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  • DIX POLARS MARQUANTS !

    A l’heure des bilans de fin d’année, il est toujours de bon aloi de livrer une liste des meilleurs romans de l’année qui susciteront moult discussions stériles qui n’apporteront finalement pas grand-chose à l’édifice, particulièrement lorsque l’on constate que parmi les ouvrages sélectionnés il y a de nombreuses rééditions comme Jim Thompson ou Harry Crews. De plus, n’étant pas collé à l’actualité littéraire, je ne saurais vous livrer une liste pertinente des nombreux ouvrages qui sortent chaque année. Par contre, je me livre à ce petit exercice que l’on m’a proposé il y a de cela quelques semaines et qui consiste à lister dix livres qui vous ont marqué pour une raison ou une autre. Pour l’occasion, j’ai modifié la règle en énumérant dix polars.

     

     

    Capture d’écran 2014-01-14 à 18.26.24.png

    Lune sanglante de James Ellroy

    Editions Rivages/noir 1984

    C’est avec ce livre que j’ai découvert l’univers d’Ellroy qui n’avait pas encore acquis la notoriété qu’il a aujourd’hui. Un livre dantesque qui sortait vraiment de l’ordinaire à l’époque avec ce personnage atypique du sergent Llyod Hopkins. Un verbe cru, une ballade sanglante dans l’enfer urbain de Los Angeles. Pour moi cela restera le meilleur Ellroy car il est encore emprunt de la spontanéité d'un génie débutant.

     

     


    Capture d’écran 2014-01-14 à 19.20.47.pngDouble assassinat dans la rue Morgue de Edgard Alan Poe

    Editions de la Pleiade 1932

    Avec le Chevalier Auguste Dupin, voici le premier détective privé que j’ai découvert, bien avant le fameux Sherlock Holmes. Un personnage atypique pour une histoire qui l’est tout autant. Si Holmes se repose essentiellement sur ses facultés d’observation, Dupin lui se fie à son esprit d’analyse pour résoudre ses enquêtes. Ambiance sombre et étrange au cœur de Paris.

     

     

     

    Capture d’écran 2014-01-14 à 18.34.18.pngTokyo année zéro de David Peace

    Editions Rivages/noir 2010

    Après sa tétralogie se déroulant dans sa région natale du Yorkshire, David Peace quitte l’Angleterre pour le Japon. Premier roman d’une trilogie annoncée, Tokyo année zéro confine au chef-d’œuvre avec la chronique de ce fait divers sordide se déroulant au lendemain de la capitulation d’un pays dévasté par la guerre. La folie et le génie au détour de chaque phrase.

     

     

     

     

    Capture d’écran 2014-01-14 à 18.35.27.pngRoseanna de Per Wahlöö et Maj Sojwall

    Editions Rivages/noir 2008

    Bien avant la déferlante de polars nordiques voici le premier opus du Roman d’un Crime. Une splendide déconstruction du modèle social de la Suède par l’entremise de l’inspecteur Martin Beck et de son équipe. Pour mieux vous en parler, voici une chronique du Vent Sombre qui résume parfaitement l’esprit de cette solide série de chefs-d’œuvre.

     

     

     

     

    Capture d’écran 2014-01-14 à 18.36.55.pngNon ce  pays n’est pas pour le vieil homme de Cormac MacCarthy

    Editions de l'Olivier 2006

    Une belle écriture aussi sèche que le désert qui sert de décor à cette histoire âpre et violente ponctuée des très belles réflexions de ce shérif qui ne comprend plus le monde qui l’entoure. Souvent imité jamais égalé.

     

     

     

     

     

    Capture d’écran 2014-01-14 à 18.38.28.pngLe nom de la rose d’Umberto Eco

    Editions Grasset 1990

    Après la lecture de ce roman vous laisserez tomber la kyrielle de polars soi-disant historiques. Aucun ne lui arrive à la cheville et ce n’est pas les romans de Dan Brown, fort distrayant au demeurant qui changeront la donne. Sur le fond d'un Moyen Age troublé, vous allez découvrir l’enquête épique du moine franciscain Guillaume de Baskerville.

     

     

     

     

    Capture d’écran 2014-01-14 à 18.40.16.pngLa dame du lac de Raymond Chandler

    Editions Roman Noir 1972

    Comme pour Ellroy, beaucoup me diront que ce n’est pas le meilleur roman de Chandler. Je l’apprécie énormément pour son atmosphère qui se déroule en dehors de la cité des anges. C’est avec cet ouvrage que j’ai découvert « l’école » Black Mask.

     

     

     

     

     

    Capture d’écran 2014-01-14 à 18.41.52.pngPike de Benjamin Whitmer

    Editions Gallmeister 2012

    Roman récent (2012) au style percutant. C’est un coup de cœur. Un plaisir de suivre ce malfrat vieillissant qui ne cherche même pas la rédemption dans cette ville déclinante des USA. Un récit brut, sans fioriture.

     

     

     

     

    Capture d’écran 2014-01-14 à 18.43.15.pngGriffu de Tardi & Manchette

    Editions Le Square 1978

    J’avais lu cette bd l’année de sa parution, en 1978, dans une revue dont j’ai oublié le nom. La rencontre d’un grand romancier du néo polar et d’une star de la BD pour une collaboration unique qui a donné cette histoire novatrice pour l’époque. Le trait sombre de Tardi au service de la noirceur de l’univers de Manchette : La fusion de deux talents.

     

     

     

    Parc Gorki de Martin Cruz SmithCapture d’écran 2014-01-14 à 18.45.18.png

    Editions Robert Laffont 1981

    Lorsque ce roman est paru en 1981, le mur était bien présent et je ne connaissais rien de l’URSS hormis ce qui m'en était conté dans les romans de Soljénitsyne. Au niveau du polar c’était le néant absolu jusqu’à l’apparition d’Arkady Renko, inspecteur de la milice soviétique. Outre le contexte, l’originalité de ce roman réside dans le mobile qui pousse le meurtrier à assassiner trois personnes dans un parc public.

     

     

     

    Une liste effectuée en dix minutes qui ne saurait être exhaustive. Je vous laisse le plaisir de vous livrer à cet exercice qui vous entrainera dans la résurgence de vos souvenirs que vous pourrez déposer, si le coeur vous en dit, dans vos commentaires.

     

    Meilleurs voeux pour l'année 2014 !

     

    A lire en écoutant : La mémoire et la mer de Léo Ferré. Album : Amour et Anarchie. Barclay-Universal 1970.

  • François Médéline : Les Rêves de Guerre. ”Lire rend moins con”

    françois médecine, les rêves de guerre, la manufacture des livres, « Lire rend moins con » c’est avec cet aphorisme de Claude Mesplède que l’on pourrait débuter cette chronique consacrée au dernier roman de François Médéline, Les Rêves de Guerre. Il y a comme ça dans le paysage littéraire des ouvrages qui vous échappent. Et malgré toute la bonne volonté que vous y apportez, il faut bien admettre que l’on ne parvient pas toujours à saisir le sens du récit vers lequel certains auteurs veulent entrainer le lecteur. Lire rend peut-être moins con, mais donne parfois l’impression de l’être toujours un peu. Roman iconoclaste ou récit brillant, Les Rêves de Guerre fait partie de ceux-là.

