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USA - Page 27

  • CHESTER HIMES : LA REINE DES POMMES, HARLEM OU LE CANCER DE L’AMERIQUE

     

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    Si on regarde vers l'est, du haut des tours de Riverside Church, perchée au milieu des bâtiments universitaires, sur la rive haute de l'Hudson River, on voit tout en bas, dans la vallée, les vagues des toits gris, qui, comme celles de l'océan, faussent la perspective. Sous cette étendue mouvante, dans les eaux troubles des garnis crasseux, une population noire se convulse dans une frénésie de vivre, à l'image d'un banc grouillant de poissons carnassiers qui parfois, dans leur voracité aveugle, dévorent leurs propres entrailles. On plonge la main dans ce remous et on en retire un moignon.

    C'est Harlem.

    Plus on se porte à l'est plus la ville est noire.

     

    C'est peut-être en lisant ce court extrait que l'on peut comprendre qu'au delà d'une intrigue punchy, de dialogues truculents et de personnages charismatiques la Reine des Pommes de Chester Himes est considéré comme un des grands classiques du polar. Ex étudiant, ex liftier, ex taulard, l'auteur en mal de devenir fut contraint de s'exiler en France pour obtenir une considération littéraire qu'il ne trouvait pas dans une Amérique gangrenée par la ségrégation. Alors qu'il s'obstinait à écrire des romans sociaux, Marcel Duhamel, alors directeur de la prestigieuse collection Série Noire, lui conseilla de s'essayer au polar. En 1958, La Reine des Pommes fut donc publié pour la première fois en France et obtint un énorme succès salué entre autre par Giono, Sartre et Cocteau.

     

    Jackson est l'homme, le plus candide d'Harlem et pour combler sa garce de petite amie, prénommée Imabelle, il va faire fructifier son argent grâce aux « dons miraculeux » d'une bande de personnages très louches capable de transformer les billets de 10 dollars en billets de 100 dollars. Et lorsqu'il constate qu'il s'est fait spolier, cet apprenti croque- mort, transporté par une foi à toute épreuve et une naïveté qui confine à la stupidité, va tout faire pour récupérer son bien. Il sera aidé de son escroc de frère Chuck, qui pour survivre, se déguise en bonne sœur afin de voler les dévôts. L'histoire se réglera à coups de surins, de flingues et de bouteilles d'acide. Et parmi les personnages secondaires, apparaitront les flics les plus durs de Harlem, j'ai nommé Ed Cercueil Johnson et Fossoyeur Jones que l'on retrouvera dans les huit romans composant le cycle de Harlem.

     

    Un monde sans pitié que le Harlem de Chester Himes où il y dénonce cette politique de ségrégation que subissait les citoyens afro-américains, mais également les travers d'une population qu'il dépeignait sans concession. On y découvre un quatier sinistré, gangréné par la violence et la misère sociale. On est bien loin des images d'épinal véhiculées par l'Apollo Theater et autres boîtes de jazz. Le Harlem que Chester Himes décrit est un quartier soufrant des affres de la drogue et de la mortalité infantile, entre autre. Un univers sordide, truffé de taudis où les délinquants en tout genre sévissent au détriment d'une population tourmentée.

     

    Et si l'on veut se convaincre du lien entre l'étude sociale d'un quartier et le polar, il faut lire l'essai de Chester Himes, Harlem ou le Cancer de l'Amérique qui sert d'introduction au huit polars du Cycle de Harlem que l'on retrouve réunis pour l'édition Quarto/Gallimard. Il s'agit d'un texte édifiant qui dépeint de manière exhaustive l'historique et le contexte social de ce célèbre quartier. Là aussi vous découvrirez le regard sans concession de Chester Himes sur la vie des hommes et des femmes de ce quartier. Un texte dérangeant où l'auteur emploie à de multiples reprises le mot nègre comme pour mieux exorciser ce mal qui ronge encore l'Amérique.

