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Rechercher : Valerio Varesi

  • BOGDAN TEODORESCU : SPADA. PANIER DE CRABES.

    Capture d’écran 2016-12-27 à 00.48.58.pngAprès une enquête dans les brumes de la plaine du Pô avec Le Fleuve de Brumes de Valerio Varesi, la nouvelle maison d’édition Agullo nous propose de découvrir la Roumanie avec Spada de Bogdan Teodorescu. Ainsi par l’entremise d’un roman féroce et détonnant l’auteur passe au crible toutes les strates d’une société secouée par une vague de crimes ethniques. Une plongée vive dans ce panier de crabe médiatique et politique que l’auteur maîtrise à la perfection ayant lui-même exercé dans le domaine du marketing politique en occupant, entre autre, le poste de secrétaire d’état au département de l’information.

     

    Le bonneteau, une arnaque vieille comme le monde que La Mouche pratique avec plus ou moins de talent sur la place d’Orbor à Bucarest. Mais rien ne va plus lorsque l’on retrouve son cadavre dans une ruelle adjacente, égorgé d’un habile et unique coup de poignard. La nouvelle finirait dans la page des faits divers s’il ne s’agissait pas du début d’une longue série de meurtres qui présentent les mêmes similarités. Qui en veut donc aux voyous d’origine tsigane ? Les actes de ce sérial killer pour les uns, justicier pour les autres, n’ont pas fini de secouer le petit landernau politique et médiatique roumain.

     

    Le personnage emblématique du tueur psychopathe est rapidement relégué au second plan puisque la traque du Poignard (Spada en roumain) ne sert que de prétexte pour nous introduire dans les arcanes d’un monde politique dénué de scrupule tentant par tous les moyens de maîtriser des événements qui dépassent rapidement les services de police. Avec des victimes issues de la communauté rom, le fait divers se transforme rapidement en enjeu politique majeur. Ainsi, entre le pouvoir en place et les différents mouvements d’opposition, nous assistons à une guerre sournoise où les communiqués remplacent les coups. Il s’agit donc de maîtriser coûte que coûte la communication qui devient rapidement le véritable enjeu dans un contexte électoraliste explosif. Que ce soit aussi bien sur la scène internationale que sur le plan intérieur, Bogdan Teodorescu parvient à transporter le lecteur dans toutes les trames d’une lutte intestine pour la quête d’un pouvoir qui se bâtit sur le cynisme d’une vision à très court terme où les forces vacillent en fonction des opportunités et des alliances de circonstance.

     

    A mesure que les crimes s’enchaînent, l’emballement médiatique devient soudainement féroce en déchaînant toutes les passions et tous les excès idéologiques au gré des interventions des différents acteurs politiques du pays. D’éditoriaux rédigés au vitriol en débats télévisés arbitraires, ce sont les conseillers en communication qui entrent dans la danse en entraînant le corps politique dans cette sarabande infernale. Dans ce climat délétère où la question de l’intégration des deux millions de roms se règle dans la rue à coup de règlements de compte sanglants et de manifestations violentes, la situation dégénère rapidement en faisant les choux gras d’un pouvoir médiatique en quête d’audience et de sensations.

     

    Dans ce contexte de rage et de folie, l’appréhension de l’assassin demeure marginale car les hauts fonctionnaires de police sont davantage préoccupés à couvrir leurs arrières en endiguant les bavures de leurs hommes sous un flot de rapports fallacieux. Et puis l’assassin ne fait-il pas, d’une manière plus efficace, le travail de la police, au point tel que certaines associations vont jusqu’à se demander si ce mystérieux Poignard ne dissimule pas les activités occultes d’une brigade qui opérerait secrètement pour se débarrasser de ces roms indésirables tout en tentant de déstabiliser le pouvoir en place.

     

    On le voit, Bogdan Teodorescu dresse un portrait peu flatteur de la Roumanie et met en scène avec une très belle virtuosité les interactions entre le pouvoir politique, les instances médiatiques et les services de police. De collusions obscures en compromissions malsaines, l’auteur entraîne le lecteur dans un florilège de portraits disgracieux appuyé par une écriture aussi expéditive qu’incisive, pleine de mordant. Personne n’est épargné.

     

    Récit décapant agrémenté d’un humour corrosif, Spada prend la forme d’une fable de politique-fiction tragique aux connotations terriblement réalistes. Percutant et diaboliquement pertinent.

     

    Bogdan Teodorescu : Spada. Editions Agullo Noir 2016. Traduit du roumain par Jean-Louis Courriol.

    A lire en écoutant : Murder by Number par The Police. Album : Synchronicity. A&M Records 1983.

     

  • Wojciech Chmielarz : Pyromane. Brûlure froide.

