Piergiorgio Pulixi : Stella / La Librairie Des Chats Noirs / Si Les Chats Pouvaient Parler. Vent de soleil, vent de vérité.

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Pour le prix d’une chronique vous aurez un retour sur trois ouvrages d’un des auteurs italiens dont la notoriété grandissante n’est pas usurpée tout en suscitant un engouement notable autour de deux séries prenant pour cadre l’île de la Sardaigne dont il est originaire. On découvrait Piergiorgio Pulixi avec L’Île Des Âmes que les éditions Gallmeister publiait en 2021 en opérant un virage éditorial assez marquant puisque la maison à la « patte de loup » faisait une infidélité à la littérature de ces contrées des Etats-Unis à laquelle elle était entièrement dédiée depuis 15 ans, en s’ouvrant ainsi au reste du monde. S’il s’agissait de son premier roman traduit en français, Piergiorgio Pulixi n’avait rien d’un débutant puisque ce libraire qui a également travaillé dans le monde de l’édition, débutait sa carrière d’écrivain en publiant des ouvrages sous l’égide du collectif Mama Sabot, un groupe d’auteurs de romans policiers et de thrillers créé par le romancier italien Massimo Carlotto, qui reste encore méconnu au-delà des régions de la Péninsule, avant de s’émanciper avec une série de romans policiers mettant en scène l'inspecteur supérieur corrompu Biagio Mazzeo dont les récits n’ont pas encore franchi nos frontières francophones. Mais c’est avec la série Les Chansons Du Mal que l’auteur rencontre une certaine notoriété en mettant en scène un groupe d’enquêteurs composés du vice-questeur Vito Strega de Milan, de l’inspectrice-cheffe sarde Mara Reis et de l’inspectrice Eva Croce, une policière milanaise mutée en Sardaigne. Couronné du prix Scerbanenco, prestigieuse récompense de la littérature noire italienne, pour L’Île Des Âmes, la série comptant désormais sept ouvrages (deux d’entre eux n’ont pas été traduits en français), s’inscrit dans un registre où le suspense s'agrège à l'aspect culturelle de l'île, dont on s’échappe parfois pour découvrir d’autres régions de l’Italie, et d'où émerge également une dimension sociale extrêmement prégnante qui deviendra la marque de fabrique du romancier sarde et que l’on perçoit plus particulièrement dans Stella, dernier opus en date qui vient de paraître. On retrouve d’ailleurs tous ces aspects, dans la série de La Librairie Des Chats Noirs, véritable hommage au whodunit, qui se déroule à Cagliari, chef-lieu de la Sardaigne en suivant les enquêtes de Marzio Montecristo l’irascible libraire au grand cœur, spécialisé dans le polar, et dont le second volume, Si Les Chats Pouvaient Parler vient également de paraître en français.
Résumé : Stella
« Vent de soleil, vent de vérité »
Proverbe sarde
Du côté de Sant’Elia, banlieue déshéritée de Cagliari où elle vit, Maristella Coga, tout le monde l’appelle Stella. Jeune adolescente de dix-sept, elle apparaît comme une femme libre et farouche dont on admire la beauté qui rayonne sur l’ensemble de son entourage. Mais si elle s’affiche au bras du jeune caïd du quartier, Stella aspire à une autre destinée que celle de rester dans ce quartier où l’avenir demeure incertain. Mais Stella aura-t-elle la possibilité de quitter cette famille dysfonctionnelle ainsi que ce conjoint encombrant, alors qu’elle ne trouve du réconfort qu’auprès de sa grand-mère qui l’a élevée tant bien que mal dans cet environnement délétère ? Une question qui demeurera sans réponse, puisqu’un beau matin où le mistral se lève, on retrouve le corps sans vie de la jeune femme, abandonné sur une plage, le visage mutilé. C’est Eva Croce, Mara Reis et Clara Pontecorvo, secondées du criminologue tourmenté Vito Strega, qui héritent de cette affaire sensible à plus d’un titre car la mort de Stella ne va pas rester sans conséquence au sein de ce quartier où la police n’est guère la bienvenue et où l’on préfère régler les comptes soi-même.