     

    Lorsque l'on me proposa, avec Yves Patrick Delachaux et Valérie Solano, de faire une chronique de polars pour Radio Cité, ce fut cet ouvrage qu'il me vint à l'esprit d'évoquer. Par le biais de ce lien vous découvrirez la maquette de ce projet malheureusement avorté avant même sa mise en œuvre : Machine Gun Kelly. Un joli brouillon savamment monté et mixé par l'excellent Alexandre Marcellin et animé par la talentueuse Judith Repond.

     

    La Reine des Pommes c'est comme un morceau de be-bop que cracherait le saxo de Charlie Parker. Rapide, stylé, rythmé !!


    http://www.flicdequartier.ch/machine-gun-kelly/

     

    Bonne lecture et bonne écoute !

     

     

    Chester Himes : La Reine des Pommes. Editions Gallimard/Quarto 2007. Traduit de l'anglais USA par Minnie Danzas.

     

    A lire en écoutant : Across the 110th Street. Booby Woomack. Album : The Soul of Bobby Woomack/EMI Heart of Soul Series.

     

     

  • SEAN DOOLITTLE : RAIN DOGS, OÙ S’ECHOUENT LES ÂMES BRISEES ?

    sean doolittle,rain dogs,tom waits,rivagesSi vous me demandez la raison pour laquelle j'ai acheté Rain Dogs, je ne vous ferai pas de réponses alambiquées en prétendant avoir fait un examen complexe pour dégotter un bon polar. Ce livre a piqué ma curiosité tout simplement parce qu'il porte le même titre qu'un album de Tom Waits datant des années 80 et que les chansons cabossées du chanteur à la voix rauque pouvaient correspondre aux fêlures du personnage principale de Sean Doolitle. De toute manière avec un roman édité aux éditions Rivages/Noir, je ne prenais pas de gros risques en matière de déconvenue.

     

    Après la mort de sa petite fille et le départ de sa femme, Tom Coleman, ancien journaliste à Chigago, est un homme qui ne trouve le réconfort que dans le fond d'une bouteille d'alcool. En reprenant une petite exploitation de location de canoës, perdue au fin fond du Nebraska, héritée de son grand-père, il n'aspire qu'à s'enterrer d'avantage dans son chagrin. Mais panser ses plaies en retournant sur les lieux de son enfance n'est pas une chose aisée, surtout lorsque l'on retrouve son amour de jeunesse. Elles les sont d'autant moins lorsque, à proximité du domaine, explose un laboratoire de came clandestin et que des flics ripoux s'en prennent à l'un de ses employés. Ces magnigances ne vont qu'attiser la curiosité de l'ancien journaliste d'investigation et tant pis s'il le fait à ses propres risques et périls.

     

    On pourrait reprocher le style très classique de Rain Dogs, mais c'est ce qui en fait sa force. Exit les intrigues tarabiscotées et les rebondissements douteux. Avec Rain Dogs on retrouve le classicisme du polar nord-américain dans ce qu'il a de plus noble et de plus efficace. Chaque mot est pesé avec soin, les dialogues sont forts bien construits et cette efficacité dans l'écriture nous permet de nous plonger dans ce coin perdu du Nebraska où, au travers des superbes descriptions de l'auteur, l'on se surprend à deviner les tumultes de la rivière dissimulée derrière un bouquet de chênes noueux et de pins odorants. Une histoire simple, des personnages familiers, cela pourra dérouter plus d'un lecteur bien trop habitué aux récits sophistiqués de certains auteurs plus soucieux du nombres d'exemplaires écoulés que de la qualité de leurs textes.

     

    C'est dans les liens qui unissent les personnages que l'on trouvera l'émotion à fleur de peau qui caractérise Rain Dogs et l'on frissonnera particulièrement avec cette relation posthume entre un grand-père et son petit-fils pouvant évoquer une enfant que la maladie a emporté bien trop rapidement. En guise d'introduction au récit, il y a cette du lettre du vieil homme qu'il adresse à son petit-fils. A elle seule, elle donne un avant-goût de la sobriété talentueuse d'un écrivain méconnu, mais bourré de talent.

