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  • Victor Del Àrbol : La Tristesse du Samouraï, dans la forge de la rancœur.

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    "Toutes le choses vraiment atroces démarrent dans l'innocence"

    Ernest Hemingway

     

    Je dois bien l'avouer, lorsque l'on évoque le mot Samouraï, je ne peux m'empêcher de penser au film légendaire de Jean-Pierre Melville, mettant en scène un Alain Delon au firmament de sa carrière. Comme pour le film, hormis l'évocation d'un sabre d'un guerrier légendaire vous ne trouverez pas grand-chose ayant un rapport direct avec ces guerriers d'autrefois soumis au code très strict du Bushido.

     

    Dans la mélancolie de ce titre, Victor Del Àrbol évoque le passé sombre d'une Espagne enlisée dans une guerre civile dévastatrice qui au travers de trois générations décimées par la haine, les coups bas et les vengeances trouvera sa conclusion en 1981, année de la tentative de putsch dont l'un des coups d'éclat fut l'attaque du congrès des députés. C'est lors de ce dernier événement que le récit débute. Maria, avocate réputée, agonise sur son lit d'hôpital en présence de son père muet et d'un inspecteur de police qui la suspecte de plusieurs assassinats et de complicité d'évasion. A-t-elle vraiment commis tous ces crimes ? Et si oui pourquoi ?

     

    Toute l'histoire démarre en décembre 1941, sur le quai d'une gare, avec cette belle femme élégante, accompagnée de son plus jeune fils, Elle s'apprête à fuir un mari odieux, chef des brigades phalangistes. Mais la tentative échoue et au grand désespoir du jeune garçon, elle disparaîtra sans laisser de trace. On suivra également le parcours du frère aîné qui sera contraint de s'engager dans la sinistre Légion Azul qui le mènera sur le front russe. Et puis il faudra également comprendre pourquoi cet inspecteur de police respectable est devenu un odieux tortionnaire. Sur fond historique, nous découvrirons donc les imbrications tragiques d'évènements dont les répercussions trouveront un écho sur quatre décennies. Des bourreaux qui deviennent victimes et des victimes qui se transforment en monstres psychopathes.

     

    Un texte extrêmement bien rédigé et empreint d'une grande sensibilité, c'est ce qui fait la force de la Tristesse du Samouraï. On traverse les différentes époques d'un passé douloureux, en compagnie de personnages complexes dotés d'une épaisseur dramatique savamment bien dosé. Le talent de Victor Del Àrbol c'est d'avoir su bâtir ce thriller sur fond historique sans toutefois nous plonger dans les affres d'une déclinaison de chronologie fastidieuses. C'est donc par petites touches subtiles que l'auteur aborde ce sujet complexe qui n'a pas finit de faire frémir l'Espagne si l'on se réfère à l'actualité récente concernant le juge Garzòn qui tentait de faire la lumière sur les disparitions survenues durant la période opaque du régime franquiste.

     

    Une belle écriture empreinte d'une certaine mélancolie pour évoquer la noirceur d'une vendetta qui balaiera le libre-arbitre des protagonistes de cette histoire. Monté comme un puzzle dont les différentes pièces s'assemblent au gré des différentes périodes, on ne peut qu'apprécier la maîtrise scénaristique d'un grand écrivain, même si l'on peut déplorer ici et là quelques petites incohérences qu'un hasard bien trop salutaire, au service de l'auteur, tente de gommer.

     

    Victor del Àrbol : La Tristesse du Samouraï. Editions actes noirs/ACTES SUD 2012. Traduit de l'espagnol par Claude Bleton.

     

    A lire en écoutant : Déportation / Iguazu de Gustavo Santaolalla. BOF du film Babel. Concord Music Group inc. 2006.

     

     

     

     

  • VICTOR GISCHLER : COYOTE CROSSING. AU MILIEU DE NULLE PART.

    victor gischler, coyote crossing, jim thompson, 1275 âmes, Cormac McCarthyUne ville paumée au beau milieu d’un état poussiéreux, un adjoint du shérif dépassé sont les archétypes de nombreux romans qui débarquent dernièrement sur les étales des librairies depuis le succès de Cormac McCarthy, « Non ce pays n’est pas pour le vieil homme ! », chef-d’œuvre du roman noir américain, commenté ici.

     

    Coyote Crossing de Victor Gishlerse situerait dans la veine d’un film de Quentin Tarantino selon le commentaire de l’éditeur et il faut bien avouer qu’au niveau de la syntaxe et de la dramaturgie on a plutôt la sensation de lire une espèce de scénario mal ficelé qui nous livre parfois au détour des pages quelques scènes assez originales.