Avant d’entamer la lecture, on s’attardera quelques instants sur cette superbe couverture de Stella, toute en suggestion, signée Aurélie Bert qui s’occupe, avec un certain talent, du graphisme de la collection Fiction des éditions Gallmeister en suscitant d'ailleurs bien des émules auprès d'autres éditeurs. Mais pour en revenir au texte, il sera recommandé de lire les opus précédents afin de comprendre les liens et surtout les interférences entre les différents enquêteurs de cette section des crimes violents avec une dimension sérielle qui se penchent donc sur les profils de tueurs en série qui vont hanter les pages de romans tels que Le Chant Des Innocents (Gallmeister 2023) où l’on découvre la personnalité tourmentée du vice-questeur Vito Strega tandis qu’avec L’Îles Des Ames (Gallmeister 2021) on rencontrait donc les inspectrices Mara Reis et Eva Croce formant un duo sur le registre de leurs personnalités dissemblables. C’est avec L’Illusion Du Mal (Gallmeister 2022) que le criminologue milanais va se joindre aux deux enquêtrices basées à Cagliari dans le cadre d’une collaboration qui va se poursuivre avec La Septième Lune (Gallmeister 2024) où le trio est aux prises avec un tueur inquiétant. On comprend donc bien que Piergiorgio Pulixi s’est inscrit dans le registre du thriller qu’il décline en adoptant les codes du genre, mais en faisant en sorte de s’en distancer quelque peu pour s'intéresser davantage à l’environnement social qui imprègne l’ensemble de ses textes oscillant parfois sur les gammes du roman noir. Et c’est dans ce genre du roman noir que s’oriente un texte comme Stella où l’auteur délaisse l’archétype de la narration autour du sérial killer pour s’intéresser à tout l’aspect de Sant’Elia, une banlieue de Cagliari marquée par la pauvreté, qui nous rappelle sur certains points l’urbanisme du tristement célèbre quartier de Scampia à Naples. Au sein de cette cité, dont on va connaître tout le contexte historique, émerge de fortes personnalités telles que Rosaria Nemus, la grand-mère de Stella qui va marquer les esprits tout comme Stella cette victime tragique dont on découvre les nombreuses facettes au gré de la progression des enquêteurs chargés de faire la lumière sur les circonstances du crime. Si l’enjeu de l’identification du coupable est bien palpable, c’est toute la tragédie découlant de ce crime qui devient le véritable moteur de l’intrigue à mesure que l’on prend la mesure des démarches vengeresses du frère ou du petit ami de Stella tandis que les enquêteurs de la police mobile de Sardaigne se confrontent à leurs homologues des Carabiniers et plus particulièrement au lieutenant-colonel Mirko Capasso qui semble vouloir faire cavalier seul. On saluera donc le fait que Piergiorgio Pulixi ait fait en sorte de sortir du confort de narration qui a fait son succès pour se lancer dans une enquête aux connotations bien différentes mettant en relief un environnement plutôt méconnu de la Sardaigne qu’il dépeint avec un regard affuté tandis que les personnages principaux, que ce soit Vito Strega, Eva Croce et Mara Reis, vont faire face à certaines déconvenues qui vont pimenter l’intrigue ainsi que l’arche narrative régissant l’ensemble de la série.
Résumé : La Librairie Des Chats Noirs
Entre deux êtres chers, il faut choisir celui qui vivra et celui qui mourra en disposant d’une minute avant que l’assassin sadique n’exécute le proche sacrifié. Après plusieurs crimes du même acabit sans que l’on ne comprenne les motivations du tueur, la police va faire appel à Marzio Montecristo, le patron colérique d’une librairie de Cagliari spécialisée dans le polar où évolue ses deux chats noirs, Poirot et Miss Marple. Il faut dire que cet ancien enseignant de mathématique passionné de littérature noire s’est distingué avec son étonnant club de lecture, « les enquêteurs du mardi », en aidant la police à résoudre, il y a de cela un an, une affaire extrêmement complexe. Outre Marzio, on trouve parmi les membres du club une dame à la retraite, une veuve de trois maris successifs, un moine capucin, une jeune gothique ainsi qu’un vieux dandy tout en élégance. Cette poignée d’experts amateurs sera-t-elle donc capable d’identifier celui que tout le monde surnomme désormais « le tueur au sablier » ?