    « Thomas,

    Aujourd'hui tu enterres ta petite. J'imagine que tu as le cœur brisé et je suis bigrement désolé. J'aimerais te dire que j'aurais aimé être là, mais en fait, non. Plus le temps passe, et moins je supporte les gens. Je suppose que cette rivière est probablement ce qu'il y a de mieux pour un vieux chien sans collier comme moi. Peut-être que tu ne voudras rien avoir à faire avec cet endroit. De toute manière, la terre, les bâtiments et le camion sont à toi. Fais en ce que tu veux. Peu importe, moi je suis sous terre. Pas grand-chose à ajouter. Bonn chance fiston.

    Parker Coleman »

     

    Où vont s'échouer les âmes brisées ? Probablement au bord d'un rivière perdue au cœur du Nebraska. Sean Doolittle : un nom à retenir.

     

     Sean Doolittle : Rain Dogs. Editions Rivages/Noir 2011. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides.

    A lire en écoutant : Tom Waits : Jockey Full Of Bourbon / Album : Rain Dogs / Island Records 1985.

    Tom Waits : Jersey Girls / Album : Heartattack and vine / Asylum Records 1980.

     

     

     

  • James Sallis : Drive, le western urbain

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    Le Chauffeur, personnage principal du roman Drive de James Sallis, est pareil à cet homme sans nom, taciturne dont on ne connaissait absolument rien que campait Clint Eastwood dans la trilogie « Dollars » de Sergio Leone.  On change pourtant de décor en sillonnant le méandre urbain des routes poussiéreuses de Los Angeles avec cet homme taciturne qui carbure à l'adrénaline et vit au rythme des cylindres de ses voitures trafiquées. Cascadeur de jour, le Chauffeur prête ses talents pour diverses équipes de braqueurs tout en restant en retrait. La règle est simple, il se contente de conduire, mais il le fait avec un talent inouï qui lui permet de semer toutes les patrouilles de police. Le roman démarre brutalement dans la chambre d'un motel où le Chauffeur, entouré de plusieurs cadavres, rumine sa vengeance pour sanctionner les hommes qui ont tenté de le doubler. Une route froide et sanglante, comme ce bolide qui traverse Pico Blvd à toute allure, c'est ainsi que l'on peut décrire ce roman très court de James Sallis. Une écriture  sèche, dépourvue de toutes fioritures psychologiques et divisée en chapitres très courts, non linéaires qui font que ce récit se lit comme un boulet de canon et nous laissant sonné sur le bord de la route.

     

    Un roman noir et bien serré, c'est vraiment comme cela que l'on peut définir cet ouvrage de James Sallis écrit en hommage au grand maître du roman de casse, Donald Westlake. 170 pages que l'on tourne au rythme trépidant de cet homme sans foi ni loi qui gravite dans un monde underground, composé de motels pourris, de meublés sordides et de rades crados, le tout ponctué de montées au braquage, poursuites palpitantes et exécutions sommaires. Un western urbain donc, où les chevaux apparaissent désormais sur les radiateurs fumants des bolides made in USA.

     

    Souvent c'est à partir de roman très bref que l'on bâtit des chefs-d'œuvre cinématographiques et Drive en est l'exemple parfait. De ce roman, Nicolas Winding Refn a réalisé un film absolument éblouissant qui s'inscrit dans la même lignée que des  Police Fédérale Los Angeles de William Friedkin ou Heat et Collatéral de Michael Mann. Après avoir lu le roman, faites comme moi, courrez voir le film qui dégage une violence animale sans concession et sans fioriture au cœur d'une ville presque irréelle qui sert de terrain de jeu pour ce héro sans nom. On avait déjà eu la vision âpre et abrupte de ce cinéaste danois lorsqu'il avait réalisé Pusher I, II et III, une trilogie hallucinante qui traitait du milieu du crime au Danemark et reléguait la série des Parrains au conte de bluette pour jeunes filles romantiques.

     

    James Sallis : Drive. Editions Rivages/Noir 2005. Traduit de l'anglais (USA) par Isabelle Maillet.