     

    Michel Molina est un flic atypique qui dirige un groupe de la SRPJ de Lyon. La quiétude des bord du Léman et son charmant petit village d’Yvoire qui l’a vu naître, tout cela est désormais loin derrière lui jusqu’au jour où il reçoit deux coupures de presse relatant le parcours d’un simple d’esprit de la région, condamné pour le meurtre d’un ami d’enfance et qui, après vingt ans de placard, s’empresse de tuer le frère de la victime. Mais autour de ces deux faits divers tragiques, Molina sait parfaitement que la version des journaux ne reflète pas toute la vérité. Accompagné du « Vieux », flic revêche et alcolo, Michel Molina va retourner sur les lieux de son enfance pour mettre à jour les magouilles de cette bourgeoisie provinciale. Amours défunts, sectes solaires, combines financières et politiques, tractations douteuses entre deux pays voisins, Michel Molina va surtout mettre à jour les secrets liés à sa jeunesse et à sa famille peu ordinaire composée d’un frère truand international désormais en cavale et d’une mère mystérieuse dont il découvre le passé par le biais du texte d’un écrivain mythique qui porte le même nom que lui. Du bordel du camp de la mort de Mauthausen aux eaux troubles du Léman, François Médéline interroge la mort, la vengeance et surtout cet irrépressible besoin d’écrire.

     

    Que l’on ne s’y trompe pas, outre le fait d’être tous un peu con, il faut comprendre que Les Rêves de Guerre est un roman spécialement destiné à malmener le lecteur. C’est un récit baroque, chaotique, surchargé de fioritures dont certaines s’avèrent inutiles. Il y a trop de trop dans ce récit. Trop d’intrigues parallèles, trop de styles différents, trop de questions, trop de réponses, trop de références. On s’y perd. C’est très souvent brillant, parfois pompeux et très rarement ennuyant. Le tout est déconcertant, c’est le moins que l’on puisse dire.

     

    Je vous laisse tout d’abord vous attarder sur la couverture du livre. Elle est magnifique. Le portrait d’une femme du ghetto de Varsovie prise par le photographe personnel de Hitler. Ce visage souriant qui se ferme au cliché suivant, illustre l’ambivalence qui résonne tout au long du livre de François Médéline. C’est probablement une Natacha, personnage central du roman.

     

    En guise d’introduction les cinq premières pages au style aussi insolite qu’artificiel nous présente un trio maudit, composé de deux hommes et d’une femme, s’évadant du camp de la mort de Mauthausen. Un style qui n’appartient pas à François Médéline, mais à l’un de ses personnages dont il nous livre des extraits de son roman culte. On oscille entre l’agacement et l’émerveillement pour finalement se laisser entrainer dans ce déferlement de mots disparates chargés d’émotions. Le retour à la normal est relatif puisque le style de l’auteur reste déconcertant avec cette propension surprenante à décliner le passé sur le mode du présent. On évolue principalement dans les années 80 que François Médéline parvient à nous restituer avec une belle justesse que ce soit par l’entremise de la musique, des nouvelles diffusées par les médias et surtout la fameuse Citroën CX. Une belle écriture très bien travaillée nous permet de découvrir des protagonistes atypiques évoluant dans une atmosphère qui évoque les films de Guillaume Nicloux. On appréciera donc ces seconds couteaux comme le « Vieux » flic qui rappelle un Bérurier à l’âme plus sombre. Le personnage principal n’est malheureusement pas dépourvu de clichés. Un flic rebelle qui fume et deal du haschich, franchement on a vu mieux et surtout plus original. Le côté borderline reste également très convenu. Et puis il y a ce romancier énigmatique qui nous livre dans une interview d’Apostrophe sa vision  alambiquée, parfois conflictuelle du monde littéraire qu’il méprise dans des envolées délirantes. Sans servir le récit, ce passage ostensiblement pompeux semble parfois refléter le point de vue de l’auteur qui se dissimule derrière les propos de son personnage.

     

    Alors bien sûr, on me dira que je suis trop con pour avoir saisi derrière ce texte chaotique toute la quintessence du génie de l’auteur, la perspective du bien et du mal, la puissance d’un final onirique qui donne son titre au livre, des personnages qui rendent hommage à l’univers de Bialot. Et puis Emile Verhaeven, Juan Ramon Jiménez, Les Nocturnes de Chopin et même Nietzsche. Un étalage culturel éblouissant qui devient finalement trop indigeste.

    Avec Les Rêves de Guerre, je me suis perdu dans un roman troublant, déstabilisant où le talent de l’auteur se disperse dans une mise en scène qui oscille entre le sublime et le grotesque. Un livre puissant qui manque parfois de tenue mais qui mérite d’être découvert car même si vous n’en maîtrisez pas tous les tenants et aboutissants, il est absolument certain qu’il vous rendra un peu moins con. 

     

    François Médéline : Rêves de Guerre. Edition La Manufacture de Livres 2014.

    A lire en écoutant : Gorecki - Symphony No. 3 : III. Lento - Cantabile semplice.                             David Zinman, Dawn Upshaw & London Sinfonietta. Nonesuch Classique 1998.                       

     

  • Fureur Noire : Philip Kerr, Trilogie Berlinoise, le polar historique.

     

    « Tous les grands romans du XXème siècle sont des romans policiers »

    Borges

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    Ce qu'il y a de réjouissant en lisant cette citation de Borges, ce qu'elle a probablement dû influencer Umberto Eco lorsqu'il rédigea le Nom de la Rose. Exit donc le frère Cadfael d'Ellis Peter ou le juge Ti de Robert Van Gulig, deux grandes séries qui trustèrent durant des années le polar historique. La première se déroulaient en Chine, dans les années 600 de notre ère sous le règne de la dynastie T'ang tandis que la seconde avait pour cadre une période troublée du Moyen-Age. Ces deux auteurs nous permirent d'explorer les méandres méconnus de l'histoire avec l'inconvénient pour les lecteurs assidus, d'une certaine répétition des traditions évoquées au fil des aventures de ces deux personnages.

     

    Rien de tout cela avec le Nom de la Rose qui révolutionna le genre à un point tel que personne ne fut capable d'égaler ce qu'il faut considérer comme l'un des plus grands romans du 20ème siècle. Dans cet ouvrage, Borges n'est d'ailleurs pas loin puisque c'est lui et sa bibliothèque de Babel qui inspira Umberto Eco dans la description du moteur essentiel de son ouvrage à savoir la bibliothèque infernale de cette abbaye mystérieuse. Et comme si cet hommage ne suffisait pas Umberto Eco créa le personnage du bibliothécaire aveugle (tout comme Borges) en lui donnant le nom de Jorge de Burgos, personnage d'ailleurs à l'antithèse de ce fabuleux écrivain.

     

    Le Nom de la Rose, un polar médiéval dense et foisonnant de références historiques truffé d'éléments sémiotique à un point tel qu'il relègue les écrits de Dan Brown au rang d'amateur. Oubliez le film de Jean-Jacques Annaud (fort bon au demeurant) qui ne put restituer la richesse du roman et plongez-vous dans cette sombre intrigue mettant en jeu les danger de l'obscurantisme en suivant l'enquête passionnante de Guillaume de Baskerville et de son novice Adso de Melk.

