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  • KEIGO HIGASHINO : LE DEVOUEMENT DU SUSPECT X, LA MALEDICTION DU FACTEUR HUMAIN.

     

    keigo higashino,dévouement suspect x,polar japonaisVoilà c'est fait : une erreur réparée en abordant pour la première fois la littérature policière japonaise, avec le Dévouement du Suspect X de Keigo Higashino. Pour cette première, il s'agit d'une enquête à la « Colombo », puisque, d'emblée, nous connaissons l'auteur du crime, ainsi que ses motivations.

     

    Yasuko Hanaoka vit seule avec sa fille, dans un modeste appartement. Elle tente en vain, de se soustraire au harcèlement  infernal de son ex-mari qui ne cesse de lui réclamer de l'argent. Une confrontation de trop tourne au drame, lorsque l'ex-mari s'en prend à sa belle-fille. Sous l'emprise de la fureur et de l'affolement, Yasuko Hanoaka commet l'irréparable en tuant cet odieux personnage. Ishigami, voisin de Yasuko, va mettre son talent de mathématicien de génie au service de sa voisine, dont il est amoureux, pour maquiller le crime.

     

    Un homme nu, dont les mutilations rendent l'identification impossible est découvert au bord du fleuve. C'est l'inspecteur Kusanagi qui est chargé de l'enquête. Pour l'aider, il consulte fréquemment son ami  Yukawa, brillant physicien doté d'une très grande facultés de déduction. Une joute fascinante mais impitoyable va s'engager entre le mathématicien et le physicien afin d'établir une vérité qui n'est pas si évidente que ne laisse paraître les apparences. Une confrontation entre la froide logique mathématicienne et la bouillonnante ivresse de la passion.

     

    Du respect et de la dignité, c'est ce qui ressort des rapports sociaux qui régissent cette société nippone où la pudeur des sentiments ne fait qu'exacerber l'intensité de la passion. C'est bien ce qui transparaît au travers des personnages de ce roman  dont la construction est somme toute assez classique. Pourtant, au fil des pages, l'intrigue faite de déductions logiques, nous dévoile les émotions des différents protagonistes jusqu'au dénouement finale qui cristallise toute l'ampleur des sacrifices consentis au nom de l'amour. C'est l'un des thèmes majeur de l'ouvrage de Keigo Higashino qui met en relief l'antagonisme entre la rigueur du raisonnement scientifique et l'instabilité du facteur humain qui peut tout remettre en question.

     

    L'autre talent de l'auteur est de nous transporter, d'une apparence à une autre au gré de petites allusions bien placées, sans nous en dévoiler les tenants et les aboutissants. Des faux-semblants qui piègeront le lecteur jusqu'au dénouement final. Un bel ouvrage, tout en passion et en sensibilité capable de pulvériser l'implacable constance des axiomes mathématiques et physiques. Maudit facteur humain !

     

     Keigo Higashino ; Le Dévouement du Supect X. Editions ACTES SUD/Actes noirs 2012. Traduit du japonais par Sophie Refle.

    A lire en écoutant : Risky de Ryuichi Sakamoto. Album : Néo Géo. CBS Records, 1987.

     

     

  • KEIGO HIGASHINO : UN CAFÉ MAISON ; NOIR ET BIEN SERRE ET AVEC UNE POINTE D’ARSENIC !

     

    Faites monter l'arsenic

    Faites monter le mercure

    Faites monter l'aventure

    Au-dessus de la ceinture

    Et les pépites

    Jetez les aux ordures

                      Alain Bashung

     

    keigo higashino,un cafe maison,polar japonais,actes noirsAvec Keigo Higashino tout est dans la classe et la distinction avec ce raffinement si particulier d'une bourgeoisie japonaise qui n'est pas sans rappeler les ambiances des ouvrages d'Agatha Christie. Son dernier livre paru en français s'intitule Un Café Maison et l'on retrouve ce duo improbable que forme l'inspecteur Kusanagi à l'esprit cartésien et l'original physicien Yukawa qui avait déjà résolu une affaire complexe que l'on avait découvert dans Le Dévouement du Suspect X.