    A lire en écoutant : Play Your Cards Right. Common feat. Bilal. Smocking Aces (Original Motion Picture Soundtrack).

     

     

     

  • Daniel Woodrell : Un Hiver De Glace. La vallée des larmes.

    daniel woodrell,ozarks,missouri,methLes conséquences des crises économiques successives et de la misère sociale qui ont secoué les USA peuvent s'illustrer au travers de Winter's Bone de Daniel Woodrell où l'action se déroule dans un coin désolé de cet immense pays.

     

    Les monts Ozark au Missouri c'est un de ces endroits de l'Amérique profonde où la dûreté de la vie n'épargne personne, pas même Ree Dolly, jeune adolescente de 17 ans au caractère âpre et rugueux à l'image de la région où elle vit. La jeune fille doit s'occuper de ses deux jeunes frères ainsi que de sa mère dépressive qui a perdu la raison. De surcroît, le père de Dee, petit fabriquant et trafiquant de meth,  fait de fréquents séjours en prison et c'est lors de sa dernière interpellation qu'il a mis la maison familiale en gage afin d'être libéré sous caution avant de disparaître de la circulation. S'ils ne veulent pas être expulsés, Dee a moins d'une semaine pour retrouver son père. Pour y parvenir elle devra donc se mouvoir dans les réseaux de la pègre locale dont les membres n'aiment pas trop les questions, à commencer par son oncle Larme Dolly, personnage atypique, amateur de coke et dont une partie du visage a été défiguré suite à l'explosion d'un laboratoire de meth. Malgré l'affection qu'il porte à sa nièce, le personnage n'en demeure pas moins inquiétant et mystérieux. Les périnégrations de Ree la meneront du côté du clan Milton dirigé par un vieux despote aussi dangereux que silencieux et entouré d'une nuée de harpies au caractère bien trempé qui lui meneront la vie dure. Au fil des jours, l'espoir de retrouver son père vivant s'amenuise. Mais finalement, qu'il soit vivant ou mort,  cela importe peu car Dee n'a pas le choix, elle doit accomplir la tâche qu'elle s'est fixée afin de conserver la maison. Mais acceptera-t-elle le prix terrible qu'il faudra  payer  pour y parvenir ?

     

    Bien souvent, ce qu'il y a d'intéressant lorsqu'un auteur aborde un sujet se déroulant dans le cadre de son enfance, c'est l'émotion qui transparait au travers des pages comme c'est le cas avec ce récit de Daniel Woodreel qui a vécu dans cette région des Ozark avant  de s'engager dans l'armée et de bourlinguer à travers tout le pays en effectuant divers métier pour finalement vivre de sa plume. Winter's Bone est son meilleur roman, même si certain lui reprocheront une certaine lenteur qui se cale pourtant sur le rythme de cette région anesthésiée par la froidure hivernale. Une prose lyrique pour nous décrire une vallée dévastée économiquement et dont les institutions étatiques sont quasiment à l'agonie. Les habitants, installés depuis plusieurs générations, y appliquent leurs propres règles et un code de conduite qui peut s'assimiler à celui d'une espèce de mafia. Un monde sans pitié qui contraste avec la fragilité de la jeune Ree, ceci malgré sa force de caractère, son courage et son entêtement. On appréciera la justesse de ton des dialogues qui jalonnent le roman le rendant encore plus percutant. On regrettera, par contre, la mauvaise traduction du titre qui, en anglais, prend tout son sens au regard du terrifiant final qui conclut ce récit.

     

    Depuis quelques années, en collaboration avec Casterman, les éditions Rivages adaptent quelques un de leurs roman en BD. Vous pourrezwinters-bone-hiver-glace-L-njefEp.jpegdonc découvrir ce roman illustré par Romain Renard. D'autre part l'adaption cinématographique du roman a reçu le grand prix du festival du film à Sundance et le prix du jury au festival de Deauville. Quel que soit le support que vous adopterez, vous serez conquis par l'émouvant périple de Ree dans cet univers implacable.