     

    A la suite de ce succès littéraire, bon nombre d'auteurs tentèrent de s'engouffrer dans la brèche sans rencontrer le même succès. Des chapitres pompeux pour poser les bases historiques, un manque de recul, voir même une absence d'intrigue  expliquent que bon nombre de ces ouvrages ne parvinrent jamais à égaler ce qu'il faut considérer comme l'œuvre majeur de Eco, à savoir un polar !

     

    Il fallait donc quitter le monde médiéval pour s'emparer d'autres pans de l'histoire afin de lire quelque chose de correct dans ce domaine particulier du polar historique. Avec Philip Kerr et sa trilogie Berlinoise (devenue une quadrilogie avec La mort entre Autre), ce sont les heures sombres du Troisième Reich que vous traverserez par le biais des enquêtes du détective privé Bernhard Gunther. Il faut bien l'avouer, avec son ironie mordante et son humour amer, un rien désabusé, le personnage ressemble furieusement au héro charismatique de Raymond Chandler, j'ai nommé le grand Philip Marlowe. Mais ce sont les personnages secondaires qui donnent tout leur intérêt pour ces heures sombres de l'Allemagne qui sont évoquées par petites touches avec des dialogues incisifs ou des descriptions précises d'un Berlin fort méconnu. Des personnages historiques inquiétants comme Heydrich, Himmler, Artur Nebe et Heinrich Muller traversent les récits de Philip Kerr en les rendant encore plus terrifiants.

     

    De la subtilité, du talent et une grande connaissance du contexte historique font que les romans de Philip Kerr sont devenus un must incontournable du polar historique. Vous pourrez retrouver ce grand auteur à l'occasion de la Fureur Noire. Il sera présent à la salle du Faubourg, le samedi 8 octobre 2011 à 19h30 en compagnie de l'historien Volker Kutscher. Ensemble, ils évoqueront l'aspect destructeur de cette Allemagne du début des années 40 en perte de ses valeurs démocratiques.

     

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    Pour vous guider tout au long de cette semaine consacrée au polar et au roman noir, il y a ce guide  précieux du cercle de libraires et des éditeurs de Genève que je vous recommande que vous soyez novice ou amateur en la matière.  Sur la couverture grise, une gravure illustrant le double assassinat dans la rue Morgue d'Edgar Allan Poe avec le titre « Fureur Noire » inscrit en lettre de sang ! Puis, pour introduire ce fascicule, cette citation de Borges qui résonnera dans le cœur de tous les passionnés du genre. S'il fallait quelques mots subtiles pour résumer tout ce qu'est le polar et le roman noir, ne manquez pas la brillante introduction de Valérie Solano avant d'aborder les différentes thématiques de ce petit ouvrage.

    1.     La Ville est un polar

    2.     Jazz et polar font bon ménage

    3.     Sur les traces des autres hommes

    4.     Le polar parle espagnole

    5.     Comment le polar LGTB est sorti du placard

    6.     Le polar comme la révolution

    7.     Dans le secret des crânes

    8.     Ombre sur la lune, le roman policier japonais

    9.     De glace et de feu l'Islande noire

    10.   En Italie le crime est jaune

    11.   La BD et le polar

    12.   Américain ou rien

    13.   Le polar des Alpes

    14.   L'enfance et le polar

    Ces 14 thèmes vous permettront d'aborder les différents aspects du polar et du roman noir. Des esprits chagrins regretteront que tel roman ou tel récit ne soit pas cité dans ce fascicule. Mais tel n'est pas le but de ce guide qui est comme un passeur qui vous permettra de traverser les flots sombres d'un genre littéraire qui n'a plus rien à prouver mais qui reste encore à découvrir.

     

    En tant que flic j'aurai peut-être aimé que l'on aborde le thème du polar entre réalité et fiction avec une participation la police cantonale genevoise pour cette manifestation d'envergure. Un rendez-vous manqué ou un manque d'ouverture ? Qui peut le dire ?

     

     

     

    Umberto Eco : Le Nom de la Rose. Livre de Poche 1982. Traduit de l'italien par Jean-Noël Schifano.

     

    Philip Kerr : Trilogie Berlinoise. Livre de Poche 1989, 1990, 1991. traduit de l'anglais par Gilles Berton.

     

    A lire en écoutant : Parfum du passé et Evocation de Gabriel Yared. Bande originale du film Coco & Igor.

  • TREVANIAN : THE MAIN. FLIC DE RUE.

    Capture d’écran 2014-05-18 à 23.58.47.pngThe Main de Trevanian, c’est l’ouvrage par excellence que le jeune flic devrait lire et que le vieux flic qu’il deviendra devrait relire pour contempler tout le chemin qu’il a parcouru durant sa carrière en arpentant les rues de son quartier. Un parcours de vie peu commun et épuisant.

     

    Car la rue possède sa logique, ses codes, sa propre morale qu’aucune loi ou règlement ne parviendra à cadrer ou à réguler. La rue demeure un mystère insondable. Son éthique est aussi fluctuante que les flots de passants qui déambulent sur ses trottoirs. La rue est un être protéiforme qui vous emporte et qui vous broie, qui vous supporte et qui vous brise, qui vous recueille et qui vous chasse. La rue vous aime et vous déteste. La rue c’est propre et c’est dégueulasse tout à la fois. La rue c’est un ensemble mystérieux au milieu duquel gravite le flic de quartier qui tente de démêler cet écheveau géant dont les fils restent constamment entremêlés.

     

    La rue c’est parfois quelques blocs, un quartier ou une ville toute entière. La rue c’est les Pâquis à Genève, Pigalle à Paris, Soho à Londres, Saint-Denis dans son ensemble. La rue ça peut être également The Main à Montréal où Trevanian a planté le décor de l’ouvrage qu’il publia en 1976.

     

    The Main, c’est le surnom du boulevard Saint-Laurent à Montréal où évolue la silhouette solitaire du lieutenant LaPointe qui veille sur un petit peuple de commerçants, d’escrocs, de tenanciers de bar, de clochards et de prostituées auxquels se mêle une population de migrants en quête d’un monde meilleur. Flic vieillissant LaPointe applique ses principes peu orthodoxes au grand dam d’un jeune policier stagiaire qui l’accompagne durant quelques jours et qui peine à comprendre le sens d’une logique de rue  qui est à l’antipode de ses valeurs et des codes éthiques d’une institution policière en pleine mutation. Et ce n’est pas le cadavre d’un inconnu, poignardé au fond d’une ruelle qui va faciliter les relations entre deux générations de flic qui peinent à se comprendre. Une affaire banale qui amènera LaPointe à revisiter un passé qu’il croyait enfoui à tout jamais dans les méandres de l’oubli.

     

    Même si elle n’est pas dénuée d’intérêt l’intrigue policière reste en marge du récit qui se concentre sur l’atmosphère d’un quartier que l’auteur parvient à restituer à la perfection par l’entremise de personnages secondaires dotés de parcours de vie peu commun. Par petites touches, au travers d’anecdotes on découvre l’âme de ce secteur que ce vieux flic  parcours inlassablement à pied afin de mieux entretenir les relations qu’il a noué, au fil des années, avec tous les acteurs qui composent le tissu social du quartier.