     

    Yoshitaka Mashiba est retrouvé mort dans son appartement. A ses côtés une tasse de café renversée dans laquelle on découvre des traces d'arsenic. Tout désigne son épouse Ayané, grande créatrice de patchwork qu'il avait l'intention de quitter. Le problème c'est que cette dernière était absente depuis quelques jours et que ses parents et ses amis confirment son alibi. Un crime parfait ? C'est ce que l'on peut penser à mesure que l'enquête avance et que toutes les suppositions émises par les enquêteurs aboutissent à une impasse. Face à ce crime déconcertant, c'est la jeune inspectrice Kaoru Utsumi qui décide de faire appel au physicien Yukawa d'autant plus que doté d'une grande sensibilité elle s'aperçoit que  son collègue, l'inspecteur Kusanagi semble être tombé sous le charme de la belle Ayané.

     

    Ce qu'il y a d'édifiant avec les ouvrages de Keigo Hishigano c'est qu'à mesure que l'on découvre l'intrigue, l'auteur s'amuse à détruire les suppositions que l'on élabore avec une implacable maestria. Nos points de vue sont faussés à un point tel que pour Un Café Maison on se demande même si la principale suspecte est bien celle que l'on croit. C'est vraiment l'originalité de cet écrivain talentueux qui distille une intrigue aussi serrée qu'un café noir bien corsé.

     

    Beaucoup de sensibilité et de séduction dans ce roman au parfum étrange et subtile avec des dialogues tout en finesse qui relève les duels auxquels se livrent les différents protagonistes de cette captivante enquête. L'histoire s'installe doucement comme un de ces patchworks qu'Ayané assemble patiemment, sans aucune précipitation pour donner à l'ensemble une inéluctable beauté tragique.

     

    Un grand roman ! Noir et bien serré avec une pointe d'arsenic comme je les aime !

     

    Keigo Higashino : Un Café Maison. Editions Actes Sud/Actes Noirs 2012. Traduit du japonais par Sophie Refle.

    A lire en écoutant : Faites Monter d'Alain Bashung. Album : L'Imprudence. Barclay Records 2002.

     

     

     

  • Isabelle Falconnier : Amour du polar quand tu nous tiens !

    Je ne résiste pas au plaisir de vous soumettre l'édito d'Isabelle Falconnier, présidente du Salon du Livre à Genève, qui clame son addiction aux polars. Par ailleurs vous trouverez dans cette brochure des sélections Hebdo & Payot un excellent choix de lectures estivales. Dans cette sélection on trouvera Un Café Maison de Keigo Higashino dont je vous parlerai dans un prochain billet.

     

     

    Capture d’écran 2013-10-26 à 01.15.26.png

     

    Sélections été Hebdo / Payot

     

     

     

     

     

  • Tetsuya Honda : Invisible Est La Pluie. Yakuza love story.

    Invisible est la pluie, tetsuya honda, atelier akatomboC'est à la fin des années quatre-vingt que l'on découvre la littérature en provenance d'Extrême-Orient avec les éditions Picquier, du nom de son fondateur Philippe Picquier, qui nous permettait d'accéder aux œuvres d'auteurs méconnus, qu'ils soient japonais, chinois ou coréens. Sans s'attacher à un domaine spécifique, la maison d'éditions publie ainsi des essais, des romans, des ouvrages de sciences humaines et bien évidemment de la littérature noire. Dans ce domaine, d'autres maisons d'éditions se sont lancées dans l'aventure à l'instar des éditions Liana Levi publiant l'œuvre de l'auteur chinois Qiu Xiaolong relatant les enquêtes de l'inspecteur Chen, officiant à Shanghai ou d'Acte Sud /Actes noirs qui nous a permis de découvrir l'œuvre originale de Keigo Higashino, auteur emblématique de la littérature noire japonaise. Du Japon, il est exclusivement question avec Atelier Akatombo qui publie, depuis 2018, sous la direction de Dominique et Frank Sylvain, des romans en provenance du Pays du Soleil Levant avec un catalogue essentiellement composé de polars et romans noirs, même si l'on trouve également de la science-fiction, des mangas et de la littérature érotique. L'intérêt d'une telle maison d'éditions réside dans le fait qu'elle nous offre un bel éventail de la littérature noire japonaise avec notamment une série de référence de Tetsuya Honda qui met en scène les investigations de la lieutenante Reiko Himekawa, à la tête d'un groupe de la brigade criminelle de Tokyo et que l'on retrouve dans Invisible Est La Pluie, troisième opus de ladite série.