     

    Daniel Woodrell : Un Hiver de Glace (Winter's Bone). Editions Rivages/Noir 2007. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Frank Reichert.

     

    Romain Renard/Daniel Woodrell : Un Hiver de Glace. Editions Rivages/Casterman/Noir 2011.

     

    A lire en écoutant : You Will Be My Ain True Love - Sting/Alison Krauss - Cold Mountain (Music from the Motion Picture)

     

     

     

  • Shane Stevens : Au-delà du Mal, l’ère vivifiante et sanglante des seventies !

     

    Au-delà du Mal fait partie de ces éditions maudites qui font en sorte que ce roman de serial killer, écrit en 1979 a finalement été traduit et édité aux éditions Sonatine en 2009. Ce récit, peut-être trop en avance pour son époque, souffre désormais de la comparaison

     

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    avec des auteurs comme James Ellroy ou Thomas Harris. Martin Plunkett (tueur baroque et excessif d’Un Tueur sur la Route) et Hannibal Lecter (tueur raffiné et cultivé du Silence des Agneaux) sont passés par là et ont gravé en lettre de sang leurs dérives meurtrières laissant loin derrière eux la cohorte de tueurs parfois pathétiques et guignolesques qui ont fleuri après eux, provoquant finalement une espèce de lassitude pour ce genre.

     

    Il faudra pourtant faire fi de cette lassitude et se plonger dans l’histoire tourmentée de Thomas Bishop qui fait figure de père spirituel pour les tueurs que j’ai cité précédemment. L’histoire au souffle épique se situe durant les années 70, "époque bénie" où sévissaient des monstres comme le Zodiac, Ted Bundy et où le sentiment d’insécurité était supplanté par la lutte contre le communisme, atteignant son paroxysme avec la guerre du Vietnam.

     

    Le récit débute en narrant l’histoire véridique de Caryl Chessman, violeur en série, condamné à mort. A 10 ans, Thomas Bishop, interné dans un institut psychiatrique de Californie, après avoir tué sa mère dans des conditions atroces, est persuadé d’être le fils de ce personnage charismatique. Bien des années plus tard, après un subterfuge diabolique, il parviendra à s’évader pour semer la mort à travers tout le pays, achevant son parcours à New-York où il sévira avec force et conviction à l’image de son pseudo père, provoquant une chasse à l’homme qui prendra une dimension nationale. Nous suivrons donc le parcours d’un journaliste, de plusieurs policiers et hommes politiques embarqués dans cette course terrifiante qui suscitera bien des débats comme celui sur la peine de mort.

     

    Outre la fraicheur du récit qui prend son temps pour s’installer, on appréciera les sujets de société que l’auteur évoque au travers de ces personnages (débat sur la peine de mort, les prisons, les instituts psychiatriques, la coordination entre les divers services de police et les médias) ce qui en fait plus qu’une histoire de serial killer. Pas de fioriture, pas d’exercice de style et point de rebondissement tonitruant, juste une histoire suffisamment terrifiante en elle-même pour nous faire dresser les cheveux sur la tête.

     

    Du fait des années 70, on appréciera également le réalisme du parcours de ce criminel qui n’utilise que les outils de son époque pour échafauder ses plans diaboliques. Point de téléphones portables, d’informatiques ou autres stratagèmes sophistiqués pour ce tueur qui opère « artisanalement » avec son couteau en égorgeant, éventrant et découpant ses victimes sans aucun état d’âme.

     

    On sait peut de chose sur Shane Stevens qui est probablement un pseudo derrière lequel se cache l’auteur de 5 romans écrits entre 1966 et 1981. Gageons que l’auteur se soit retiré dans les hauteurs de l’Himalaya en psalmodiant des prières inintelligibles pour se faire pardonner d’avoir terroriser ses lecteurs avec des récits bien trop en avance pour leur époque et traduits malheureusement avec bien trop de retard.

     

    Shane Stevens : Au-delà du Mal. Editions Sonatine 2009. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Clément Claude.

     

    A lire en écoutant : Fortunate Son - Creedeance Clearwater Revival – Chronicle – The 20 greatest hits