     

    Avant même qu’elle ne soit définie sur papier et intégrée dans les structures policières modernes, The Main vous donne une bonne définition de ce qu’est la police de proximité avec ce flic qui effectue quotidiennement des patrouilles pédestres dans un quartier qu’il connaît parfaitement, en contact permanent avec les citoyens qui y travaillent et qui y vivent.

     

    L’autre qualité de ce roman c’est qu’il transgresse en permanence les codes des intrigues policières en se focalisant sur ce flic atypique qui ne parvient à nouer aucune relation sérieuse avec qui que ce soit. Amis, femmes et collègues restent en marge de son existence  qui reste entièrement vouée à cette entité urbaine qui lui donne l’illusion de vivre pleinement sa vie.

     

    Les éditions Gallmeister ont eu la bonne idée de remettre au goût du jour la série des best-sellers que publia Trevanian durant les années septante. Derrière ce pseudo se cachait un homme mystérieux dont on ne sait finalement pas grand chose hormis le fait qu’il possédait un grand talent narratif et un sens de l’intrigue qui font que ses textes, aujourd’hui encore, possède un superbe pouvoir de séduction. Et finalement c’est tout ce qui compte.

     

    Trevanian : The Main. Editions Gallmeister 2013. Traduit de l’anglais (USA) par Robert Bré.

    A lire en écoutant : Becomes the Color (From «Stocker ») de Emily Wells. Album : Bande originale du film Stocker. 2013 Twentieth Century Fox Film Corporation.

     

  • COLIN NIEL : OBIA. MALEDICTION.

    Colin Niel, obia, éditions du rouergue, la série guyanaisePublié en 2018, le recueil de La Série Guyanaise, rassemble trois romans où Colin Niel met en scène le capitaine de gendarmerie André Anato affecté au département amazonien de la Guyane. Dirigeant la Section de recherches de Cayenne on découvre un officier en proie au doute alors qu’il retrouve ses racines Noirs-Marrons en débarquant sur la terre d’origine de ses parents disparus en trouvant la mort dans un accident de voiture. Premier volume de la série, Les Hamacs De Carton nous permet de prendre la pleine mesure des rites et traditions du peuple Noir-Marron, notamment durant la période de deuil, tout en découvrant le brassage de cette région métissée avec pour conséquence cette quête administrative insensée des origines permettant l’obtention de papiers d’identité français, objets de toutes les convoitises et de tous les excès. En parallèle des enquêtes qu’il dirige, André Anato, cherche à lever le voile de mystère qui entoure ses origines en interrogeant les membres de sa famille qui semble lui dissimuler certains éléments. On en saura un peu plus à la lecture du second volume, Ce Qui Se Passe En Forêt,qui aborde le thème de la faune et de la flore en nous immergeant au coeur de cette forêt équatoriale recouvrant la majeure partie du territoire guyanais et qui est l’objet de convoitise des orpailleurs exploitant illégalement des camps miniers en ravageant cette nature luxuriante au grand dam des scientifiques travaillant sur le terrain. Dans cet opus, le capitaine André Anato en sait un peu plus sur ses origines ainsi que sur les secrets que ses parents lui dissimulaient. Dernier ouvrage du recueil, Obia se focalise sur plusieurs thèmes que sont la jeunesse entraînée parfois dans le trafic de drogue en tant que mule ainsi que la guerre civile qui s’est déroulée au Suriname en 1986 et qui a duré près de cinq ans avec son lot de massacres poussant une partie de la population à trouver refuge en Guyane. Le titre fait référence au terme désignant le rituel d’envoûtement Noir-Marron permettant aux guerriers de faire face à leurs ennemis.

     

    colin niel,obia,éditions du rouergue,la série guyanaiseRien ne se déroule comme prévu pour Clifton Vakansie qui est désormais recherché pour le meurtre de son camarade Willy Nicolas. Tout accuse le jeune homme qui est la dernière personne à avoir été vue en compagnie de la victime. Son dernier recours : la fuite à tout prix pour rejoindre l’aéroport de Cayenne. La fuite pour l’avenir de sa petite fille Djayzie. La fuite pour son propre avenir. Traverser les rivières pour contourner les barrages de la gendarmerie, courir dans les ruelles sombres de Saint-Laurent, sa ville natale nichée au bord du fleuve Maroni, se dissimuler dans des caches improbables. Clifton sait qu’il peut y parvenir car il est sous la protection de l’obia, la magie des Noirs-Marrons qui le rend invincible. Mais il ne sait pas qu’il est traqué par deux gendarmes chevronnés qui ne lâcheront pas leur proie. Il y a tout d’abord le major Marcy, un colosse Créole qui connait la région comme sa poche et que ses collègues considèrent comme une tête brulée. Et puis il y a le capitaine Anato, un Ndjuka comme Clifton, un type étrange qui s’interroge sur la culpabilité du jeune homme. S’ensuit une poursuite impitoyable qui va faire ressurgir des événements du passé en lien avec la guerre civile du Suriname qui provoqua l’afflux de réfugiés en Guyane avec son lot de conflits avec des habitants peu désireux de faire de la place pour ces nouveaux arrivants. Ressurgit alors le souvenir de drames que l’on croyaient oubliés. Mais au Suriname, les fantômes sont avides de vengeance et les anciens du Jungle Commando reconvertis pour la plupart dans le trafic de cocaïne vont demander des comptes. Tous seront sans pitiés.

     

    A n’en pas douter, Obia marque un tournant dans la Série Guyanaise avec un opus à l’intrigue à la fois complexe et maîtrisée et cette impression que Colin Niel fait preuve d’une plus grande aisance au niveau de la narration afin de nous entraîner dans un récit qui tourne autour de la destinée de trois jeunes guyanais Clifton, Francis et Bradley dont les prénoms désignent les trois parties d’un roman époustouflant. L’intrigue se focalise donc autour de ces trois individus, incarnations d’une jeunesse sacrifiée, à l’avenir incertain qui se tourne vers le trafic de cocaïne afin de pouvoir assouvir leurs rêves et de palier la précarité de leurs proches. On ne manquera pas d’apprécier notamment la traque dont fait l’objet Clifton Vakansie, personnage poignant qui tente par tous les moyens de rallier l’aéroport de Cayenne afin d’assumer la tâche que lui ont confié des narcotrafiquants du Suriname. Au détour d’une succession de courses-poursuites dantesques et d’une tension narrative prenante, le lecteur suit le parcours de ce jeune homme désespéré qui tente d’échapper aux gendarmes qui sont à ses trousses et dont l’épilogue tragique à l’embouchure de la rivière de Cayenne, reste un des grands temps forts du récit. En contrepoint à cette traque, on retrouve bien évidemment le capitaine Anato qui s’interroge sur le mobile qui a poussé le jeune Clifton à commettre son forfait, mais également son collègue, le major Marcy, un nouveau personnage haut en couleur dont les origines Créoles font écho à celles de l’officier Ndjuka. S’instaure ainsi une dynamique de défiance et de méfiance entre deux hommes qui vont tenter de surmonter ces à priori au gré des événements qu’ils vont affronter ensemble, ceci d’autant plus qu’Anato va succomber au charme de Melissa la fille du major Marcy, autre personnage intense du roman.