     

    A Tokyo, dans l'arrondissement de Nagano, on retrouve le cadavre de Kobayashi, un yakuza de seconde envergure, qui a été lardé de coups de couteau à l'intérieur même de son appartement. L'enquête échoit au DPMT, le département de la police métropolitaine, et plus particulièrement au deuxième groupe de la division d'enquête criminelle dirigé par la lieutenante Reiko Himekawa, ceci au grand dam de l'antigang qui veut récupérer l'affaire. Une rivalité au sein des forces de police qui fait écho à la guerre de succession qui ravage le gang de l'Ishidō auquel appartenait la victime. Dans ce climat délétère, il y a également cet appel anonyme évoquant une ancienne affaire qui a mal tourné en entachant la réputation du DPMT. Ne souhaitant pas que cette bavure policière ressurgisse dans l'actualité, la hiérarchie va interdire à Reiko Himekawa de creuser cette piste. Mais la policière obstinée va s'empresser de désobéir et mener seule, une enquête parallèle qui risque de la compromettre ainsi que ses supérieurs. Des investigations prenant une drôle de tournure avec la rencontre d'un agent immobilier séduisant s'avérant être un membre important des yakuzas. S'engage ainsi un troublant et dangereux jeu de séduction qui risque bien de mettre en péril la carrière de Reiko.

     

    Dans la littérature noire japonaise, rares sont les héroïnes exerçant la fonction de policière, qui plus est en occupant un poste de chef de groupe au sein de la brigade criminelle de Tokyo. En créant le personnage de la lieutenante Reiko Himekawa, son auteur Tetsuya Honda nous permet d'évoluer au cœur de l'univers très machiste du siège du Département de la Police Métropolitaine de Tokyo (DPMT) et de prendre la mesure des réflexions déplacées que subit la jeune policière au quotidien avec son lot défiance quant à ses capacités professionnelles ou remarques sexistes quant à son physique. Femme de caractère, déterminée dans ses actions, Reiko adopte une attitude plutôt résiliente notamment en ce qui concerne les tentatives de drague pitoyable qu'elle subit notamment avec un subordonné dépourvu de limite. Paradoxalement, c'est même parfois l'attitude protectrice des membres de son groupe qui peut poser problème en estimant qu'elle ne pourrait faire face à certaines situations en tant que femme. Ainsi Tetsuya Honda dresse un portrait peu flatteur de la société japonaise dans le contexte d'un sexisme exacerbé qui semble particulièrement prégnant au sein des forces de police. Mais avec Invisible Est La Pluie, Tetsuya Honda s'attarde plus particulièrement sur les manoeuvres de la hiérarchie policière qui essaie de se couvrir suite à une bavure qui risque d'entacher ses services en contraignant la lieutenante Reiko Himekawa à enquêter en solitaire, tandis que les différentes brigades s'écharpent pour récupérer une affaire mettant en cause un gang de yakuzas en pleine guerre de succession. On peut ainsi faire le parallèle entre les manoeuvres policières pour éviter la résurgence d'une vieille affaire embarrassante et les manoeuvres de yakuzas déterminés à reprendre les rênes du gang que l'auteur dépeint avec force de détails qui donnent une tonalité réaliste qui prévaut pour l'ensemble d'un récit nous dévoilant les contours d'une enquête qui va se révéler bien moins classique qu'il n'y parait. Dans le cadre de cette enquête solitaire dans le milieu de la pègre, on appréciera l'audace d'une enquêtrice déterminée faisant preuve d'une certaine fougue lorsqu'elle tombe sous le charme d'un yakuza séduisant qui pourrait bien être l'auteur du meurtre sur lequel elle enquête. Tout l'enjeu du suspense tourne donc autour de cette probabilité qui risque de compromettre la carrière de la lieutenante Reiko Himekawa.


