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MISE AU POINT 2024

IMG_1291.pngDepuis quelques années, on ne compte plus les rentrées littéraires. Il y a tout d'abord celle de l'automne bien évidemment, débutant désormais à la fin du mois d'août, mais également celle du printemps pour combler les lecteurs estivaux et puis celle du mois de janvier qui n'est pas en reste avec une cohorte assez impressionnante d'ouvrages ornant soudainement les étals des librairies comme pour célébrer la nouvelle année qui s'annonce. Comme pour conjurer cette frénésie, il est de bon aloi de se retourner quelques instants sur les lectures de l’année passée, sans pour autant se livrer à un classement ou à un bilan comptable, sans doute pour dissimuler le fait, que contrairement à certains instagrammeurs, je ne parviens pas à aligner 150 ouvrages par an avec autant de chroniques qui en découlent. La démarche consiste uniquement à se remémorer des romans qui disparaissent bien trop vite du paysage littéraire pour prolonger leur existence de quelques instants.

 

Capture d’écran 2024-01-05 à 16.09.40.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.10.29.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.11.11.pngCela devient presque un tradition que de débuter l’année avec les éditions Rivages qui ont inauguré un nouvelle collection Imaginaire avec Immobilité de l'iconique Brian Evenson qui nous entraine sur les routes apocalyptiques d’une terre dévastée tout en nous interrogeant sur des questions existentielles de notre devenir. Puis c’est DOA qui revient sur le devant de la scène avec Retiaire(s) (Série Noire) en nous confirmant tout le bien que l’on pensait  d’un auteur emblématique de la littérature noire. Et pour en savoir plus, il faut lire DOA, Rétablir Le Chaos chez Playlist Society déclinant au court d’un long entretien où cet auteur, cultivant une certaine discrétion, se livre au cours d’un long entretien conduit par Elise Lepine.

 

Capture d’écran 2024-01-05 à 16.14.45.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.15.43.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.16.45.pngOn poursuit avec Nettoyage A Sec (Rue de Sèvres) une bande dessinée à la sois sombre et sublime de Joris Mertens et Harlem Shuffle (Albin Michel) de Colson Whitehead qui se lance dans une fresque du quartier emblématique de New-York qui connaîtra une suite que l’on attend impatiemment. Un peu moins convaincu par Le Vol Du Boomerang (Au Diable Vauvert), récit d’aventure se déroulant en Australie sur fond d’incendies dévastateurs et de Covid19.

 

Capture d’écran 2024-01-05 à 16.20.34.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.21.33.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.23.24.pngSimone Buchholz revient avec Rue Mexico (Atalante/Fusion) nous entraînant, pour une troisième fois, dans le sillage de la détonante procureure Chastity Riley que l’on retrouve avec tout autant de plaisir. Puis survient une belle découverte avec Notre Dernière Part De Ciel (Rivages/Noir), un roman noir de Nicolàs Ferraro aux allures de western se déroulant dans les contrées reculées de l’Argentine avant de retrouver New-York et le quartier de Gravesend cher à William Boyle avec Eteindre La Lune (Gallmeister) nous entraînant dans une nouvelle histoire sombre sur fond de résilience et de vengeance.

 

Capture d’écran 2024-01-05 à 16.25.49.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.26.38.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.27.14.pngOn change de registre avec Jacky Schwartmann toujours aussi grinçant et (im)pertinent avec Shit ! (Seuil/Cadre noir) en arpentant l’environnement chaotique d'une banlieue de Besançon sur fond de trafic de haschich assez détonant. Puis cap sur l'Inde pour retrouver le capitaine Sam Wyndham quI tente de se débarrasser de son addiction à l’opium dans Le Soleil Rouge De L’Assam (Liana Levi) d’Abir Mukherjee. Autour d’un récit dystopique assez impressionnant, Jean-Christophe Tixier nous invite à découvrir les habitants d’un village qui doivent désormais composer avec La Ligne (Albin Michel) qui sépare l’agglomération.

 

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Grand retour d’Antoine Chainas avec Bois-Aux-Renards (Gallimard/La Noire) demeurant un romancier à part que l’on avait déjà tant apprécié avec L’empire Des Chimères (Série Noire 2018), un ouvrage devenu culte.