     

    Obia nous permet également d’avoir une vision d’une guerre civile méconnue qui a sévit au Suriname durant plusieurs années en occasionnant son lot d’exactions commises par l’armée régulière du pays et combattue par les guérilleros des Jungle Commando. On prend ainsi la pleine mesure des traumatismes qu’ont subit les habitants incarnés par Melita Koosman, une vieille femme qui ne s’est jamais remise de cette tragédie qui a marqué sa famille. Bien documenté, Colin Niel nous en restitue ainsi les principaux événements en faisant notamment référence aux nombreuses personnes qui ont trouvé asile en Guyane avec des autorités rapidement dépassées par l’afflux de réfugiés. C’est autour de ces événements que l’auteur bâtit son intrigue policière sur fond de vengeance que le capitaine André Anato et Pierre Vacaresse, devenu détective privé, vont devoir déjouer. Là également on ne manquera pas d’apprécier les nombreux rebondissements qui jalonnent un récit extrêmement riche en tensions narratives.

     

    Dense et à la fois poignant, Obia est un somptueux roman policier intense dont la charge émotionnelle et le suspense vont subjuguer le lecteur qui sera sous le charme de ce long récit passionnant qui se lit d’une traite.

     

     

    Colin Niel : Obia. Recueil La Série Guyanaise. Editions du Rouergue Noir 2018.

    A lire en écoutant : Lado B Lado A de O Rappa. Album : Lado B Lado A. 1999 WEA International Inc.

  • Tiffany McDaniel : Betty. Petite indienne.

    tiffany mcdaniel,petite indienne,gallmeisterAu-delà des auteurs inamovibles et de leurs romans annuels que l’on retrouvera en tête de gondole et dont le succès est déjà assuré, on observe durant la période de la rentrée littéraire ce phénomène de livres émergeant du flot des publications pour connaître un engouement unanime aussi bien sur les réseaux sociaux qu’au travers des médias traditionnels qui relaient ainsi un enthousiasme qui devient presque suspect ceci d’autant plus qu’il s’agit bien souvent d’un premier roman à l’instar de Ce Qu’il Faut De Nuit de Laurent Petitmangin (La Manufacture de Livres 2020) ou My Absolute Darling de Gabriel Tallent (Gallmeister 2019). On assiste ainsi à une espèce de traditionnelle « success story » ou de conte de fée littéraire que les journaux, radios et plateaux télé vont amplifier jusqu’à devenir assourdissant voir même assommant tant on a l’impression d’entendre les mêmes considérations. Pour l’année 2020, c’est Betty, second roman de Tiffany McDaniel qui connait ce coup de projecteur désormais traditionnel avec une déferlante de louanges qui sont loin d’être immérités. 

     

    Surnommée Petite Indienne par son père cherokee, Betty Carpenter est la sixième enfant d'une fratrie qui en compte huit. Après des années d’errance, la famille s’est installée dans la petite ville de Breathed dans l’Ohio. Mais avec une mère blanche et un père aux origines indiennes, les Carpenter vivent en marge d’une société américaine qui se focalise sur les différences raciales. Bercée par les histoires extraordinaires que lui transmet son père avec ce mélange de contes et de légendes indiennes, Betty grandit entourée de ses frères et soeurs au sein d’un jardin luxuriant qui permet à la famille de subvenir tant bien que mal à ses besoins. Mais en grandissant, Betty perçoit de noirs secrets qui affectent sa mère mais également sa grande soeur et découvre ainsi la dureté du monde des adultes. C’est avec l’écriture que Betty choisit de surmonter courageusement les difficultés qui se présentent à elle en couchant sur papier les instants douloureux qu’elle traverse avant d’enterrer sous terre les pages qu’elle rédige au fil des années et qui vont former une seule histoire qu’elle pourra révéler un jour.

     

    Il y a tout d’abord cette écriture limpide et lumineuse chargée de notes poétiques offrant au récit une charge émotionnelle permanente que Tiffany McDaniel distille avec beaucoup de pudeur et de sensibilité au gré de cette superbe chronique familiale de la famille Carpenter. Il y a ensuite cette atmosphère envoutante, ce cadre étrange d’une maison maudite et d’un jardin luxuriant dans lequel évolue les membres de cette famille que l’on découvre par le biais du regard de Betty, cette jeune fille dont les cheveux noirs et le teint mat trahissent les origines Cherokee de son père avec qui elle partage une grande complicité et une fascination pour ses contes et légendes qu’il améliore en fonction de son inspiration. On se glisse ainsi dans l’intimité d’une famille de condition modeste évoluant dans le contexte des sixties qui subit les affres de la discrimination et de la défiance, mais qui vit tout de même dans le cadre idyllique de ce fabuleux potager au travers duquel le père communie avec la nature en restituant le savoir-faire de ses ancêtres. Sous le charme de cette famille, ce sont pourtant les drames qui jalonnent ce roman qui fait la part belle aux femmes en dénonçant leurs conditions épouvantables comme on le découvre avec la mère de Betty qui ne s’est jamais remise des terribles maltraitances qu’elle a subit durant son enfance. Avec une femme qui glisse parfois dans une espèce de folie, on distingue ces fêlures qui brisent sa personnalité en dépit du soutien sans faille de son mari qui ne connaît pas l’origine du mal qui la ronge. C’est Betty qui va porter la charge du poids du secret et découvrir également les tourments que subit Fraya, sa soeur aînée, qui choisit de se taire. Avec le destin de ces femmes ayant subit les pires avanies, Tiffany McDaniel distille subtilement un message féministe qui nous renvoie aux conditions sociales de l’époque à l’instar de cet échange édifiant entre Betty et un directeur d’école qui livre son opinion sur l’habillement des écolières au sein de son établissement.

     

    Bien loin des clichés sur la perte de l’innocence, sans pathos larmoyant, Tiffany McDaniel nous livre avec Betty un magnifique roman sur la possible rédemption en trouvant son issue dans le pouvoir des mots brisant les terribles secrets qui laminent les coeurs et les âmes de ceux qui les détiennent. Le destin bouleversant d'une petite indienne qui va devenir romancière.

     

     

    Tiffany McDaniel : Betty. Editions Gallmeister 2020. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par François Happe.

     

    A lire en écoutant : Everybody’s Talkin’ de Harry Nilsson. Album : Midnight Cowboy. 1985 MGM.

  • Mise au point 2021 : Dix ans.

    IMG_0129.jpgPour cette nouvelle année 2021, voilà que Mon Roman ? Noir Et Bien Serré ! entame, l'air de rien, sa dixième saison d'existence avec une première chronique datant du 11 avril 2011 où j'évoquais les objectifs de ce blog ayant pour vocation de parler des multiples littératures noires ainsi que les origines de cette passion pour un genre que j'affectionne. Dix ans de chroniques foutraques, d'autres plus réussies. Dix ans de belles découvertes et de coups de gueule qui m'ont valu quelques inimitiés dans ce petit microcosme si particulier du milieu littéraire avec lequel  je n'ai finalement que très peu de rapport hormis quelques amitiés fidèles avec auteurs, blogueurs et éditeurs que j'apprécie et qui m'ont permis d'affiner mes recherches afin de dénicher un très grand nombre de romans que j'ai partagé avec vous. Comme à l'accoutumée je vous ferai grâce des données chiffrées de ce blog, du nombre de chroniques rédigées, du total de mes lectures et autres estimations comptables qui n'ont de toute manière rien de mirobolant. Je me contenterai de signaler que j'ai davantage publié de chroniques durant l'année 2020 par rapport aux années précédentes et que je compte maintenir ce rythme à l'avenir. Sans entrer dans l'éternel débat du Service de presse, je rappelle que j'acquière la majeure partie des romans en me rendant en librairie ce qui me permet une certaine liberté de choix sans pression quant à un éventuel délai de restitution tout en contribuant ainsi, d'une façon bien modeste, à la bonne marche de la chaîne du livre qui en a bien besoin. 