De par sa légèreté, son habile mélange des genres, que ce soit le thriller, le fameux cosy mystery et le classique roman policier à la Agatha Christie à laquelle Piergiorgio Pulixi rend d’ailleurs hommage, ainsi que par le biais de son humour caustique, la série de La Libraire Des Chats Noirs tranche radicalement avec la série Les Chansons Du Mal à l’atmosphère sombre mais où l’on retrouve l’éclat méridionale de la Sardaigne qui convient parfaitement à cette intrigue pleine de charme. Il va de soi que l'histoire s’articule autour de la personnalité de Marzio Montecristo, ce libraire bourru qui est parvenu, en dépit de sa propension à envoyer balader une clientèle qu’il juge indigne, à s’entourer d’amateurs du genre policier aux profils atypiques qui vont résoudre des crimes sous l’égide de la police et plus particulièrement de l’inspecteur Flavio Caruso et de son adjointe la brigadière Angela Dimase pour laquelle Marzio semble éprouver quelques sentiments. L’autre aspect du récit tourne bien évidemment autour de l’enjeu quant à la découverte du meurtrier dont on se doute bien, sur un genre tel que le crime mystery, qu’il fera partie de l’entourage plus ou moins proche du personnage central, ce qui pimente le suspense. Mais avec Piergiorgio Pulixi, on ne s’éloigne jamais vraiment de la dimension sociale qui s’insère dans le texte en abordant différents thèmes dont les maladies dégénératives telles qu’Alzheimer ou les agression sexuelles qui vont alimenter la part sombre de ce roman qui fait référence à une multitude d’auteurs et de romancières de la littérature noire. Il n’en demeure pas moins que l’ensemble du récit se déroule dans une atmosphère à la fois caustique et chaleureuse où l’on se plaît à parcourir ce chef-lieu de la Sardaigne, en compagnie de ces enquêteurs du mardi et plus particulièrement de ce libraire qui se révèle extrêmement attachant tout comme ses chats qui l’accompagnent.
Résumé : Si Les Chats Pouvaient Parler
A force de rembarrer la clientèle qui lui déplait, Marzio Montecristo doit bien admettre que les affaires de sa librairie des Chats Noirs sont au plus mal et qu'il doit se résoudre à accepter la proposition de sa jeune employée Patricia qui a fait en sorte qu'il participe à l'opération marketing du célèbre auteur de romans policier Aristide Galezzao qui va écrire les derniers chapitres de son nouveau roman à bord d'un navire de croisière qui va voguer autour de la Sardaigne. Il s'agira pour Marzio de tenir la librairie flottante en compagnie de ses deux chats Poirots et Miss Marple ce qui lui permettra de renflouer les caisses de son commerce, même s'il doit frayer avec ce romancier à succès prétentieux qui se prend pour Simenon, mais dont l'oeuvre se résume à une série d'ouvrages médiocres dont il peine à comprendre qu'elle suscite un tel engouement. Accompagné de son ami l'inspecteur Flavio Caruso qui s’apprête ä intégrer le fameux club de lecture des « enquêteurs du mardi", les festivités battent leur plein sur le bateau et Marzio Montecristo doit bien admettre que les ventes se révèlent mirobolantes tandis qu'il fraye avec ce petit monde du livre en pleine effervescence. Mais la croisière prend une tournure dramatique lorsque l'on trouve le corps sans vie d'un des passagers dont il ne fait aucun doute qu'il a été assassiné alors qu'une tempête se lève, ce qui empêche toute intervention immédiate des autorités. En attendant, c'est l'inspecteur Caruso qui va procéder aux premières investigations tout en comptant sur les compétences sans faille de Marzio qui va lever le voile sur le milieu trouble de l’édition.