    Ainsi, au détour d'une intrigue complexe, aux tonalités poétiques, Tetsuya Honda nous offre avec Invisible Est La Pluie, une balade exotique dans les rues de Tokyo en compagnie d'une policière au charme indéniable que l'on se réjouit de retrouver.

     

    Tetsuya Honda : Invisible Est La Pluie (Invisible Rain). Atelier Akatombo 2021. Traduit du japonais par Alice Hureau.

    A lire en écoutant : WARP de Clammbon. Album : モメント l.p. 2019 Tropical Company Limited.

  • Kanae Minato : Expiations, Celles Qui Voulaient Se Souvenir. Le prix à payer.

    Capture d’écran 2020-03-12 à 10.43.57.pngPour prendre la pleine mesure de l’abîme qui sépare deux cultures comme celles de l’occident et de l’extrême-orient, on peut se focaliser sur les textes japonais pour appréhender bien évidemment la typologie si particulière du système graphique, mais également la façon de parcourir une texte qui se lit à la verticale. Néanmoins c’est certainement au niveau de la sémantique que l’on s’aperçoit des différences radicales dans la manière d’aborder des notions telles que le singulier/pluriel ou le présent/passé comme l’évoque Dominique Sylvain lorsqu’elle explique son travail de traduction en collaboration avec son mari Franck pour la maison d’éditions Atelier Akatombo qu’ils ont créée afin de nous permettre de découvrir les textes d’un pays à la fois fascinant et mystérieux, notamment pour ce qui a trait à la littérature noire. Une expérience déconcertante si l'on en croit ses propos (1). Même s’ils ne sont pas encore très nombreux à être traduits, on commence à distinguer dans le domaine du roman policier quelques auteurs contemporains japonais émergeant dans nos contrées francophones comme Keigo Higashino publié chez Actes Sud, Tetsuya Honda chez Atelier Akatombo et désormais Kanae Minato qui intègre la même maison d’éditions après une parution chez Seuil de son premier roman, Les Assassins De La 5e B, un thriller dérangeant se déroulant dans le cadre d’un établissement scolaire. Second ouvrage de la romancière traduit en français (publié en 2009 dans sa version originale) et intégrant donc Atelier Akatombo, Expiations, Celles Qui Voulaient Se Souvenir met en scène, dans un contexte similaire, le meurtre d’une écolière qui va impacter le destin de ses quatre amies et camarades de classe.

     

    Une petite ville tout ce qu’il y a de plus ordinaire, hormis l’air qui est le plus pur du Japon. Cinq fillettes qui jouent au ballon, après les cours, à l’ombre du bâtiment scolaire. Une journée estivale comme les autres jusqu’à l’apparition d’un individu demandant leur aide pour vérifier le ventilateur du vestiaire de la piscine de l’école primaire. Sae, Yuka, Maki et Akiko sont toutes volontaires, mais c’est Emiri qui est choisie pour accompagner l’inconnu. Alors qu’il est temps de rentrer à la maison, ses camarades s’inquiètent de ne pas la voir revenir et, après quelques recherches, découvrent son corps sans vie dans le vestiaire. Seules témoins du crime, les fillettes sont incapables de fournir un signalement du meurtrier en affirmant à la police n’avoir plus aucun souvenir. Mais la mère d’Emiri, broyée par le chagrin, ne peut accepter cette perte totale de mémoire et les exhorte à collaborer avec les forces de l’ordre pour trouver le criminel, sans quoi elles devront trouver un moyen pour expier leur faute car sinon elles ne pourront pas échapper à sa vengeance. Mais 15 ans plus tard, le coupable n’a toujours pas été identifié et les fillettes sont devenues des adultes. Et alors que le délai de prescription du crime est tout proche, Sae, Yuka, Maki et Akiko sont toutes confrontées à une série d’événements tragiques les contraignant à revivre cette terrible journée qui a toujours pesé sur leur existence. Expier ou se souvenir, tel est le choix qui s’impose désormais à ces jeunes femmes bouleversées par les terribles épreuves auxquelles elles doivent faire face.