 

 

Capture d’écran 2024-01-05 à 16.32.30.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.33.22.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.36.02.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.34.22.png

Les auteurs suisses ne sont pas en reste, tout d’abord avec Luca Brunoni qui débarque aux éditions Finitude en évoquant le placement des enfants orphelins dans des fermes de montagne dont on découvre la tragédie avec Les Silences (Finitude), traduit du suisse italien par Joseph Incardona qui nous propose également une réédition de Lonely Betty (Finitude), un de ses premiers romans, illustré par Thomas Ott. Et si l’on reste en Suisse, toujours dans le récit graphique, on ne manquera pas de mettre en avant Berne, Nid D’Espions (Antipodes) d’Eric Burnand et de Mathias Berthod. Encore un Suisse, Joachim B. Schmidt, mais qui s’est établi en Islande pour nous raconter l’extraordinaire parcours de Kalmann publié dans la collection La Noire chez Gallimard. Même s’ils sont plus difficile d’accès au-delà des frontières de la Suisse romande, il faut lire impérativement La Saison Des Mouches (Bernard Campiche Editeur) de Daniel Abimi ainsi que Sans Raison (BSN Press/OKAMA) de Marie-Christine Horn. Roman brutal et déjanté se déroulant entre Berne et Genève en passant par le Jura, on appréciera également Une Balle Dans Le Bide (Cousu Mouche) de Gérald Brizon. Il y a également Nicolas Verdan qui revient avec un second opus des enquêtes d’Evangelos Moutozouris parcourant la route des Balkans dans La Récolte Des Enfants (Atalante/Fusion). 

Capture d’écran 2024-01-05 à 16.37.38.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.39.30.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.38.20.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.40.24.png

 

 

Capture d’écran 2024-01-05 à 16.49.05.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.49.43.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.51.26.pngFin de la panthèse helvétique pour se rendre au Portugal avec La Grande Pagode (Agullo) de Miguel Szymanski autour d'une seconde enquête financière menée tambour battant par le journaliste Marcelo Silva. Dennis Lehane signe son grand retour avec Le Silence (Gallmeister) qui confirme son immense talent d’auteur, même s’il avait pu nous décevoir avec quelques précédents ouvrages assez médiocres. Un Conte Parisien Violent (Atalante/Fusion) de Clément Milian figure parmi les bonnes surprises de l’année 2023 tout comme Ces Femmes-Là d’Ivy Pochada (Globe) et Pour Mourir, Le Monde (Agullo), extraordinaire récit d’aventure maritime de Yan Lespoux se déroulant au XVIIème siècle, sur fond de naufrages en nous entraînant du côté de Goa, de Bahia pour s’achever sur les plages sauvages du Médoc.

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Capture d’écran 2024-01-05 à 16.55.55.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.56.50.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.57.20.pngEt puis il y a les valeurs sûres qui reviennent pour notre plus grand bonheur comme Marin Ledun avec Free Queens (Série Noire), Valério Varesi avec Ce N’Est Qu’Un Début Commissaire Soneri (Agullo) et l’excellent Proies (Rivages/Noir) d’Andrée A. Michaud. Un des événements de l’année c’est également le retour d’Emily St. John Mandel qui nous livre un extraordinaire récit de science-fiction intitulé La Mer De La Tranquillité (Rivages) ainsi que Laurent Petitmangin qui s’empare également du thème de l’anticipation avec Les Terres Animales (La Manufacture de Livres) sur fond de catastrophe nucléaire.

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Capture d’écran 2024-01-05 à 17.02.01.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 17.05.49.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 17.07.35.pngParmi les belles découvertes de l’année, il y a également Au Bon Temps De Dieu (Joëlle Losfeld) de Sebastien Barry abordant avec beaucoup de délicatesse le thème difficile des abus sexuels au sein de l’église catholique à Dublin. Le film de Martin Scorcese Killers Of The Flower Moon a permis de donner une seconde vie à La Note Américaine (Globe) de David Grann et c’est tant mieux. Puis Pierre Pelot revient sur le devant de la scène avec Loin En Amont Du Ciel (Gallimard/La Noire) un western crépusculaire époustouflant.