    Capture d’écran 2018-08-12 à 21.03.48.pngIl va de soi que la série de romans policiers de Valerio Varesi, mettant en scène les investigations du commissaire Soneri, constitue l’une des belles trouvailles de la maison d’éditions Agullo. Le Fleuve Des Brumes (Agullo 2016), La Maison De La Via Saffi (Agullo 2017) et son dernier opus Les Ombres De Montelupo (Agullo 2018) ont ainsi bénéficié d’une belle mise en lumière en occultant peut-être une autre série policière également publiée par Agullo et dont l’action se déroule en Pologne. Il serait pourtant dommage de passer à côté de Pyromane de Wojciech Chmielarz, nous permettant de faire la connaissance de l’inspecteur Jakub Mortka, surnommé le Kub, et de découvrir sa première enquête se déroulant dans une morne banlieue de la ville de Varsovie.

     

     A Ursynow, en plein hiver, l’ex star de concours de beauté polonais, Klaudia Kameron, dont la carrière de chanteuse populaire a rapidement tourné court, peut s’estimer chanceuse. Elle a survécu à l’incendie qui a dévasté sa maison alors que son mari, un businessman aux fréquentations douteuses, est retrouvé mort dans les décombres. Hospitalisée, portant les stigmates du sinistre qui l’a défigurée, Klaudia tente de se remettre de l’événement, ceci d’autant plus qu’il s’agit d’un acte criminel. En charge de l’enquête, Jakub Mortka, que tout le monde surnomme le Kub, découvre rapidement qu’un pyromane sévit dans les rues de Varsovie et qu’il faut rapidement l’appréhender avant qu’il ne fasse de nouvelles victimes. Malgré les pressions émanant du pouvoir judiciaire, de sa hiérarchie et même du Milieu, le Kub, flic au caractère bien trempé, ne va pas s’en laisser compter pour mener à bien ses investigations en pouvant s’appuyer sur un partenaire au comportement douteux et une profileuse séduisante dont il n’a que faire mais que ses supérieurs lui imposent.

     

    On peut définir Pyromane comme un examen sans fard de la société polonaise qui se traduit d’ailleurs avec l’environnement dans lequel se déroule l’enquête, une banale banlieue abritant la classe moyenne de Varsovie, nous permettant de découvrir le quotidien des habitants ainsi que leurs difficultés en s’attardant sur le thème des violences domestiques que subissent les femmes polonaises. Avec une telle thématique Wojciech Chmielarz pose un regard à la fois incisif et impitoyable sur l’ensemble des protagonistes qui vont intervenir dans le roman. Que ce soit le mari de Klaudia qui violente sa femme, tout comme l’adjoint de Jakub Mortka qui malmène son épouse, on voit bien que le phénomène impacte toutes les classes sociales. Et en rapport à ces exactions, on observe également le comportement passif des témoins à l’instar de Jakub Mortka qui préfère fermer les yeux sur les agissements de son collègue afin de poursuivre son enquête. Personnage ambivalent, dénué de tout centre d’intérêt hormis les enquêtes dont il a la charge, Jakub Mortka ne possède aucun talent particulier à l’exception d’une ténacité sans faille et d’un investissement professionnel démesuré qui lui a coûté son mariage. C’est d’ailleurs au travers des relations avec son ex femme que l’on perçoit l’humanité de cet individu dont la morale peut s’avérer extrêmement variable en fonction de l’avancée des investigations qu’il doit mener.

     

    A la lecture d’une enquête extrêmement réaliste et très bien construite, comportant parfois quelques longueurs, le lecteur ne manquera pas d’être surpris par le dénouement d’une intrigue révélant quelques rebondissements singuliers qui font de Pyromane un excellent premier roman d’une série policière polonaise nous offrant un vision passionnante et sans concession d’un pays méconnu.

     

    Wojciech Chmielarz : Pyromane (Podpalacz). Traduit du polonais par Erik Veaux. Editions Agullo 2017. Editions Le Livre de Poche 2018.

    A lire en écoutant : When The Sun Goes Down de Arctic Monkey. Album : Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not. 2005 Domino Recording Co.

  • TOULOUSE POLAR DU SUD 2021. 13EME FESTIVAL INTERNATIONAL DES LITTERATURES POLICIERES.

    Capture d’écran 2021-10-08 à 12.57.50.pngToujours un grand plaisir de se rendre à Toulouse pour participer à l'un des grands festivals du polar se déroulant dans le quartier populaire du Mirail, ceci du 8 au 10 octobre 2021, autour de la librairie indépendante de la Renaissance. Pour cette nouvelle édition, présidée par Carlos Salem, Toulouse Polar du Sud poursuit sa logique de sélection exigeante en réunissant une palette d'auteurs emblématiques de la littérature noire. On y croisera Hervé Le Corre, Wojciech Chmielarz, Victor Del Arbol, Laurent Guillaume, Cyril Herry, Jake Lamar, Marin Ledun, Jurica Pavičić, Piergiorgio Pulixi, Benoît Séverac et Valério Varesi pour ne citer que quelques uns des 50 auteurs présents.