D’entrée de jeu on décèle l’immense plaisir de Piergiorgio Pulixi à partager avec nous cette nouvelle enquête de Marzio Montecristo dont il décrit une nouvelle fois le caractère irrascible, pour notre plus grand bohneur, notamment durant ces instants de colères mémorables où il fustige la rare clientèle qui ose encore s’aventurer dans sa librairie des Chats Noirs au charme indéniable. On perçoit derrière ces échanges féroces, l’expérience de l’ancien libraire, sans pour autant avoir agi de la même manière pour faire face aux exigences de clients aux comportements déroutants dont il critique, à certains égards, la propension à se tourner vers une littérature commerciale dans ce qui apparaît parfois comme une véritable mise en abîme, à l’instar de ce moment extraordinaire où son personnage central exprime tout le désarroi qu’il ressent sur cette propension à exploiter, de manière outrancière, l’image des chats dans les genres littéraires afin d’attirer grossièrement le lectorat. Une sorte de défouloir jouissif en quelque sorte dans ce qui s’apparente à une intrigue similaire à celle de Mort Sur Le Nil d’Agatha Christie à laquelle il rend encore une fois hommage au cours de ce récit prenant pour cadre le Mise en Abyme, un petit navire de luxe au charme rétro. Si l’enjeu de l’intrigue se décline autour des investigations pour identifier l’auteur du crime, il s’agit pour Piergiorgio Pulixi de dresser un portrait au vitriol, du monde de l’édition dont il décline toute une galerie de portraits féroces lui permettant d’évoquer, sans fard, toute une multitude de dérives en lien avec l’exploitation d’un auteur à succès grotesque se prenant pour Georges Simenon dont il mentionne la journée brumeuse qu’il a passée en arpentant les rues de Milan à l’occasion d’un reportage photo de l’époque. Parce que derrière cette critique implacable du monde du livre, on distingue cette admiration pour les auteurs qu’il affectionne à l’instar de Benjamin Whitmer, de Jean-Claude Izzo, de Pierre Lemaître et de William McIlvanney pourtant bien éloignés du genre crime mystery, ce qui constitue là, une nouvelle fois, un paradoxe savoureux dans ce qui peut se révéler comme un excellent guide de la littérature noire. Et c’est bien dans ce domaine de la dérision que réside la réussite de ce second volet de la série La Librairie Des Chats Noirs dont on savoure chacune des pages d’un récit plein d’attraits mettant également en exergue l’atmosphère attrayante de cette île de la Sardaigne dont on ne se lasse jamais.
Piergiorgio Pulixi : Stella (Stella di mare). Editions Gallmeister 2025. Traduit de l’italien par Anatole Pons-Reumaux.
Piergiorgio Pulixi : La librairie Des Chats Noirs (La libreria Dei Gatti Neri). Editions Gallmeister 2024 (collection Totem 2025). Traduit de l’italien par Anatole Pons-Reumaux.
Piergiorgio Pulixi : Si Les Chats Pouvaient Parler (Se I Gatti Potessero Parlare). Editions Gallmeister 2025. Traduit de l’italien par Anatole Pons-Reumaux.
A lire en écoutant : Monterey de Nick Waterhouse. Single : Monterey. 2022 Innovative Leisure.
Il est paru au début de l'année, à l'occasion du festival des Quais du Polar à Lyon où les organisateurs, en collaboration avec les éditions Points, mettent en place, depuis plusieurs années, des projets d'écriture à quatre mains entre deux auteurs de deux pays différents afin de mettre en exergue les différences culturelles dont on découvre certains aspects dans une alternance de chapitres qui s'inscrivent dans un genre policier bien évidemment. Pour les éditions précédentes on s'aventurait entre Lyon et Manchester avec Le Steve McQuenn (Points 2024) de Tim Willocks et Cary Ferey, entre la France et l'Allemagne avec Terminus Leipzig (Points 2022) de Jérôme Leroy et Max Annas, entre la Roumanie et la France avec Le Coffre (Points 2019) de Jacky Schwartmann et Luician-Dragos Bogdan et pour finir entre Barcelone et Lyon avec
C'est un peu l'effervescence sur le versant italien des Alpes, avec la découverte du corps sans vie d'un individu que la police identifie rapidement comme étant le nommé Léonardo Morandi, malgré le fait qu'il a été sauvagement défiguré. On signale également dans plusieurs bergeries des environs, des stocks importants de cigarettes de contrebande. Au même moment, du côté français, Suzanne Valadon, une accompagnatrice de montagne chevronnée, retrouve un jeune ressortissant du Burkina Faso complètement frigorifié qui tentait étrangement de retourner en Italie. Tant bien que mal, elle parvient à porter sur son dos le jeune réfugié, à moitié inconscient, pour se rendre au refuge tenu par Fabien. Le garçon aurait-il quelque chose à voir avec le meurtre qui vient de se produire ? De part et d'autre de la frontière, chacun s'évertue à faire la lumière sur ces événements le plus rapidement possible car les premières neiges s'abattent sur la montagne ce qui rend les investigations bien plus périlleuses dans un environnement où les contrebandiers croisent la route des réfugiés ce qui suscite bien des tensions.