 

 

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Capture d’écran 2024-01-05 à 17.11.18.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 17.12.09.pngGrand retour également de Blacksad, série BD légendaire de Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido qui s’articule autour d’un diptyque flamboyant intitulé Alors, Tout Tombe (Dargaud). Un autre détective revient, c’est Philip Marlowe dont la nouvelle traduction de La Dame Dans Le Lac (Série Noire/Classique) de Nicolas Richard nous permet d’apprécier toute l’envergure de l’écriture  de Raymond Chandler. Belle retrouvaille également de Jurica Pavičić déclinant les affres de la guerre de l’ex-Yougoslavie dans Le Collectionneur De Serpents (Agullo), pour un recueil de nouvelles extrêmement marquantes. Et puis une dernière belle surprise avec Feux Dans La Plaine (Rouergue/Noir) d'Olivier Ciechelski, un primo-romancier très prometteur. 

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On ne fait jamais assez le bilan des romans que l’on a pas eu le temps de lire et encore moins de chroniquer. Je regrette toujours de n’avoir pas lu les récits d’Alan Parks ainsi que ceux de Tim Dorsey qui nous a quitté cette année. 

Capture d’écran 2024-01-05 à 17.31.12.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 17.31.30.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 17.31.42.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 17.32.02.png

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Il en va de même pour Roxanne Bouchard que j’ai eu le plaisir de rencontrer lors du festival Le Quai du Polar. Je les ai lus et je sais donc de quoi je parle, je ne peux que vous recommander de lire l’ensemble des romans de Michèle Pedinielli qui mettent en scène le personnage extraordinaire de Ghjulia Boccanera à l’esprit libertaire. 

 

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Capture d’écran 2024-01-05 à 17.37.51.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 17.39.01.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 17.39.44.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 17.40.12.png

Il faudra également que j’évoque les récits de Jake Adelstein, Tokyo Vice et Tokyo Détective ainsi que le magnifique Sambre d’Alice Géraud. Bref, on pourrait continuer comme ça indéfiniment, il y en a tant d’autres. 

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Pour l’année 2024, je me réjouis de vous retrouver dans une certaine continuité en espérant tout de même rédiger davantage de retour de mes lectures que l’on retrouvera également sur la plateforme Instagram dont je découvre les fonctionnalités que tout récemment. Un univers assez déroutant qui retranscrit assez bien la frénésie du rythme des publications avec cette propension à décliner une quantité assez impressionnante d’ouvrages me laissant assez perplexe quant à mon propre rythme de lecture. A se demander si certains d’entre eux lisent tous les ouvrages qu’ils commentent dans des textes assez courts, puisqu’il va de soi que l’on privilégie l’image au détriment des mots ce qui est assez ironique lorsque l’on parle de livre. Quoiqu’il en soit, il y tout de même de très belles initiatives sur cette plateforme dont il est bon de s’inspirer sans pour autant délaisser ce bon vieux blog qui va encore perdurer quelques décennies en permettant de faire de belles rencontres que j’espère encore très nombreuses. Au plaisir de vous retrouver donc sur ces réseaux, mais également dans le monde réel et notamment au cours du festival des Quais du Polar à Lyon qui célèbre ses vingt ans.

 

Bonnes lectures.

 

A lire en écoutant : Des Hauts, Des Bas de Stephan Eicher. Album : Carcassonne. 1993 Barclay.

 

Commentaires

  • Oui, ne délaissez pas ce bon vieux blog que je lis depuis plusieurs années et espèrent le lire encore longtemps. merci au flux rss
    L'expérience d'instagram de Facebeurk, non merci car ce réseau est visuel et non écrit de mon point de vue
    Bon début d'année,
    Olivier

  • Merci pour votre fidélité en me suivant depuis si longtemps. J’ai l’intention de poursuivre l’activité sur le blog encore de très nombreuses années. Les plateformes sociales que j’évoque ne servent que de caisse de résonance pour mettre en avant les ouvrages que je commente sur ce blog. Bonne année.
    Cordialement.