     

    Comme à l'accoutumée, on appréciera de retrouver les amis du monde de l'éditions et les membres de ce festival chaleureux ainsi que les camarades critiques et blogueurs autour d'un verre ou deux, voire davantage pour parler polars et romans noirs. Et puisqu’il est question du sud, il faut évoquer la sélection de six ouvrages écrits dans une langue du sud pour le prix Violeta Negra Occitanie, dans laquelle figure l'extraordinaire Je Suis L'Hiver (Asphalte 2021) de Ricardo Romero.

     

    Autre célébration que l'on retrouve pour une quatrième édition, le prix des chroniqueurs de Toulouse Polar du Sud comprenant également une sélection de six romans :

    Capture d’écran 2021-10-08 à 12.53.05.png

    Un dernier ballon pour la route de Benjamin Dierstein, aux éditions Les Arènes (EquinoX)

    Au bal des absents de Catherine Dufour, aux éditions du Seuil (Cadre noir)

    Les boiteux de Frédéric L’Homme, aux éditions du Rouergue (Rouergue noir)

    Une guerre sans fin de Jean-Pierre Perrin, aux éditions Rivages (Rivages Noir)

    Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin, aux éditions La Manufacture de livres

    L’un des tiens de Thomas Sands, aux éditions Les Arènes (EquinoX)

    Votre serviteur ainsi que Bruno Le Provost du blog Passion Polar, Caroline De Benedetti du site Fondu Au Noir, Jean-Marc Laherrère  du site L’Actu du Noir, et présidé par Laurence Darbas du blog Evadez-Moi avons délibéré intensément afin de désigner le lauréat dont le nom sera dévoilé le samedi 9 octobre 20121 lors de la cérémonie d'inauguration du festival. En attendant vous pouvez consulter les sites de ces blogueurs émérites afin de puiser quelques romans de qualités. Ils seront d'ailleurs présents pour toute la durée de l'événement afin d'évoquer les parutions de l'année.

     

    L'autre grand plaisir de Toulouse Polar du Sud, ce sont bien évidemment les rencontres et débats passionnants avec les auteurs qui se déroulent depuis déjà une semaine dans différents lieux de la ville vous permettant de découvrir le riche patrimoine de la cité. Au plaisir de vous y retrouver.

     

    toulouse polar du sud
    TOULOUSE POLAR DU SUD : 13ème FESTIVAL INTERNATIONAL DES LITTERATURES POLICIERES. 08, 09 ET 10 OCTOBRE 2021.
    Forum de la Renaissance
    Ligne A – Station Basso Cambo.

     

  • WOJCIECH CHMIELARZ : LES OMBRES. ABUS DE POUVOIR.

    Capture d’écran 2021-04-30 à 22.47.18.png

    Service de presse.

    A l'évocation des cycles de romans policiers, j'ai beaucoup de peine à dire que les ouvrages peuvent se lire indépendamment les uns des autres même si cela peut être effectivement le cas à l'exemple des livres de Valério Varesi narrant les enquêtes du commissaire Soneri se déroulant dans la région de Parme et de la plaine du Pô. Néanmoins, en lisant les romans dans l'ordre, on découvre l'évolution d'un personnage complexe ainsi que ses rapports avec la cité où il vit qui s'impriment dans le passé et plus particulièrement dans son enfance avec les liens qu'il entretenait avec son père. Avec ces éléments, on prend ainsi la mesure de son positionnement dans le cours des investigations qu'il mène et parfois de la frustration qu'il éprouve lorsqu'il se heurte à un adversaire insaisissable tel que la mafia qui gangrène la ville. Lire dans le désordre une série policière devient d'ailleurs un exercice de plus en plus difficile puisque l'on constate que de nombreux romanciers élaborent parfois, sur l'ensemble des différents volumes, une arche narrative dont il sera difficile de saisir les contours si l'on ne respecte par l'ordre chronologique des parutions à l'exemple de la série emblématique de l'auteur polonais Wojciech Chmielarz mettant en scène l'inspecteur Jakub Morkta, surnommé Le Kub. Dans ce cycle, l'auteur prend la peine d'intégrer le cadre familial de son personnage central ainsi que celui de son acolyte l'inspecteur Darius Kochan en mettant en lumière l'inquiétant processus des violences domestiques qui semble frapper durement la société polonaise. L'autre aspect de l'arche narrative du cycle réside dans la confrontation récurrente entre le Kub et le truand Borzestowski qui trouve sa conclusion dans Les Ombres, dernier volet de la série.

