.
Dispensable : L'Ombre Du Renard de Nicolas Feuz (65 pages lues en croyant un instant que le texte, hormis les scènes de tortures/violences gratuites et dégueulasses, était celui destiné aux éditions Auzou).
Intriguant : Onirine de Davide Giglioli.
Pourquoi pas : Le Livre de Christophe Meyer et De Fiel Et De Fleurs de Guy Chevalley.
Le jury est composé de Valérie Daetwyler animant le blog Sangpages, de Jean-Luc Gremaud, chef de la police judiciaire de Lausanne, Cécile Lecoultre, journaliste culturelle, Michel Sauser, co-programmeur du Théâtre 2.21 et de l'incontournable Isabelle Falconnier, déléguée à la politique du livre de la Ville de Lausanne.
La liste des trois finalistes sera dévoilée dans le courant du mois d’octobre et le nom du lauréat sera révélé lors d’une soirée spécialement dédiée au prix qui se tiendra à Vidy, le 13 novembre 2019 à 19h00.
On se réjouit d'ores et déjà de la révélation du futur récipiendaire qui fera l'objet d'une mise en avant lors de la soirée de remise d'un prix doté d'une somme de CHF 3'000.-- tout en bénéficiant d'une communication à l'intention des médias et des libraires.
Sans l'ombre d'un doute, vous trouverez également votre bonheur en puisant dans les choix de sites tels que Le Vent Sombre vous proposant, entre autre, une belle palette d'ouvrages en provenance d'Asie, Bob Polar Express, Unwalker ainsi que Milieu Hostile, Moeurs Noires qui ne se focalisent pas uniquement sur l'actualité en vous permettant de découvrir quelques vieilleries qu'ils savent remettre au goût du jour et, pour finir, Le Polar de Velda grande connaisseuse de la littérature noire du Royaume Uni.
"J'abonde dans ton sens et depuis 60 ans que je lis du polar, j'en ai entendu des conneries de la part des antipolars. Permets-moi de recopier un extrait de mon discours inaugural du festival Toulouse polars du sud que je préside: "Un livre vendu sur quatre est un polar. N'en deduisez pas trop rapidement que les préjugés vis à vis de cette littérature ont disparu. Ils sont toujours présents chez un certain nombre de médiateurs culturels dont on trouve encore quelques robustes spécimens dans les instances où se discutent l'attribution des aides financières. A ce propos, j'ai imaginé la composition d'une table ronde assez inédite. Rassemblez un philosophe iakoute, un pakistanais derviche tourneur sur métaux, un bouddhiste mérovingien, un potier étrusque devenu cinéaste à l'époque de la blackexploitation et enfin un penseur de Rodin vélodidacte. Secouez le tout et servez chaud car si un animateur déposait un tel dossier, il recevrait plusieurs milliers de subvention. Déposez à présent une demande d'aide pour une table ronde avec cinq polardeux, il y a des chances pour que la subvention soit plus proche de zéro que de dix. Le pire tient au fait que ces détracteurs et ces censeurs de la culture populaire n'ont généralement jamais lu les textes qu'ils condamnent et je ne me lasse pas, à ce propos, de citer cette phrase de Boris Vian :"c'est drôle comme les gens qui se croient instruits, éprouvent le besoin de faire chier le monde". Ce qui nous amuse aussi, c'est de trouver sous la plume de divers critiques professionnels cette formule "c'est bien plus qu'on polar". A croire qu'ils n'ont encore pas compris que la littérature policière représente non seulement une intrigue avec son mystère et ses secrets, mais aussi une façon d'interroger le monde, d'ausculter la société, de raconter sa ville, son pays et les diverses catégories sociales qui en font partie.. Ecrire un polar est une façon de réfléchir, de s'interroger, de questionner les divers pouvoirs en place, de dévoiler les aspects cachés de la société, de montrer l'envers du décor, ce qui se cache derrière la façade pour susciter le doute et la réflexion chez le lecteur. Comme dit le grand Jim Harrison: "Pour comprendre le monde, j'écris sur lui." Et pour ironiser encore à propos des confusions relatives à la définition du roman noir, il y a ceux qui écrivent :"un roman noir très noir de chez noir". Je leur propose aussi de dire "un roman d'énigme très énigme de chez énigme ou encore un thriller très thriller de chez thriller. Ils devraient se rendre compte du ridicule de la formule. Ou bien il s'agit d'un roman noir ou bien d'une autre catégorie mais il n'existe pas de nuances du genre "très noir" ou "presque noir". Il n'y a aucun dosage à mesurer."