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Rechercher : Wojciech Chmielarz

  • Mise au point 2022 : Toujours d'attaque.

    eau rouge.jpgCapture d’écran 2022-01-06 à 18.51.58.pngAu terme de l'année, on découvre dans certaines revues, les classements des dix meilleurs ouvrages publiés durant cette période qui se focalisent sur le nombre d'exemplaires vendus avec, au bout du compte, les sempiternelles têtes de gondole trustant la scène littéraire. Il en va de même pour la littérature noire avec des listes égrenants les best-sellers annuels d'auteurs puisant leur succès dans cet exercice comptable vertigineux et parmi lesquels figure Franck Thilliez qui nous revient avec un préquel de la série Sharko, intitulé sobrement 1991 et que j'ai eu l'occasion Capture d’écran 2022-01-06 à 18.49.21.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 18.50.27.pngde lire avec un sentiment de consternation qui ne m'a pas quitté tout au long d'une lecture que j'aurai l'occasion d'évoquer dans une chronique prochaine. Mais pour en revenir à ces classements, loin d'être décourageants ceux-ci donnent davantage de sens aux démarches des multiples blogs et revues littéraires spécialisés dans le domaine du polar en proposant des ouvrages sortant des sentiers battus afin de vous inciter à farfouiller dans les rayons de vos librairies préférées. Pour vous orienter dans le choix de vos lectures je ne saurais trop vous recommander de consulter quelques sites comme Encore Du Noir de Yan Lespoux, The Killer Inside Me du journaliste Christophe Laurent qui publie de Capture d’écran 2022-01-06 à 18.51.20.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 19.04.03.pngnombreux articles consacrés au genre dans Corse Matin, Evadez-moi de Lau Lo, Actu Du Noir de Jean-Marc Laherrère, Passion Polar de Bruno Le Provost, Le Polar De Velda de Catherine Dô-Duc et Fondu Au Noir de Caroline Benedetti et Emeric Cloche pour n'en citer que quelques uns. Vous pouvez également vous abonnez à quelques magazines tels que 813 ou L'Indic qui vous permettront d'affiner vos choix et de découvrir des articles passionnant consacrés à la littérature noire.

     

    Capture d’écran 2022-01-06 à 19.04.40.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 19.05.52.pngDurant une année pourtant riche en publications, le blog a connu une certaine léthargie avec à peine plus d'une trentaine d'ouvrages chroniqués, ce qui n'a rien de mirobolant. Contraintes professionnelles et priorités familiales expliquent ce manque de productivité qui a tout de même connu un certain sursaut durant les derniers mois. Une année pourtant riche en surprises avec le retour de quelques ténors de la littératures noire mais également la découverte de primo romanciers talentueux à l'instar de Yan Lespoux qui nous a éblouis avec Presqu'îles son recueil de nouvelles préfacé Capture d’écran 2022-01-06 à 19.06.22.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 19.06.44.pngpar Hervé Le Corre dont on a apprécié le dernier ouvrage intitulé Traverser La Nuit. Il faut également évoquer Rosine Une Criminelle Ordinaire, premier roman de Sandrine Cohen. Même s'il n'est pas un débutant, on aura également été époustouflé par L'Eau Rouge, de Jurica Pavičić, avec un premier ouvrage croate traduit en français. Belle surprise également en lisant Les Femmes N'Ont Pas D'Histoire d'Amy Jo Burns, une romancière talentueuse. Il faut également souligner le retour d'Adrien McKinty avec Ne Me Cherche Pas Demain, troisième  opus des enquêtes de l'inspecteur Sean Duffy. Autre retour très attendu que celui de Lance Weller qui nous a bluffé avec Le Cercueil De Job, un roman époustouflant tout comme Deacon King Kong de James McBride et le détonnant True Story de Kate Reed Petty. 