     

    Rien ne va plus pour l'inspecteur Darius Kochan, un mari violent qui a été mis au placard en traitant de vieilles affaires criminelles qui sont restées irrésolues. Comme si cela ne suffisait pas, il est désormais soupçonné d'avoir abattu la femme d'un gangster disparu depuis des années ainsi que sa fille. Il faut dire que l'on a retrouvé son arme de service sur les lieux du crime et que sa fuite fait office d'aveux. Acculé, le fugitif va demander de l'aide à son ancien partenaire, Jakub Mortka dit Le Kub qui croit en son innocence et décide de faire la lumière sur cette étrange affaire. De son côté La Sèche, adjointe du Kub, a mis la main sur la vidéo d'un viol collectif mettant en cause des politiciens de haut rang. Persuadée que cette affaire va être étouffée par sa hiérarchie, elle décide de mener ses investigations seule. Mais les difficultés s'enchainent et la policière décide de se confier au Kub qui va rapidement constater que les deux affaires sont liées avec l'implication de Borzestowski, son ennemi de toujours, qui règne sans partage sur la pègre de Varsovie.

     

    Dans Les Ombres, le récit débute là où s'achevait l'intrigue du roman précédent, La Cité Des Rêves, en révélant notamment le contenu d'une mystérieuse clé USB où est stockée une vidéo compromettante qui implique d'importants dignitaires du gouvernement s'adonnant à un viol collectif sur un jeune prostitué. C'est l'occasion pour La Sèche d'enquêter sur les arcanes du monde politique et de découvrir l'ampleur du trafic d'influence incarné autour du personnage de Wiesek qui fraie avec les politiciens véreux, mais également avec les flics corrompus et bien évidemment avec les truands représentés par l'inquiétant Borzestowski. Un monde opaque que Wojciech Chmielarz dépeint à la perfection par le prisme des investigations d'une tempétueuse enquêtrice au caractère bien trempé qui détonne au milieu des portraits de femmes battues, phénomène social que l'auteur s'emploie à dénoncer, tant le problème semble être latent dans son pays. L'autre aspect de l'intrigue tourne autour de l'exécution de trois truands, une vieille affaire que Darius Kochan avait remis au goût du jour en découvrant leurs corps enterrés dans un coin reculé de la campagne polonaise. Reprenant l'enquête à son compte, Le Kub va rapidement découvrir que son vieil ennemi Borzestowski est impliqué dans cette triple exécution qui a fait de lui le caïd de la pègre de Varsovie. Deux enquêtes parallèles que Wojciech Chmielarz met en scène au gré d'une narration maîtrisée et qui vont trouver des liens surprenants pour s'achever au détour d'une scène finale dantesque se déroulant dans les entrailles d'un ancien bunker truffé de souterrains. On oscille donc entre l'intrigue sociale dénonçant les dérives d'une société polonaise en plein essor et le récit d'action captivant qui va nous amener son lot de révélations, ceci jusqu'aux dernières pages du roman en clôturant brillamment une série de polars passionnants qui font un état des lieux sans concession de la Pologne.

     

    Avec Les Ombres, Wojciech Chmielarz signe donc l'achèvement d'une série de romans policiers brillants dont l'arche narrative trouve une conclusion détonante qui ne manquera pas de saisir les lecteurs les plus blasés. A lire sans modération.

     

    Wojciech Chmielarz : Les Ombres (Cienie). Editions Agullo 2021. Traduit du polonais par Caroline Raszka-Dewez.

    A lire en écoutant : Fiolkowe Pole de Sobel, Piotrek Lewandowski. Single. 2021 DEF JAM Recordings Poland.

  • Mise au point 2021 : Dix ans.

    IMG_0129.jpgPour cette nouvelle année 2021, voilà que Mon Roman ? Noir Et Bien Serré ! entame, l'air de rien, sa dixième saison d'existence avec une première chronique datant du 11 avril 2011 où j'évoquais les objectifs de ce blog ayant pour vocation de parler des multiples littératures noires ainsi que les origines de cette passion pour un genre que j'affectionne. Dix ans de chroniques foutraques, d'autres plus réussies. Dix ans de belles découvertes et de coups de gueule qui m'ont valu quelques inimitiés dans ce petit microcosme si particulier du milieu littéraire avec lequel  je n'ai finalement que très peu de rapport hormis quelques amitiés fidèles avec auteurs, blogueurs et éditeurs que j'apprécie et qui m'ont permis d'affiner mes recherches afin de dénicher un très grand nombre de romans que j'ai partagé avec vous. Comme à l'accoutumée je vous ferai grâce des données chiffrées de ce blog, du nombre de chroniques rédigées, du total de mes lectures et autres estimations comptables qui n'ont de toute manière rien de mirobolant. Je me contenterai de signaler que j'ai davantage publié de chroniques durant l'année 2020 par rapport aux années précédentes et que je compte maintenir ce rythme à l'avenir. Sans entrer dans l'éternel débat du Service de presse, je rappelle que j'acquière la majeure partie des romans en me rendant en librairie ce qui me permet une certaine liberté de choix sans pression quant à un éventuel délai de restitution tout en contribuant ainsi, d'une façon bien modeste, à la bonne marche de la chaîne du livre qui en a bien besoin. 