     

    Ancien musicien paumé, Toby Sawyer est retourné dans son trou natal pour endosser à mi-temps l’uniforme de shérif adjoint. Pour sa mission d’un soir, il est contraint de surveiller un cadavre truffé de plomb. La tâche ne s’avérant guère excitante, Toby part rejoindre sa maîtresse. Au retour de son escapade romantique, Toby s’aperçoit que le cadavre a pris la poudre d’escampette. Toute une nuit pour retrouver le corps perdu va l’amener à faire des rencontres aussi denses que sanglantes. Flics corrompus, gangs hispaniques, rednecks déchainés, Toby survivra-t-il à cet enchaînement de hordes sauvages tout en préservant son bébé que sa femme vient d’abandonner.

     

    victor gischler, coyote crossing, jim thompson, 1275 âmes, Cormac McCarthyLe roman sec et nerveux est bourré d’actions. On peut le dire, on n’a guère le temps de souffler au détour de cet amoncellement de personnages stéréotypés qui s’entrecroisent sans que l’auteur daigne s’y attarder. Une volée de plomb et on passe à autre chose. Un peu simpliste comme système qui n’amène pas grand chose à une histoire incohérente où l'on s'entretuerait à tout va, sans que le moindre habitant n'intervienne durant la nuit. Et puis le personnage central n’est guère crédible alors qu’on le présente comme un paumé romantique qui se révèle au gré du roman comme un flic débrouillard et sanguinaire qui n’aurait pas peur de dégommer une tripotée de truands sauvages. Quelques scènes originales, comme la destruction d’un motel abritant une nuée de gangsters et le combat dans le poste de police, sauvent le roman d’un naufrage insipide. 

     

    victor gischler, coyote crossing, jim thompson, 1275 âmes, Cormac McCarthyOn dira de Coyote Crossing qu’il s’agit d’un roman sans prétention et parfois distrayant qui se lit rapidement, ce qui est salutaire pour le lecteur, et après avoir tourné la dernière page, on ne pourra pas s’empêcher de penser à Nick Corey, shérif emblématique du roman de Jim Thompson dans 1275 âmes pour se dépêcher de lire ou relire ce polar d’envergure qui a inspiré avec plus ou moins de succès de nombreux auteurs !

     

     

    Victor Gischler : Coyote Crossing. Editions Denoël 2013. Traduit de l’anglais (USA) par Frédéric Brument.

    A lire en écoutant : Los Lobos : Border Town Girl. Album : Wolf Track, Best of Los Lobos. Rhino 2006.

  • TOULOUSE POLAR DU SUD 2021. 13EME FESTIVAL INTERNATIONAL DES LITTERATURES POLICIERES.

    Capture d’écran 2021-10-08 à 12.57.50.pngToujours un grand plaisir de se rendre à Toulouse pour participer à l'un des grands festivals du polar se déroulant dans le quartier populaire du Mirail, ceci du 8 au 10 octobre 2021, autour de la librairie indépendante de la Renaissance. Pour cette nouvelle édition, présidée par Carlos Salem, Toulouse Polar du Sud poursuit sa logique de sélection exigeante en réunissant une palette d'auteurs emblématiques de la littérature noire. On y croisera Hervé Le Corre, Wojciech Chmielarz, Victor Del Arbol, Laurent Guillaume, Cyril Herry, Jake Lamar, Marin Ledun, Jurica Pavičić, Piergiorgio Pulixi, Benoît Séverac et Valério Varesi pour ne citer que quelques uns des 50 auteurs présents.

     

    Comme à l'accoutumée, on appréciera de retrouver les amis du monde de l'éditions et les membres de ce festival chaleureux ainsi que les camarades critiques et blogueurs autour d'un verre ou deux, voire davantage pour parler polars et romans noirs. Et puisqu’il est question du sud, il faut évoquer la sélection de six ouvrages écrits dans une langue du sud pour le prix Violeta Negra Occitanie, dans laquelle figure l'extraordinaire Je Suis L'Hiver (Asphalte 2021) de Ricardo Romero.

     

    Autre célébration que l'on retrouve pour une quatrième édition, le prix des chroniqueurs de Toulouse Polar du Sud comprenant également une sélection de six romans :

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    Un dernier ballon pour la route de Benjamin Dierstein, aux éditions Les Arènes (EquinoX)

    Au bal des absents de Catherine Dufour, aux éditions du Seuil (Cadre noir)

    Les boiteux de Frédéric L’Homme, aux éditions du Rouergue (Rouergue noir)

    Une guerre sans fin de Jean-Pierre Perrin, aux éditions Rivages (Rivages Noir)

    Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin, aux éditions La Manufacture de livres

    L’un des tiens de Thomas Sands, aux éditions Les Arènes (EquinoX)

    Votre serviteur ainsi que Bruno Le Provost du blog Passion Polar, Caroline De Benedetti du site Fondu Au Noir, Jean-Marc Laherrère  du site L’Actu du Noir, et présidé par Laurence Darbas du blog Evadez-Moi avons délibéré intensément afin de désigner le lauréat dont le nom sera dévoilé le samedi 9 octobre 20121 lors de la cérémonie d'inauguration du festival. En attendant vous pouvez consulter les sites de ces blogueurs émérites afin de puiser quelques romans de qualités. Ils seront d'ailleurs présents pour toute la durée de l'événement afin d'évoquer les parutions de l'année.