     


    Capture d’écran 2022-01-07 à 18.33.50.pngCapture d’écran 2022-01-07 à 18.34.12.pngIl faut également saluer la nouvelle collection Fusion au sein de la maison d'éditions de l'Atalante qui a publié deux ouvrages détonnants que sont Nuit Bleue De Simone Buchholz et Clark d'Anouk Langaney. Et puis il y a toujours cet intérêt pour la littérature noire japonaise qu'il faut souligner avec le retour de Tetsuya Honda qui nous propose avec Invisible Est La Pluie, une troisième enquête de la lieutenante Reiko Himekawa, une valeur sûre des éditions Akatombo. Valeurs sûres également avec Agullo et le retour du commissaire Soneri dans La Maison Du Commandant de Valerio Soneri, celui du Kub dans Les Ombres de Wojciech Chmielarz et surtout le dernier roman de Frédéric Paulin qui aura marqué les esprits avec La Nuit Tombée Sur Nos Ames

     

    Capture d’écran 2022-01-07 à 18.34.56.pngCapture d’écran 2022-01-07 à 18.35.38.pngToujours en retard dans mes lectures, j'ai eu le plaisir de découvrir les romans de Michèle Pedinielli avec Boccanera et Après Les Chiens mettant en scène la dynamique détective privée Ghjulia Boccanera surnommée Diou, officiant du côté de Nice. Pour être à jour il me faudra évoquer La Patience De L'Immortel dans une prochaine chronique. 

     

    Du côté de la Suisse, je ne peux que vous recommander de lire La Prophétie Des Cendres de Rafael Wolf et Dans L'Etang De Feu Et De Souffre de Marie-Christine Horn, tous deux publiés chez BSN Press, une valeur sûre en matière de littérature noire helvétique.

     

    Capture d’écran 2022-01-07 à 18.36.47.pngCapture d’écran 2022-01-06 à 19.05.30.pngPour terminer, il ne me reste qu'à évoquer le plaisir que j'ai eu à retourner à Lyon à l'occasion du Quai du Polar ainsi qu'à Toulouse pour le festival des littératures policières Toulouse Polar du Sud qui m'ont permis de retrouver quelques amis et connaissances de ce petit microcosme de la littérature noire qui permet également de faire de nouvelles rencontres lors de soirées mémorables. Pour 2022, outre les deux événements précités, je souhaite également me rendre du côté de Pau à l'occasion du festival Un Aller Et Retour Dans le Noir ainsi que du côté de la Corse à l'occasion de Libri Mondi avec des programmations extraordinaires qui correspondent à mes attentes et intérêts et que je vous recommande de fréquenter si vous en avez l'occasion. 

     


    A lire en écoutant : Across The 110th Street de Bobby Womack. Album : Across The 110th Street. 2008 MGM Music.

  • MARYLA SZYMICZKOWA : MADAME MOHR A DISPARU. GRAND THEATRE.

    agullo éditions, maryla szymiczkowa, madame mohr a disparuService de presse.

     

    Dans le domaine de la littérature noire polonaise, on reste encore marqué par les enquêtes du procureur Teodore Szacki que son auteur, Zygmunt Miloszewski, mettait en scène dans une série composée de trois romans publiés chez Mirobole Editions et Fleuve Noir. Du côté de chez Agullo, on découvrait le pays et plus particulièrement la ville de Varsovie par le biais de Wojciech Chmierlarz et des investigations de son inspecteur Jakub Mokta, surnommé le Kub dont on suivait les péripéties au gré d'une série de cinq romans passionnants mettant en perspective les disfonctionnements de la société polonaise. Avec Maryla Szymiczkowa, nom de plume d'un duo d'auteurs mariés à la ville que sont Jacek Dehnel et Piotr Tarczynski, c'est du côté de Cracovie, ancienne capitale de la Pologne, que Agullo nous convie avec cette nouvelle série de quatre ouvrages, débutant en 1893 et qui se déroulera sur l'espace de plusieurs décennies pour s'achever en 1946 en présentant ainsi l'évolution du pays mais également de l'Europe centrale, ceci depuis l'empire austro-hongrois jusqu'au basculement du régime communiste peu après la fin de la seconde guerre mondiale. Pour aborder cette époque mouvementée et riche en péripéties, les auteurs ont pris le parti de suivre la destinée de Zofia Turbotynska, bourgeoise conservatrice, mariée à un professeur d'université, qui se découvre une vocation de détective au gré d'intrigues prenant l'allure d'un whodunit à la Agatha Christie nous permettant d'aborder ainsi les grands événements qui constituent cette période de l'Histoire. 