     

    En matière de rétrospective on dira que l'année 2020 m'a permis de mettre à jour quelques ouvrages que je souhaitais lire depuis bien longtemps à l'instar de la série de polars de Colin Niel mettant en scène le capitaine de gendarmerie André Anato dont les enquêtes se déroulent dans le département de la Guyane française. Vous trouverez également les romans du détective privé Smokey Dalton évoluant à Chicago durant les années soixante en évoquant ainsi cette période trouble de la lutte pour les droits civiques (Kris Nelscott). Outre ces deux enquêteurs, vous découvrirez dans la rubrique "catégorie" du blog d'autres séries à l'exemple du capitaine Sam Wyndham officiant au sein de la police de Calcutta à l'époque de l'Inde coloniale (Abir Mukherjee), les enquêtes du commissaire Martin Beck (Maj Sjöwall & Per Wahlöö - Suède) et de Soneri, son homologue italien (Valério Varesi -Parme),  le déjanté inspecteur Aiden Waits (Joseph Knox - Manchester), l'inspecteur Jakub Mortka en Pologne (Wojciech Chmielarz), l'inspecteur Santiago Quinones (Boris Quercia - Chili) et pour la Suisse vous pourrez suivre les enquêtes de l'inspecteur Studer (Friedrich Glauser). J'ai entamé également la série de Leonardo Padura et de son lieutenant de police cubain Mario Conde ainsi que son homologue japonaise Reiko Himekawa (Tetsuya Honda). Ayant du retard, je dois encore mettre à jour certains ouvrages de ces séries que je n'ai pas encore chroniqués.

     

    Pour ce qui à trait aux publications 2020, l'année a débuté fort avec La Soustraction Des Possibles de Joseph Incardona évoquant la ville de Genève au temps des années fric, de l'évasion fiscale et du braquage improbable d'une banque sur fond de relations amoureuses détonantes. Une belle réussite. Frédéric Paulin a achevé de manière magistrale son cycle du terrorisme en France avec La Fabrique De La Terreur. S'en est suivi un drôle de livre, remettant en jeu d'une façon extraordinaire les codes du roman noir avec Les Abattus de Noëlle Renaude, ouvrage étrange et déroutant. Du côté des Etat-Unis nous avons mis le cap sur le Montana avec Ces Montagnes A Jamais de Joe Wilkins et le retour fracassant d'Alex Taylort qui nous ramène à l'époque de la conquête des terres de l'ouest en 1748 avec Le Sang Ne Suffit Pas. Puis nous nous sommes perdus en Argentine, au milieu de la pampa avec l'envoûtant Je Suis L'Hiver de Ricardo Romero. De retour aux Etats-Unis on a apprécié Ohio de Stephen Marklay, les grands retours de David Joy avec Ce Lien Entre Nous et de Benjamin Whitmer et son roman extraordinaire sur le Denver des années 1900 que l'on découvre avec Les Dynamiteurs. En matière de retour il faut signaler, du côté français, celui de François Médéline qui nous aura ébloui avec L'Ange Rouge, un polar hors norme se déroulant à Lyon. On aura également apprécié le premier roman de Laurent Petitmangin et son poignant Ce Qu'Il Faut De La Nuit

     

    Pour achever l'année 2020, un petit tour exotique au Japon avec Le Détective Est Au Bar de Naomi Azuma qui met en scène un héros déjanté évoluant dans le quartier chaud de Sapporo. Et en guise de conclusion je ne saurai trop vous recommander le sublime album de bande dessinée L'Accident De Chasse de David L. Carlson au scénario et de Landis Blair au dessin.

     

    A lire en écoutant : Riot Van de Arctic Monkeys. Album :  Whatever People Say I Am, That's What I'm Not. 2005 Domino Recording Co.