     

    En matière de rétrospective on dira que l'année 2020 m'a permis de mettre à jour quelques ouvrages que je souhaitais lire depuis bien longtemps à l'instar de la série de polars de Colin Niel mettant en scène le capitaine de gendarmerie André Anato dont les enquêtes se déroulent dans le département de la Guyane française. Vous trouverez également les romans du détective privé Smokey Dalton évoluant à Chicago durant les années soixante en évoquant ainsi cette période trouble de la lutte pour les droits civiques (Kris Nelscott). Outre ces deux enquêteurs, vous découvrirez dans la rubrique "catégorie" du blog d'autres séries à l'exemple du capitaine Sam Wyndham officiant au sein de la police de Calcutta à l'époque de l'Inde coloniale (Abir Mukherjee), les enquêtes du commissaire Martin Beck (Maj Sjöwall & Per Wahlöö - Suède) et de Soneri, son homologue italien (Valério Varesi -Parme),  le déjanté inspecteur Aiden Waits (Joseph Knox - Manchester), l'inspecteur Jakub Mortka en Pologne (Wojciech Chmielarz), l'inspecteur Santiago Quinones (Boris Quercia - Chili) et pour la Suisse vous pourrez suivre les enquêtes de l'inspecteur Studer (Friedrich Glauser). J'ai entamé également la série de Leonardo Padura et de son lieutenant de police cubain Mario Conde ainsi que son homologue japonaise Reiko Himekawa (Tetsuya Honda). Ayant du retard, je dois encore mettre à jour certains ouvrages de ces séries que je n'ai pas encore chroniqués.

     

    Pour ce qui à trait aux publications 2020, l'année a débuté fort avec La Soustraction Des Possibles de Joseph Incardona évoquant la ville de Genève au temps des années fric, de l'évasion fiscale et du braquage improbable d'une banque sur fond de relations amoureuses détonantes. Une belle réussite. Frédéric Paulin a achevé de manière magistrale son cycle du terrorisme en France avec La Fabrique De La Terreur. S'en est suivi un drôle de livre, remettant en jeu d'une façon extraordinaire les codes du roman noir avec Les Abattus de Noëlle Renaude, ouvrage étrange et déroutant. Du côté des Etat-Unis nous avons mis le cap sur le Montana avec Ces Montagnes A Jamais de Joe Wilkins et le retour fracassant d'Alex Taylort qui nous ramène à l'époque de la conquête des terres de l'ouest en 1748 avec Le Sang Ne Suffit Pas. Puis nous nous sommes perdus en Argentine, au milieu de la pampa avec l'envoûtant Je Suis L'Hiver de Ricardo Romero. De retour aux Etats-Unis on a apprécié Ohio de Stephen Marklay, les grands retours de David Joy avec Ce Lien Entre Nous et de Benjamin Whitmer et son roman extraordinaire sur le Denver des années 1900 que l'on découvre avec Les Dynamiteurs. En matière de retour il faut signaler, du côté français, celui de François Médéline qui nous aura ébloui avec L'Ange Rouge, un polar hors norme se déroulant à Lyon. On aura également apprécié le premier roman de Laurent Petitmangin et son poignant Ce Qu'Il Faut De La Nuit

     

    Pour achever l'année 2020, un petit tour exotique au Japon avec Le Détective Est Au Bar de Naomi Azuma qui met en scène un héros déjanté évoluant dans le quartier chaud de Sapporo. Et en guise de conclusion je ne saurai trop vous recommander le sublime album de bande dessinée L'Accident De Chasse de David L. Carlson au scénario et de Landis Blair au dessin.

     

    A lire en écoutant : Riot Van de Arctic Monkeys. Album :  Whatever People Say I Am, That's What I'm Not. 2005 Domino Recording Co.

  • Mise au point 2022 : Toujours d'attaque.

    eau rouge.jpgCapture d’écran 2022-01-06 à 18.51.58.pngAu terme de l'année, on découvre dans certaines revues, les classements des dix meilleurs ouvrages publiés durant cette période qui se focalisent sur le nombre d'exemplaires vendus avec, au bout du compte, les sempiternelles têtes de gondole trustant la scène littéraire. Il en va de même pour la littérature noire avec des listes égrenants les best-sellers annuels d'auteurs puisant leur succès dans cet exercice comptable vertigineux et parmi lesquels figure Franck Thilliez qui nous revient avec un préquel de la série Sharko, intitulé sobrement 1991 et que j'ai eu l'occasion Capture d’écran 2022-01-06 à 18.49.21.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 18.50.27.pngde lire avec un sentiment de consternation qui ne m'a pas quitté tout au long d'une lecture que j'aurai l'occasion d'évoquer dans une chronique prochaine. Mais pour en revenir à ces classements, loin d'être décourageants ceux-ci donnent davantage de sens aux démarches des multiples blogs et revues littéraires spécialisés dans le domaine du polar en proposant des ouvrages sortant des sentiers battus afin de vous inciter à farfouiller dans les rayons de vos librairies préférées. Pour vous orienter dans le choix de vos lectures je ne saurais trop vous recommander de consulter quelques sites comme Encore Du Noir de Yan Lespoux, The Killer Inside Me du journaliste Christophe Laurent qui publie de Capture d’écran 2022-01-06 à 18.51.20.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 19.04.03.pngnombreux articles consacrés au genre dans Corse Matin, Evadez-moi de Lau Lo, Actu Du Noir de Jean-Marc Laherrère, Passion Polar de Bruno Le Provost, Le Polar De Velda de Catherine Dô-Duc et Fondu Au Noir de Caroline Benedetti et Emeric Cloche pour n'en citer que quelques uns. Vous pouvez également vous abonnez à quelques magazines tels que 813 ou L'Indic qui vous permettront d'affiner vos choix et de découvrir des articles passionnant consacrés à la littérature noire.