     

    Cracovie 1893. Zofia Turbotynska est une femme débordée devant impérativement renouveler son staff de domestique et plus particulièrement sa femme de chambre qui ne lui convient pas. De plus, elle organise une collecte à l'intention des indigents de la Maison Helcel, institution de soins privée dirigée par des bonnes sœurs charitables. Mais rien ne va plus lorsque l'on découvre dans le grenier de cet établissement le corps sans vie de madame Mohr. Sur place, le médecin conclut rapidement à une crise cardiaque, ceci au grand désarroi de Zofia, grande lectrice de romans policiers, qui y voit plutôt un acte criminel, ce d'autant plus lorsque l'on trouve une seconde résidente morte étranglée. C'est l'occasion pour cette femme désœuvrée de mettre en lumière les petits secrets plus ou moins sordides des résidents et des employés de la maison Helcel et de contrer le juge d'instruction Klossowitz toujours prompt à enfermer le premier suspect venu. Mais bien au-delà des apparences, Zofia va tout mettre en œuvre pour faire jaillir la vérité en se découvrant ainsi un passe-temps bien plus amusant que le point de croix.

     

    On apprécie d'emblée ce récit rédigé à quatre mains où le féru d'Histoire côtoie le passionné de tabloïds criminels pour nous offrir un roman bien équilibré conjuguant bien évidement l'Histoire avec l'intrigue policière mais également la comédie de mœurs nous permettant d'avoir un bon aperçu de la diaspora bigarrée d'une ville de Cracovie et de ses environs qui avait, à l'époque, le statut particulier de république semi-autonome contrôlée par les trois empires qu'étaient la Russie, la Prusse et l'Autriche avant d'être incorporée au sein de l'empire austro-hongrois. Dans un contexte historique assez complexe, il importe donc de lire attentivement l'avant-propos afin d'avoir une vision éclairée d'une période trouble où les soulèvements évoqués vont intervenir dans la destinée de certains protagonistes du récit en nous donnant ainsi davantage de recul quant à leurs motivations. On découvre ainsi une ville d'une belle richesse culturelle que les auteurs mettent en valeur avec deux points d'orgue qui ont marqué l'année 1893 que sont l'inauguration du nouveau théâtre de Cracovie et les funérailles du grand peintre polonais Jan Matejko qui refusa son titre de citoyen honoraire de la ville indigné qu'il était que l'on ait construit le théâtre sur l'emplacement d'un couvent et d'une église en ruines. Loin d'être anecdotiques, ces deux événements s'intègrent parfaitement dans le cours de l'intrigue en suivant les pérégrinations de Zofia Turbotynska évoluant dans toutes les castes qui composent la cité en nous permettant d'avoir une bonne vue d'ensemble des communautés de la ville à l'instar des juifs considérés comme des citoyens de seconde zone. Avec cette enquêtrice atypique, on découvre ainsi le quotidien d'une femme conservatrice aux idées bien arrêtées, un peu pingre, souhaitant assoir son rang avec l'aide de la noblesse qu'elle fréquente notamment par le biais de ses activités bénévoles qui ne sont pas vraiment désintéressées. Cet aspect du quotidien est d'autant plus intéressant qu'il est ponctué d'une pincée d'humour parfois mordant qui donne du relief à l'ensemble du roman. Et puis il y a bien évidement l'intrigue policière habilement construite qui rend hommage à la reine du roman policier britannique tout en s'en affranchissant avec talent au gré d'une enquête assez complexe dont on connaît l'aboutissement qu'en toute fin de récit avec la fameuse réunion théâtrale réunissant tous les suspects fréquentant cette Maison Helcel qui abrite bien des secrets. Tout cela nous donne un roman historique et policier passionnant s'attardant sur les aspects sociaux de l'époque au gré d'un récit plaisant en accompagnant une enquêtrice au charme indéniable que l'on se réjouit déjà de retrouver au cours d'une série qui s'annonce très prometteuse.

     

     

    Maryla Szymickowa : Madame Mohr A Disparu (Tajemnica Domu Helclow). Editions Agullo 2022. Traduit du polonais par Marie Furman-bouvard.

    A lire en écoutant : Joahnnes Brahms – Piano Quintet in F minor Op. 34, String Quartet in a minor Op. 51 No 2. Album : Camerata Quartet. 2022 Camerata Quartet.

  • MIGUEL SZYMANSKI : LA GRANDE PAGODE. PAYS A VENDRE.

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    Service de presse.