  • MISE AU POINT 2024

    IMG_1291.pngDepuis quelques années, on ne compte plus les rentrées littéraires. Il y a tout d'abord celle de l'automne bien évidemment, débutant désormais à la fin du mois d'août, mais également celle du printemps pour combler les lecteurs estivaux et puis celle du mois de janvier qui n'est pas en reste avec une cohorte assez impressionnante d'ouvrages ornant soudainement les étals des librairies comme pour célébrer la nouvelle année qui s'annonce. Comme pour conjurer cette frénésie, il est de bon aloi de se retourner quelques instants sur les lectures de l’année passée, sans pour autant se livrer à un classement ou à un bilan comptable, sans doute pour dissimuler le fait, que contrairement à certains instagrammeurs, je ne parviens pas à aligner 150 ouvrages par an avec autant de chroniques qui en découlent. La démarche consiste uniquement à se remémorer des romans qui disparaissent bien trop vite du paysage littéraire pour prolonger leur existence de quelques instants.

     

    Capture d’écran 2024-01-05 à 16.09.40.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.10.29.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.11.11.pngCela devient presque un tradition que de débuter l’année avec les éditions Rivages qui ont inauguré un nouvelle collection Imaginaire avec Immobilité de l'iconique Brian Evenson qui nous entraine sur les routes apocalyptiques d’une terre dévastée tout en nous interrogeant sur des questions existentielles de notre devenir. Puis c’est DOA qui revient sur le devant de la scène avec Retiaire(s) (Série Noire) en nous confirmant tout le bien que l’on pensait  d’un auteur emblématique de la littérature noire. Et pour en savoir plus, il faut lire DOA, Rétablir Le Chaos chez Playlist Society déclinant au court d’un long entretien où cet auteur, cultivant une certaine discrétion, se livre au cours d’un long entretien conduit par Elise Lepine.

     

    Capture d’écran 2024-01-05 à 16.14.45.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.15.43.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.16.45.pngOn poursuit avec Nettoyage A Sec (Rue de Sèvres) une bande dessinée à la sois sombre et sublime de Joris Mertens et Harlem Shuffle (Albin Michel) de Colson Whitehead qui se lance dans une fresque du quartier emblématique de New-York qui connaîtra une suite que l’on attend impatiemment. Un peu moins convaincu par Le Vol Du Boomerang (Au Diable Vauvert), récit d’aventure se déroulant en Australie sur fond d’incendies dévastateurs et de Covid19.

     

    Capture d’écran 2024-01-05 à 16.20.34.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.21.33.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.23.24.pngSimone Buchholz revient avec Rue Mexico (Atalante/Fusion) nous entraînant, pour une troisième fois, dans le sillage de la détonante procureure Chastity Riley que l’on retrouve avec tout autant de plaisir. Puis survient une belle découverte avec Notre Dernière Part De Ciel (Rivages/Noir), un roman noir de Nicolàs Ferraro aux allures de western se déroulant dans les contrées reculées de l’Argentine avant de retrouver New-York et le quartier de Gravesend cher à William Boyle avec Eteindre La Lune (Gallmeister) nous entraînant dans une nouvelle histoire sombre sur fond de résilience et de vengeance.

     

    Capture d’écran 2024-01-05 à 16.25.49.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.26.38.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.27.14.pngOn change de registre avec Jacky Schwartmann toujours aussi grinçant et (im)pertinent avec Shit ! (Seuil/Cadre noir) en arpentant l’environnement chaotique d'une banlieue de Besançon sur fond de trafic de haschich assez détonant. Puis cap sur l'Inde pour retrouver le capitaine Sam Wyndham quI tente de se débarrasser de son addiction à l’opium dans Le Soleil Rouge De L’Assam (Liana Levi) d’Abir Mukherjee. Autour d’un récit dystopique assez impressionnant, Jean-Christophe Tixier nous invite à découvrir les habitants d’un village qui doivent désormais composer avec La Ligne (Albin Michel) qui sépare l’agglomération.

     

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    Grand retour d’Antoine Chainas avec Bois-Aux-Renards (Gallimard/La Noire) demeurant un romancier à part que l’on avait déjà tant apprécié avec L’empire Des Chimères (Série Noire 2018), un ouvrage devenu culte.