Ce qui est amusant avec ces auteurs et ces romancières qui s’aventurent dans les lisières du mauvais genre, ce sont les gesticulations de certains intellectuels du microcosme de la littérature blanche parisienne et des autres régions d’ailleurs, qui vont vous expliquer que celle ou celui qu’ils adulent s’inscrit dans la « grande tradition romanesque » en soulignant le caractère social du texte qui va bien au-delà du "simple" roman policier ou encore pire, du "vulgaire" thriller. Laurent Mauvignier n’échappe pas à ces effets de manche quand bien même l’auteur assume pleinement le registre dans lequel il s’inscrit puisqu’à l’occasion de la sortie de son roman
Du côté de La Bassée, il y a le hameau "des trois filles seules" où vit depuis toujours Bergogne, un éleveur qui a repris le domaine familial tandis que sa femme Marion travaille au sein d'une imprimerie et qu'ils élèvent leur fille Ida fréquentant le lycée de la région. Dans la maison voisine, on trouve Christine, une artiste peinte vieillissante qui a quitté Paris il y a de cela des années pour fuir l'agitation citadine en privilégiant la quiétude que lui offre cette contrée rurale. Mais il y a ces lettres anonymes que l'on dépose désormais devant sa porte, ceci depuis plusieurs semaines et qui l'incite à se rendre à la gendarmerie, accompagnée de Bergogne qui, en bon voisin, lui sert de chauffeur, pour savoir ce qu'il convient de faire. Ce n'est pourtant pas ces événements qui assombriront cette journée davantage dédiée aux préparatifs de l'anniversaire de Marion qui fête ses quarante ans. Et tandis que chacun vaque à ses occupations, il y a ces inconnus qui rôdent autour du hameau. Que peuvent-ils bien vouloir ?
En janvier 1980, c'est le marasme en France qui s'enfonce dans la crise économique en disant adieu aux trente glorieuses tandis que tous les services de police sont focalisés sur la traque des membres des groupuscules révolutionnaires qui sévissent dans le pays. Désormais infiltré dans le noyau dure d'Action Directe, le brigadier Jean-Louis Gouvernnec tente d'approcher Geronimo, ce marchand d'arme formé par les libyens et qui alimente tous les réseaux terroristes d'extrême gauche. C'est Jacquie Lienard, son officier traitant au RG qui est à la manoeuvre tandis que Marco Paolini, jeune flic intrépide de la BRI, tente également de soustraire tous les renseignements possibles pour localiser et identifier le mystérieux trafiquant d'arme. Mais tandis que la campagne présidentiel bat son plein, les deux inspecteurs vont devoir également compter avec Robert Vauthier, mercenaire de son état reconverti dans le milieu de proxénétisme et qui enflamme le monde de la nuit parisienne et de la jet set avec son dancing ultra sélect servant de couverture pour ses trafics destinés à alimenter l'armée de barbouzes sévissant au Tchad afin de traquer Geronimo qui a ses entrées auprès de la dictature de Kadhafi en pleine ébullition. Mais les événements vont prendre une autre tournure lorsque le terroriste Carlos débarque en France bien décider à imposer sa loi par tous les moyens en entraînant Jacquie Lienard, Jean-Louis Gourvennec, Marco Paolini et Roger Vauthier dans un univers impitoyable de violence et de corruption qui sévit jusqu'au plus haute instance d'un état de droit qui n'en a plus que le nom. 
A la fin de l'année 1986, ce sont les attentats ravageant Paris qui rythment la vie du commissaire Nicolas Caillaux et de sa femme la juge d'instruction Sandra Gagliaco qui découvrent peu à peu que s'il faut retrouver rapidement les coupables pour calmer l'opinion publique, c'est désormais la raison d'état qui prévaudra sur la vérité en privilégiant l'improbable piste Abdallah afin de ménager les susceptibilités du gouvernement iranien se livrant désormais à une guerre ouverte des ambassades à laquelle la France ne compte pas céder. De son côté, le député Michel Nada ä fort à faire dans les négociations obscures pour la libération des otages français détenus depuis plusieurs années au Liban alors que Chirac et Mitterand se livrent à une course cynique pour s'en attribuer le mérite en vue des élections présidentielles de 1988. A Beyrouth, l'ancien attaché d'ambassade Philippe Kellermann constate avec amertume que la guerre reprend de plus belle avec des luttes fratricides au sein des milices chrétiennes mais également au sein des factions chiites conduisant à la formation de deux gouvernements que tout oppose. De toute manière pour Kellerman, seul compte le devenir de Zia, cette femme Chiite affiliée au Hezbollah, qui l'ensorcelle. Il n'y a donc plus d'avenir dans ce pays à feu et à sang où Dixneuf, ancien agent des service secrets, va régler ses comptes en comptant sur l'appui d'un allié inattendu. Il n’est d’ailleurs pas le seul à vouloir en finir avec toute cette folie dans une ultime déflagration de violence destructrice.