     

    L'autre grand plaisir de Toulouse Polar du Sud, ce sont bien évidemment les rencontres et débats passionnants avec les auteurs qui se déroulent depuis déjà une semaine dans différents lieux de la ville vous permettant de découvrir le riche patrimoine de la cité. Au plaisir de vous y retrouver.

     

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    TOULOUSE POLAR DU SUD : 13ème FESTIVAL INTERNATIONAL DES LITTERATURES POLICIERES. 08, 09 ET 10 OCTOBRE 2021.
    Forum de la Renaissance
    Ligne A – Station Basso Cambo.

     

  • ALIBI, Le magazine du polar ouvert sur le monde.

    alibimag,alibi,victor del arbol,k,claude mesplède,eric halphen,magazine polarIl fallait oser lancer un magazine, qui plus est spécialisé dans le polar et le roman noir, en ces temps de crise éditorial où bon nombre de quotidiens et de revues se recentrent vers les supports numériques à l’instar de Newsweek. On peut se méfier de ce type presse spécialisée accessible bien souvent aux seuls aficionados du genre et qui se révèle particulièrement hermétique aux non-initiés. C’est bien évidemment loin d’être le cas du magbook Alibi, un trimestrielle somptueux dont l’ambition principale est de faire découvrir le polar au plus grand nombre.

     

    A chaque numéro, une thématique majeure du polar ou du roman noir est traitée avec des reportages évoquant des faits réels en lien avec le sujet. Vous aurez également le plaisir de lire des interviews de grands auteurs du polar, mais vous découvrirez également des écrivains méconnus.

     

    alibimag,alibi,victor del arbol,k,claude mesplède,eric halphen,magazine polarDans ce dernier numéro, l’équipe rédactionnelle aborde le sujet délicat des erreurs judiciaires avec des analyses et des chroniques évoquant l’histoire de ces hommes broyés par la machine judiciaire. A l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage Plaintes, Ian Rankin se confie dans une longue interview sur son travail d’écrivain. Vous apprendrez ainsi que l’auteur n’en a visiblement pas fini avec son personnage fétiche, l’inspecteur John Rebus, que vous retrouverez prochainement. Victor del Arbol policier-écrivain dont j’ai évoqué son dernier roman ici nous livre une nouvelle poignante évoquant le quotidien tragique des policiers en uniforme d’un commissariat de Barcelone avec en toile de fond le sujet délicat de l’homophobie au sein d’un corps de police.

     

    Une enquête sur les bébés volés d’Espagne, un reportage photos sur une prison de la République Démocratique du Congo et la découverte d’Istanbul au travers du prisme de l’écrivain britannique Jason Goodwin complète cette magnifique revue. Vous patrouillerez avec un véritable flic dans les rues de Los Angeles et vous découvrirez le Cold Case de la police française qui se consacre aux affaires non résolues. Quand on vous dit que le polar vous fait voyager !

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    Des grands chroniqueurs du polar comme Claude Mesplède, Eric Halphen et bien d’autres complètent l’équipe rédactionnelle de cette revue qui fait également la part belle à la critique des derniers romans, films et séries que l’on peut découvrir sur nos écrans ou dans nos libraires.

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    L’ensemble est ponctué d’illustrations et de photos magnifiques déclinées sur un papier épais fort agréable au toucher. Une belle couverture cartonnée complète cet écrin d’une élégance presque désuète.

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    Un peu plus d’un an d’existence pour Alibi qui aussi bien dans la forme que dans le contenu diverge de ces revues « vite lues – vite jetées » et dont les volumes sont destinés à être soigneusement rangés sur les rayons de vos bibliothèques afin d’être régulièrement compulsés. Longue vie à ce fabuleux magbook du polar !

     

    ALIBI. Magazine trimestriel. Aboya Editions. www.alibimag.com.

    A lire en écoutant : Final de Miles Davis. Album : Ascenseur pour l’échafaud. Fontana 1957.

  • GUSTAVO MALAJOVICH : LE JARDIN DE BRONZE. LE FIL DE L’ARAIGNEE.