     

     

    Capture d’écran 2024-01-05 à 16.32.30.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.33.22.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.36.02.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.34.22.png

    Les auteurs suisses ne sont pas en reste, tout d’abord avec Luca Brunoni qui débarque aux éditions Finitude en évoquant le placement des enfants orphelins dans des fermes de montagne dont on découvre la tragédie avec Les Silences (Finitude), traduit du suisse italien par Joseph Incardona qui nous propose également une réédition de Lonely Betty (Finitude), un de ses premiers romans, illustré par Thomas Ott. Et si l’on reste en Suisse, toujours dans le récit graphique, on ne manquera pas de mettre en avant Berne, Nid D’Espions (Antipodes) d’Eric Burnand et de Mathias Berthod. Encore un Suisse, Joachim B. Schmidt, mais qui s’est établi en Islande pour nous raconter l’extraordinaire parcours de Kalmann publié dans la collection La Noire chez Gallimard. Même s’ils sont plus difficile d’accès au-delà des frontières de la Suisse romande, il faut lire impérativement La Saison Des Mouches (Bernard Campiche Editeur) de Daniel Abimi ainsi que Sans Raison (BSN Press/OKAMA) de Marie-Christine Horn. Roman brutal et déjanté se déroulant entre Berne et Genève en passant par le Jura, on appréciera également Une Balle Dans Le Bide (Cousu Mouche) de Gérald Brizon. Il y a également Nicolas Verdan qui revient avec un second opus des enquêtes d’Evangelos Moutozouris parcourant la route des Balkans dans La Récolte Des Enfants (Atalante/Fusion). 

    Capture d’écran 2024-01-05 à 16.37.38.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.39.30.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.38.20.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.40.24.png

     

     

    Capture d’écran 2024-01-05 à 16.49.05.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.49.43.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.51.26.pngFin de la panthèse helvétique pour se rendre au Portugal avec La Grande Pagode (Agullo) de Miguel Szymanski autour d'une seconde enquête financière menée tambour battant par le journaliste Marcelo Silva. Dennis Lehane signe son grand retour avec Le Silence (Gallmeister) qui confirme son immense talent d’auteur, même s’il avait pu nous décevoir avec quelques précédents ouvrages assez médiocres. Un Conte Parisien Violent (Atalante/Fusion) de Clément Milian figure parmi les bonnes surprises de l’année 2023 tout comme Ces Femmes-Là d’Ivy Pochada (Globe) et Pour Mourir, Le Monde (Agullo), extraordinaire récit d’aventure maritime de Yan Lespoux se déroulant au XVIIème siècle, sur fond de naufrages en nous entraînant du côté de Goa, de Bahia pour s’achever sur les plages sauvages du Médoc.

    Capture d’écran 2024-01-05 à 16.52.18.png

     

    Capture d’écran 2024-01-05 à 16.55.55.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.56.50.pngCapture d’écran 2024-01-05 à 16.57.20.pngEt puis il y a les valeurs sûres qui reviennent pour notre plus grand bonheur comme Marin Ledun avec Free Queens (Série Noire), Valério Varesi avec Ce N’Est Qu’Un Début Commissaire Soneri (Agullo) et l’excellent Proies (Rivages/Noir) d’Andrée A. Michaud. Un des événements de l’année c’est également le retour d’Emily St. John Mandel qui nous livre un extraordinaire récit de science-fiction intitulé La Mer De La Tranquillité (Rivages) ainsi que Laurent Petitmangin qui s’empare également du thème de l’anticipation avec

  • Mise au point 2022 : Toujours d'attaque.

    eau rouge.jpgCapture d’écran 2022-01-06 à 18.51.58.pngAu terme de l'année, on découvre dans certaines revues, les classements des dix meilleurs ouvrages publiés durant cette période qui se focalisent sur le nombre d'exemplaires vendus avec, au bout du compte, les sempiternelles têtes de gondole trustant la scène littéraire. Il en va de même pour la littérature noire avec des listes égrenants les best-sellers annuels d'auteurs puisant leur succès dans cet exercice comptable vertigineux et parmi lesquels figure Franck Thilliez qui nous revient avec un préquel de la série Sharko, intitulé sobrement 1991 et que j'ai eu l'occasion Capture d’écran 2022-01-06 à 18.49.21.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 18.50.27.pngde lire avec un sentiment de consternation qui ne m'a pas quitté tout au long d'une lecture que j'aurai l'occasion d'évoquer dans une chronique prochaine. Mais pour en revenir à ces classements, loin d'être décourageants ceux-ci donnent davantage de sens aux démarches des multiples blogs et revues littéraires spécialisés dans le domaine du polar en proposant des ouvrages sortant des sentiers battus afin de vous inciter à farfouiller dans les rayons de vos librairies préférées. Pour vous orienter dans le choix de vos lectures je ne saurais trop vous recommander de consulter quelques sites comme Encore Du Noir de Yan Lespoux, The Killer Inside Me du journaliste Christophe Laurent qui publie de Capture d’écran 2022-01-06 à 18.51.20.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 19.04.03.pngnombreux articles consacrés au genre dans Corse Matin, Evadez-moi de Lau Lo, Actu Du Noir de Jean-Marc Laherrère, Passion Polar de Bruno Le Provost, Le Polar De Velda de Catherine Dô-Duc et Fondu Au Noir de Caroline Benedetti et Emeric Cloche pour n'en citer que quelques uns. Vous pouvez également vous abonnez à quelques magazines tels que 813 ou L'Indic qui vous permettront d'affiner vos choix et de découvrir des articles passionnant consacrés à la littérature noire.