     

    A la lecture d’un roman tel que Expiations, Celles Qui Voulaient Se Souvenir on ne peut s’empêcher d’éprouver un sentiment de tension et de malaise qui imprègne l’ensemble d’un texte tout en retenue, distillant pourtant quelques scènes effroyables d’une grande maîtrise. Il faut dire que  Kanae Minato possède cette capacité extraordinaire en matière de construction narrative pour mettre en place de terribles et implacables machinations qui s’emboitent à la perfection, telles de fines mécaniques subtiles et délicates que l’on découvre par l’entremise du point de vue des différents protagonistes intervenant tout au long du récit. L’intrigue tourne donc tout d’abord autour des souvenirs du meurtre d’Emiri pour se focaliser ensuite sur Sae, Yuka, Maki et Akiko, ses quatre camarades de classe devenues adultes puis sur la mère de la victime rongée par le chagrin et la rancoeur. Chaque chapitre nous permet donc de découvrir les drames auxquels sont confrontés chacune de ces protagonistes. Des drames qui vont bien évidemment bouleverser leur vie tout en leur permettant de présenter la forme d’expiation qu’elles ont endossé afin de satisfaire aux exigences de la maman d’Emiri qui va devoir expier à son tour.  C’est également l’occasion pour ces jeunes femmes de tenter de recouvrer quelques souvenirs enfouis qui permettraient d’identifier le meurtrier. Mais avec Kanae Minato, rien n’est simple et tout demeure incertain jusqu’au chapitre final qui fait figure d’épilogue au goût amer. 

     

    Ce que l’on apprécie également avec un roman comme Expiations, Celle Qui Voulaient Se Souvenir c’est de pouvoir s’immerger dans le quotidien d’une petite ville de province japonaise pour saisir les us et coutumes d’une communauté d’un pays lointain qui paraît forcément quelque peu décalée pour l’occidental néophyte que je suis. Et c’est bien évidemment à travers le prisme de ce quotidien que Kanae Minato diffuse les malaises et les dysfonctionnements qui vont submerger l’ensemble de personnages dont l’affliction paraît exacerbée. Le poids de la faute et du devoir qui n’a pas été accompli, on ressent en permanence cette frustration pesant sur les épaules de Sae, Yuka, Maki et Akiko qui n’ont pas été capable de répondre aux attentes d’une mère éplorée qui s'est délestée de son propre fardeau, sans même s'en rendre compte jusqu'au moment où elle devra endosser la somme d'expiations des quatre camarades de sa fille. 

     

    Présentée par ses pairs comme "la reine du Iyamisu", terme japonais désignant des thrillers à l’arrière-goût désagréable, Kanae Minato nous offre avec Expiations, Celles Qui Voulaient Se Souvenir, un récit choral à la fois terrifiant et raffiné où les vies de cinq femmes se désagrègent dans l’amertume de la faute, du remord et du désarroi. 

     

    Kanae Minato : Expiations, Celles Qui Voulaient Se Souvenir (Shokuzai). Atelier Akatombo 2019. Traduit du japonais par Dominique Sylvain, Saori Nakajima et Frank Sylvain.

    A lire en écoutant : Natsu No Maboroshi (Summer Illusion) de Akiko Yano. Album : Piano Nightly. 2005 Nonesuch Records.

     

    (1) "Toi qui traduit du japonais, abandonne toute espérance" par Dominique Sylvain. Article paru dans la revue 813 n° 135, décembre 2019.