     

    Capture d’écran 2022-01-06 à 19.04.40.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 19.05.52.pngDurant une année pourtant riche en publications, le blog a connu une certaine léthargie avec à peine plus d'une trentaine d'ouvrages chroniqués, ce qui n'a rien de mirobolant. Contraintes professionnelles et priorités familiales expliquent ce manque de productivité qui a tout de même connu un certain sursaut durant les derniers mois. Une année pourtant riche en surprises avec le retour de quelques ténors de la littératures noire mais également la découverte de primo romanciers talentueux à l'instar de Yan Lespoux qui nous a éblouis avec Presqu'îles son recueil de nouvelles préfacé Capture d’écran 2022-01-06 à 19.06.22.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 19.06.44.pngpar Hervé Le Corre dont on a apprécié le dernier ouvrage intitulé Traverser La Nuit. Il faut également évoquer Rosine Une Criminelle Ordinaire, premier roman de Sandrine Cohen. Même s'il n'est pas un débutant, on aura également été époustouflé par L'Eau Rouge, de Jurica Pavičić, avec un premier ouvrage croate traduit en français. Belle surprise également en lisant Les Femmes N'Ont Pas D'Histoire d'Amy Jo Burns, une romancière talentueuse. Il faut également souligner le retour d'Adrien McKinty avec Ne Me Cherche Pas Demain, troisième  opus des enquêtes de l'inspecteur Sean Duffy. Autre retour très attendu que celui de Lance Weller qui nous a bluffé avec Le Cercueil De Job, un roman époustouflant tout comme Deacon King Kong de James McBride et le détonnant True Story de Kate Reed Petty. 

     


    Capture d’écran 2022-01-07 à 18.33.50.pngCapture d’écran 2022-01-07 à 18.34.12.pngIl faut également saluer la nouvelle collection Fusion au sein de la maison d'éditions de l'Atalante qui a publié deux ouvrages détonnants que sont Nuit Bleue De Simone Buchholz et Clark d'Anouk Langaney. Et puis il y a toujours cet intérêt pour la littérature noire japonaise qu'il faut souligner avec le retour de Tetsuya Honda qui nous propose avec Invisible Est La Pluie, une troisième enquête de la lieutenante Reiko Himekawa, une valeur sûre des éditions Akatombo. Valeurs sûres également avec Agullo et le retour du commissaire Soneri dans La Maison Du Commandant de Valerio Soneri, celui du Kub dans Les Ombres de Wojciech Chmielarz et surtout le dernier roman de Frédéric Paulin qui aura marqué les esprits avec La Nuit Tombée Sur Nos Ames

     

    Capture d’écran 2022-01-07 à 18.34.56.pngCapture d’écran 2022-01-07 à 18.35.38.pngToujours en retard dans mes lectures, j'ai eu le plaisir de découvrir les romans de Michèle Pedinielli avec Boccanera et Après Les Chiens mettant en scène la dynamique détective privée Ghjulia Boccanera surnommée Diou, officiant du côté de Nice. Pour être à jour il me faudra évoquer La Patience De L'Immortel dans une prochaine chronique. 

     

    Du côté de la Suisse, je ne peux que vous recommander de lire La Prophétie Des Cendres de Rafael Wolf et Dans L'Etang De Feu Et De Souffre de Marie-Christine Horn, tous deux publiés chez BSN Press, une valeur sûre en matière de littérature noire helvétique.

     

    Capture d’écran 2022-01-07 à 18.36.47.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 19.05.30.pngPour terminer, il ne me reste qu'à évoquer le plaisir que j'ai eu à retourner à Lyon à l'occasion du Quai du Polar ainsi qu'à Toulouse pour le festival des littératures policières Toulouse Polar du Sud qui m'ont permis de retrouver quelques amis et connaissances de ce petit microcosme de la littérature noire qui permet également de faire de nouvelles rencontres lors de soirées mémorables. Pour 2022, outre les deux événements précités, je souhaite également me rendre du côté de Pau à l'occasion du festival Un Aller Et Retour Dans le Noir ainsi que du côté de la Corse à l'occasion de Libri Mondi avec des programmations extraordinaires qui correspondent à mes attentes et intérêts et que je vous recommande de fréquenter si vous en avez l'occasion. 

     


    A lire en écoutant : Across The 110th Street de Bobby Womack. Album : Across The 110th Street. 2008 MGM Music.

  • ERIC PLAMONDON : OYANA. DEPOSER LES ARMES.

    eric plamondon, oyana, quidam éditeurAvec Taqawan (Quidam éditeur 2018), Eric Plamondon a acquis une certaine notoriété dans le monde littéraire en obtenant, entre autre, de nombreuses récompenses dont celle du prix des chroniqueurs 2018 du festival Toulouse Polar du Sud alors que j’avais une préférence pour Les Mauvaises (La manufacture de livres 2018), de Séverine Chevalier qui figurait parmi les finalistes tout comme La Guerre Est Une Ruse (Agullo Noir 2018) de Frédéric Paulin. Un choix cornélien pour départager trois romans exceptionnels. En tant que jury, j’ai bien tenté d’influencer mes camarades, mais il faut bien admettre qu’il s’agissait d’une cause perdue tant le roman d’Eric Plamondon avait de quoi surprendre avec un angle narratif extrêmement original, sous forme de vignettes déclinant contes, recettes culinaires et autres extraits historiques, nous permettant d’intégrer la culture amérindienne et plus particulièrement celle des tribus mig’maq sur fond d’intrigue policière en lien avec un trafic d’êtres humains. Toujours audacieux, l’auteur québécois, résidant depuis plusieurs années dans la région de Bordeaux, s’est penché avec son dernier livre intitulé Oyana, sur la culture du Pays basque avec en toile de fond l’annonce de la dissolution de l’organisation armée indépendantiste ETA qui aura des conséquences sur le destin de l’héroïne éponyme du récit.

     

    Cela fait 23 ans qu’Oyana Etchebaster a disparu. Exilée au Mexique, sous une fausse identité, elle a rencontré et épousé Xavier Langlois, un médecin canadien, pour vivre désormais à Montréal où elle mène une vie plutôt terne et sans relief. Mais en prenant connaissance du communiqué de l’ETA annonçant sa dissolution, le passé refait surface. Et il est temps pour Oyana d’y faire face en retournant au Pays Basque qui l’a vue naître. Une quête d’identité au bout de laquelle il sera temps de tirer un trait sur les erreurs de jeunesse et assumer ses responsabilités en réparant tout le mal qui a été fait autrefois. Mais si l’ETA n’existe plus, les morts eux sont bien présents. Et peut-on s’affranchir de ceux qui ont disparus dans des circonstances terribles.

     

    Il fallait bien la sensibilité d’un auteur comme Eric Plamondon pour aborder un sujet aussi délicat que l’indépendantisme du Pays basque dont on découvre les particularismes par le biais du même procédé narratif utilisé pour Taqawan. Des origines de la pêche à la baleine aux éléments de langage originaux, en évoquant bien évidemment les actions de la lutte armée de l’ETA, l’auteur parvient en quelques pages à saisir les contours d’un peuple veillant à conserver sa culture et ses traditions. Pour faire le lien avec ces différents éléments et pour en découvrir tous les aspects, c’est en s’adressant à son mari sous une forme épistolaire qu’Oyana va dévoiler peu à peu son destin en lien avec la cause basque qui l’a conduite à un exil de près de 23 ans.