    Capture d’écran 2014-05-11 à 22.16.58.pngSur les étals de nos librairies vous trouverez bien évidemment des polars français et une quantité importante de romans anglo-saxon, sans compter cette omniprésente déferlante d’ouvrages provenant des pays nordiques. Mais depuis quelques temps, c’est le roman noir ou le polar d’origine hispanique qui fait son apparition et commence à prendre une place prépondérante dans cet univers littéraire à l’instar du cinéma espagnol et argentin. Bien sûr il y avait Paco Ignacio Taibo II et Leonardo Padura deux grandes pointures du polar qui faisaient figure d’exceptions, mais désormais il faut compter avec des auteurs émergeants comme Victor del Arbol et Suso De Toro ou résurgents comme Francisco González Ledesma.

     

    L’argentin Gustavo Malajovich s’inscrit dans cette mouvance en nous livrant son premier roman Le Jardin de Bronze qui narre les affres d’un père obstiné à la recherche de sa fille disparue.

     

    A Buenos Aires, la petite Moira, âgée de 4 ans disparaît mystérieusement avec sa baby-sitter alors qu’elles se rendaient à un goûter d’anniversaire. Le père, Fabien Danubio, va devoir faire face à l’incompétence de la police tout en soutenant sa femme qui perd pied à mesure que l’enquête piétine. Sur plus d’une décennie, Fabien Danubio aidé d’un détective assez original va tenter de retrouver sa fille en comptant sur de maigres indices comme cette petite araignée de bronze dont l’alliage particulier le conduira au cœur de la province d’Entre Rios où règne un sculpteur despote à la tête d’une exploitation forestière.

     

    Dans un premier temps urbain pour devenir rural, Le Jardin de Bronze est avant tout une invitation au voyage pour découvrir une Argentine méconnue que l’auteur distille au fil d’une histoire de disparition qui sort des sentiers battus. Il y a tout d’abord cette magnifique ville de Buenos Aires que l’auteur revêt d’habits sombres et mystérieux diffusant cette atmosphère envoutante dans laquelle le personnage principal s’égard en parcourant les dédales de rues interminables et inextricables à l'image de la tragédie qui le hante. Puis le récit prends des allures de Au Cœur des Ténèbres lorsque notre héros remonte le grand fleuve Panarà pour s’aventurer sur les berges sinueuses d’un confluent dévoré par une végétation aussi étouffante que la grande ville de Buenos Aires.

     

    Capture d’écran 2014-05-11 à 22.21.26.pngMais il n’y a pas que l’aspect touristique qui entre en ligne de compte dans le cadre de ce roman envoutant où, au fils des années qui s’écoulent, l’espoir de retrouver son enfant disparu se dilue au grand désespoir de ce père qui lutte pour ne pas oublier le visage de sa fille. Car Fabien Danubio est un personnage profondément humain tout en courage et vulnérabilité qui se retrouve très fréquemment dépassé par les évènements qui le submergent. Vulnérable, dépassé, Fabien Danubio sera soutenu par Doberti, un détective privé peu ordinaire dont le bureau, véritable capharnaüm, se situe dans l’immeuble baroque du Palais Barolo, vibrant hommage architectural à l’Enfer de Dante. Capture d’écran 2014-05-11 à 22.23.03.pngLe personnage qui n’a rien de reluisant et qui peu paraître extrêmement maladroit pour exercer un métier pareil,  se révélera indispensable pour faire rebondir l’enquête avec quelques éléments qu’il découvrira grâce à un don d’observation et une obstination qui frise le cas pathologique. Et que dire de ce mystérieux sculpteur qui façonne le bronze pour créer des œuvres mécaniques aussi mystérieuses que mortels tout en ornant son jardin de statues délicates reproduisant encore et toujours la femme qu’il ne pourra jamais véritablement aimer.

     

    Le talent de Gustavo Malajovich c’est de n’épargner aucun de ces personnages, aussi attachants soient-ils, pour parsemer son récit de fausses pistes et de rebondissements qui saisissent le lecteur jusqu’à la dernière page, dans un exercice d’équilibre narratif parfaitement maîtrisé. Transgressant les structures classiques du récit de disparition, Le Jardin de Bronze est un roman aussi envoutant qu’original qu’il faut absolument découvrir afin de s’immerger au cœur d’un univers  qui saura séduire les plus blasés d’entre vous.

     

    (Photos : Palais Barolo. Buenos Aires http://www.argentour.com & http://assistanceexpatsbuenosaires.wordpress.com)

     

    Gustavo Malajovich : Le jardin de Bronze. Editions Actes Sud/Actes Noires 2014. Traduit de l’espagnol (Argentine) par Claude Fell.

    A lire en écoutant : Over de Portishead. Album : Roseland NYC Live. Go ! Discs/London 1998.