  • Salut Cédric, je te souhaite une excellente année 2024 pleine de découvertes 2024. Je ne peux que plussoyer pour ton blog, dont je dévore chaque billet et qui me permet de découvrir des auteurs inconnus. Bon, je te l'avoue, on n'est pas toujours d'accord et heureusement ! chacun ses gouts ... et nous en avons beaucoup en commun. J'ai tout de même noté dans mes tablettes Roxane Bouchard et Olivier Ciechelski dans ta gigantesque liste. Quant à Instagram et les réseaux sociaux, je t'avoue que je suis du même avis : tellement de posts (je suis uniquement sur FB) que j'y vais de + en + rarement. L'intérêt des blogs, du tien et de quelques autres réside tout de même sur des avis argumentés. Bon, j'arrête là, merci encore pour ce que tu fais, et à bientôt j'espère. Amitiés

  • Salut Pierre,
    Je te présente également tous mes voeux pour cette année 2024 et de belles lectures à venir. Merci de me suivre si régulièrement. Il va de soi que je consulte le tien tout aussi régulièrement, notamment par l’entremise de tes posts sur Facebook. En ce qui me concerne, ces réseaux sociaux, comme je l’ai déjà dit ne servent qu’à mettre en avant le blog dont je ne compte pas du tout abandonner l’activité. En pensant à toi, j’ai déjà acquis les deux premiers romans de Matt Wesolowski. Merci également à toi pour tout ce que tu fais. A bientôt.
    Amitiés

  • Bonne année à toi ami helvète (et oui j'ai lu tout Astérix) qui ne pousse plus jusqu'à Toulouse pour TPS. peut-être un jour (mais pas cette année), aurai-je le courage de venir jusqu'à Lyon.

  • Salut Jean-Marc,
    Merci pour ton message. A mon tour de te souhaiter une très belle année 2024 pour toi et tes proches. C’est vrai que j’ai délaissé TPS ces deux dernières années. Mais sois certain que j’y retournerai tant l’accueil est chaleureux et la programmation impeccable comme toujours. Dommage pour Lyon, cette année. Une autre fois je l'espère.
    Amitiés

  • Merci pour cet article résumé, qui me permet de constater que j'ai lu un nombre important des ouvrages que tu rappelles. Preuve que je suis accroc à tes analyses, depuis plusieurs années (depuis que tu m'as fait découvrir la richesse de cette littérature en disant du mal d'ouvrages que je trouvais pourtant bonnards et que je me suis plongé dans les oeuvres largement plus intéressantes que tu chroniquais).
    Cette année, grâce à toi, j'ai lu le Lehanne et j'ai enchaîné avec ses précédents romans, sans retrouver le plaisir de Le Silence. J'ai aimé très fort Petitmangin, Ferraro, Mukherjee, Schwartmann (formidable série de chroniques qui m'ont fait adorer cette partie de l'année). J'ai passé un mois avec Lespoux, sur des bateaux, dans les landes, à travers l'histoire formidable. J'ai les Terres animales (c'est Ce qu'il faut de nuit que j'ai lu cet automne) et La mer de la tranquilité à côté de ma théière. Voilà. Je parle souvent de ton blog, mais je te dis rarement à quel point il m'est essentiel. Je n'ai pas du tout de moyen de trouver les ouvrages que tu proposes sans toi. Je te remercie donc d'avance pour les découvertes 2025. J'ajoute pour clore que mon admiration pour tes critiques va jusqu'à me faire effectivement écouter les musiques que tu proposes en lisant. Pas toujours, mais parfois.
    Longue vie à toi et à MRNBS !
    Amitiés neuchâteloises. Grégory

  • Salut Grégory,

    Merci infiniment pour ton message qui me touche beaucoup parce que c’est l’essence même de ce blog que d’emprunter des chemins de traverse et sortir des littératures commerciales qui encombrent parfois les étals et les devantures des librairies. Encore que beaucoup de romans que je commente font l’objet d’une mise en avant assez importante. Mais j’ai beaucoup de plaisir à te lire en me disant que j’ai pu partager avec toi certaines de mes lectures. Parce que je crois, qu’au-delà de l’enrichissement personnel et du plaisir, voire même de la passion, la lecture c’est également une notion de partage. Je vais donc poursuivre l’aventure de ce blog en espérant que tu découvriras d’autres romans passionnants. Au plaisir de te croiser un jour que ce soit à Genève ou à Neuchâtel. Amitiés. Cédric

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