     

    Capture d’écran 2022-01-06 à 19.04.40.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 19.05.52.pngDurant une année pourtant riche en publications, le blog a connu une certaine léthargie avec à peine plus d'une trentaine d'ouvrages chroniqués, ce qui n'a rien de mirobolant. Contraintes professionnelles et priorités familiales expliquent ce manque de productivité qui a tout de même connu un certain sursaut durant les derniers mois. Une année pourtant riche en surprises avec le retour de quelques ténors de la littératures noire mais également la découverte de primo romanciers talentueux à l'instar de Yan Lespoux qui nous a éblouis avec Presqu'îles son recueil de nouvelles préfacé Capture d’écran 2022-01-06 à 19.06.22.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 19.06.44.pngpar Hervé Le Corre dont on a apprécié le dernier ouvrage intitulé Traverser La Nuit. Il faut également évoquer Rosine Une Criminelle Ordinaire, premier roman de Sandrine Cohen. Même s'il n'est pas un débutant, on aura également été époustouflé par L'Eau Rouge, de Jurica Pavičić, avec un premier ouvrage croate traduit en français. Belle surprise également en lisant Les Femmes N'Ont Pas D'Histoire d'Amy Jo Burns, une romancière talentueuse. Il faut également souligner le retour d'Adrien McKinty avec Ne Me Cherche Pas Demain, troisième  opus des enquêtes de l'inspecteur Sean Duffy. Autre retour très attendu que celui de Lance Weller qui nous a bluffé avec Le Cercueil De Job, un roman époustouflant tout comme Deacon King Kong de James McBride et le détonnant True Story de Kate Reed Petty. 

     


    Capture d’écran 2022-01-07 à 18.33.50.pngCapture d’écran 2022-01-07 à 18.34.12.pngIl faut également saluer la nouvelle collection Fusion au sein de la maison d'éditions de l'Atalante qui a publié deux ouvrages détonnants que sont Nuit Bleue De Simone Buchholz et Clark d'Anouk Langaney. Et puis il y a toujours cet intérêt pour la littérature noire japonaise qu'il faut souligner avec le retour de Tetsuya Honda qui nous propose avec Invisible Est La Pluie, une troisième enquête de la lieutenante Reiko Himekawa, une valeur sûre des éditions Akatombo. Valeurs sûres également avec Agullo et le retour du commissaire Soneri dans La Maison Du Commandant de Valerio Soneri, celui du Kub dans Les Ombres de Wojciech Chmielarz et surtout le dernier roman de Frédéric Paulin qui aura marqué les esprits avec La Nuit Tombée Sur Nos Ames

     

    Capture d’écran 2022-01-07 à 18.34.56.pngCapture d’écran 2022-01-07 à 18.35.38.pngToujours en retard dans mes lectures, j'ai eu le plaisir de découvrir les romans de Michèle Pedinielli avec Boccanera et Après Les Chiens mettant en scène la dynamique détective privée Ghjulia Boccanera surnommée Diou, officiant du côté de Nice. Pour être à jour il me faudra évoquer La Patience De L'Immortel dans une prochaine chronique. 

     

    Du côté de la Suisse, je ne peux que vous recommander de lire La Prophétie Des Cendres de Rafael Wolf et Dans L'Etang De Feu Et De Souffre de Marie-Christine Horn, tous deux publiés chez BSN Press, une valeur sûre en matière de littérature noire helvétique.

     

    Capture d’écran 2022-01-07 à 18.36.47.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 19.05.30.pngPour terminer, il ne me reste qu'à évoquer le plaisir que j'ai eu à retourner à Lyon à l'occasion du Quai du Polar ainsi qu'à Toulouse pour le festival des littératures policières Toulouse Polar du Sud qui m'ont permis de retrouver quelques amis et connaissances de ce petit microcosme de la littérature noire qui permet également de faire de nouvelles rencontres lors de soirées mémorables. Pour 2022, outre les deux événements précités, je souhaite également me rendre du côté de Pau à l'occasion du festival Un Aller Et Retour Dans le Noir ainsi que du côté de la Corse à l'occasion de Libri Mondi avec des programmations extraordinaires qui correspondent à mes attentes et intérêts et que je vous recommande de fréquenter si vous en avez l'occasion. 

     


    A lire en écoutant : Across The 110th Street de Bobby Womack. Album : Across The 110th Street. 2008 MGM Music.