     

    Contrainte par les événements tragiques qui ont régit sa vie, Oyana évoque donc la perte d’identité, l’exil et cette velléité de reprendre le cours de son destin en dépit de la menace qui demeure latente. Dépourvu d'intrigue policière, le récit prend donc la forme d’un roman noir avec cette héroïne qui souhaite avant tout assumer ses actes. Prémisse de cette reprise en main, il y a tout d'abord ce détour au bord du fleuve Saint-Laurent pour prendre en photo les baleines, projet de jeunesse qui n'avait jamais abouti. La vision des cétacés qui renvoie aux souvenirs d'une jeunesse perdue où Oyana, juchée sur les épaules de son père, découvrait un cachalot échoué sur la plage devient l'écho de cette perte d'innocence devant la mort d'un animal, funeste prélude d'événements terribles qui vont heurter la conscience de la jeune femme qu'elle est devenue et qui trouverait une issue dans la vengeance de la lutte armée. Sans l'ombre d'un jugement, Eric Plamondon parvient à distiller toute la vacuité d'un tel engagement qui ne débouche finalement que sur des regrets au gré d'un texte subtil emprunt d'une sensibilité qui ne manquera pas de toucher le lecteur conquis d'avance par les entournures de ce retour prenant les aspects d'une fuite en avant, s'achevant sur un épilogue incertain. 

     

    Bref récit chargé d'émotions, évoquant la quête d'une identité perdue, Oyana devient un roman noir éblouissant qui met en lumière la richesse et l'intensité d'une héroïne superbe que l'on oubliera pas de sitôt, même une fois l'ouvrage terminé. Un grand moment de lecture.

     

    Eric Plamondon : Oyana. Quidam éditeur 2019.

    A lire en écoutant : Kozmic Blues de Janis Joplin. Album : I Got Dem Ol’ Kozmic Blues Again Mama ! 1969 Colombia Records/CBS Records.

  • MISE AU POINT 2019 : ON CONTINUE !

    Capture d’écran 2020-01-01 à 22.21.34.pngAlors que l’on célèbre la nouvelle année 2020, je réalise que ce blog entame ainsi, l’air de rien, sa neuvième année d’existence et que si la quantité de chroniques a quelque peu diminué en 2019, il ne s’agit nullement d’un effet de lassitude quelconque, bien au contraire, mais tout simplement d’activités professionnelles qui ont pris le pas sur les loisirs en rognant sensiblement le temps consacré à la lecture. Comme à l’accoutumée, je me garderai bien de vous fournir classements et autres chiffres concernant ce blog qui n’ont, à mon avis guère de sens, hormis se donner une certaine importance qui n’a pas lieu d’être. Avec l’aide de nouvelles fonctionnalités mise à disposition par la Tribune De Genève, hébergeur de ce blog, le contenu du site a pu faire l’objet d’un toilettage qui, sans être révolutionnaire, lui a permis de lui donner un certain caractère, que l'on appréciera ou pas, ce qui me donne l’occasion de remercier son administrateur, Jean-François Mabut, journaliste émérite, qui prend toujours la peine de publier quelques extraits de chroniques sur la version papier du quotidien.

     

    Point final d’une année écoulée, c’est également le moment d’évoquer quelques passeurs qui m’ont toujours inspiré en me permettant de faire des découvertes à la fois belles et originales tout au long de ces années d’existence. Pour les éditeurs, il y a Giuseppe Merrone (BSN Press), Pierre Fourniaud qui célèbre les dix ans d’existence de sa maison d’éditions (La Manufacture de Livres), Sébastien Wespiser (Agullo Editions) qui vous livre, sans fard, tous les petits secrets du monde de l’édition et Dominique Sylvain traductrice et éditrice de littérature noire japonaise (Atelier Akatombo). En ce qui concerne les libraires, il faut parler d’Ann Dürr de La librairie du Boulevard à Genève, de Stéphanie Berg et Mohamed Benabab de la librairie Payot à Lausanne tout en vous rappelant qu’outre leurs bons conseils personnalisés vous pouvez passer des commandes sur leurs sites respectifs. Le rendez-vous est désormais pris chaque année avec le prix des chroniqueurs de Toulouse Polar du Sud qui me donne l’occasion de retrouver sa taulière Lau Lo qui anime le blog Evadez-Moi, Yan Lespoux créateur du site Encore du Noir, Caroline de Benedetti, rédactrice du journal et site Fondu au Noir, Jean-Marc Laherrère animant le blog Actu du Noir et Bruno Le Provost qui a créé le site Passion Polar. N’hésitez pas à puiser dans leurs chroniques pour dénicher quelques pépites de la littérature noire. Et si cela ne suffit pas vous pouvez également consulter le Polar de Velda, grande spécialiste de la littérature noire du Royaume-Uni, Milieu Hostile, Nyctalope et Mœurs Noires. Et en désespoir de cause si vous n’en aviez pas assez, vous pouvez vous abonner à Corse-Matin pour découvrir les articles de Christophe Laurent, un véritable passionné de polars et romans noirs, qui anime également le blog The Killer Inside Me et que j’espère rencontrer un de ces jours à l’occasion d’un des nombreux festivals consacrés à la littérature noire.

     

    Capture d’écran 2020-01-01 à 22.28.32.pngL’année 2019 a été également l’occasion de réfléchir sur l’évolution de la littérature noire et des dérives qui en découlent et dont il faut parler de temps à autres avec des éditeurs qui sont devenus imprimeurs en cessant de parier sur l’intelligence du lecteur et des auteurs qui bâclent leurs récits pour se consacrer presque exclusivement à leurs tournées de dédicaces en étanchant leur soif de reconnaissance. Un phénomène qu’évoque Luc Chomarat avec beaucoup d’humour dans Le Dernier Thriller Norvégien ainsi qu’Eric Chevillard dans l’hilarant Prosper A L’œuvre que je ne saurai trop vous recommander. Dans un autre registre, j’ai été interpellé par le petit essai de Marin Ledun, Mon Ennemi Intérieur qui nous entraîne dans les réflexions d’un auteur nous livrant des fragments de son parcours personnel et professionnel ainsi que ses Capture d’écran 2020-01-01 à 22.31.30.pnglectures et autres influences qui l’on conduit à écrire des romans noirs. Un bel opuscule, au papier élégant, évoquant également quelques éléments qu’il peut apprécier, mais également détester, dans d’autres genres littéraires. Une réflexion à la fois lucide et intelligente où la distinction du roman noir, du roman policier ou du thriller ne fera qu’animer un débat que l’on n’a jamais vraiment trop osé empoigner en se contentant de cohabiter avec des genres populaires que finalement tout oppose. J’aurai certainement l’occasion de vous en parler Capture d’écran 2020-01-01 à 21.56.06.pngen évoquant la programmation du nouveau festival Lausan’noir 2020 qui renaît de ses cendres, grâce à la pugnacité de sa présidente Isabelle Faconnier, en se tenant au casino de Montbenon, un bâtiment extraordinaire bâtit en 1908 qui, paradoxalement, n’a jamais accueilli de salle de jeux. Lieu idéal pour abriter l’unique festival du polar en Suisse romande qui se tiendra du 29 au 31 mai 2020. Au plaisir de vous y croiser. En attendant il ne me reste qu'à vous souhaiter une bonne année 2020, riche en belles découvertes littéraires.

     

    Marin Ledun : Mon Ennemi Intérieur. Editions du Petit Ecart 2018.

    Luc Chomarat : Le Dernier Thriller Norvégien. La Manufacture de livres 2019.

    Eric Chevillard : Prosper à l’œuvre. Editions Notabilia 2019.

    A lire en écoutant : Wanted Woman. AC/DC de Larkin Poe. Album : Peach. 2017 Tricki-Woo Records