     

    Ce qu'il y a de réjouissant avec une maison d'éditions comme Agullo, c'est cette propension à explorer des territoires méconnus de l'Europe en nous permettant de faire connaissance avec des auteurs qui ont pris une place prépondérante dans le paysage de la littérature noire et blanche à l'instar des polonais Wojciech Chmilarz, Magdalena Parys et tout dernièrement Maryla Szymiczkowa, nom de plume d'un duo de romanciers mariés à la ville que sont Jacek Dehnel et Piotr Tarczynski. On pense également au croate Jurica Pavičić dont le succès ne se dément pas avec des romans d'une grande envergure tout comme les récits dantesques d'Arpad Soltesz se déroulant en Slovaquie. Même s'il porte, lui aussi, un nom aux consonances slaves, on s'éloigne pourtant radicalement des contrées de l'est avec Miguel Szymanski, pour se rendre du côté du Portugal, terre d'origine de ce romancier travaillant également comme journaliste spécialisé dans le domaine de l'économie. C'est surtout l'occasion d'explorer cette culture lusitanienne méconnue en arpentant notamment les rues de Lisbonne en compagnie du journaliste Marcelo Silva dont on découvrait la première enquête avec Château De Cartes (Agullo évoquant les scandales financiers qui ont conduit le pays au bord de la faillite. Avec La Grande Pagode, second opus de la série, on reste sur le même registre économique pour retrouver Marcelo Silva au prise avec des individus s'opposant à l'accord que le Portugal s'apprête à signer avec La Chine.

     

    Une ministre, se retrouvant dans un situation compromettante, démissionne pour des raisons de "santé". Son chauffeur git sans vie sur la plage da Ursa, la plus occidentale d'Europe continentale. Et puis il y ce yacht luxueux, propriété d'un milliardaire chinois, qui mouille dans les eaux du Tage. Pas de doute, cela bruisse dans les arcanes du pouvoir avec l'imminence de cet accord conclu entre le Portugal et la Chine. Pour les opposants, il s'agit d'une menace sans équivoque planant sur l'autonomie du pays ainsi que sur son environnement, avec la perspective d'une exploitation outrancières des sous-sols. Ces opposants on les trouve aussi bien dans les milieux des hautes instances politiques que dans des quartiers clandestins comme Terroso, situé à la périphérie de Lisbonne. Mais il ne fait pas bon faire barrage aux velléités des dirigeants de l'Empire du Milieu qui n'hésitent pas à employer tous les moyens pour parvenir à leur fin avec l'appui des services secrets du pays. C'est ainsi que l'on peut retirer de la circulation un livre dénonçant l'accord tandis que la journaliste qui l'a rédigé trouve la mort lors d'un contrôle de police. Dans cet atmosphère délétère, Marcelo Silva, de retour au Portugal après s'être exilé quelques mois à Berlin, est bien décidé à rendre justice à son amie, ceci au péril de sa vie.

     

    Même si cela n'est pas indispensable, il est préférable de lire tout d'abord Château De Cartes pour mieux comprendre la trajectoire de Marcelo Silva, et plus particulièrement la raison de son exil à Berlin, et percevoir plus distinctement les rapports qu'il entretient avec Margarida, personnage central du récit précédent, qui plane désormais comme une ombre sur l'intrigue de La Grande Pagode et dont on découvrira le destin au terme d'un épilogue aux tonalités mélancoliques. Sur l'espace de cinq jours, le récit s'articule donc autour de l'imminence de cet accord entre la Chine et le Portugal, permettant à Miguel Szymanski de décrypter tous les enjeux sous-jacents avec l'Empire du Milieu bien évidement, mais également avec l'Europe et les USA qui comptent asseoir leurs influences respectives à l'égard d'un pays dont l'économie fragile le place dans une situation de vulnérabilité. On prend conscience de la situation avec Lúcia Salvador, cette ministre de l'économie démissionnaire qui entretient une relation assez singulière avec son fils Tiago Salvador totalement opposé à l'idée d'un tel accord. Autour de ces deux protagonistes, Miguel Szymanski déroule une enquête policière échevelée, manquant parfois un peu de tenue, mais qui va se révéler beaucoup plus surprenante que ce que ne laisse présager les éléments préliminaires du meurtre déroutant du chauffeur de cette ministre de l'économie déchue. Afin de donner plus d'écho aux enjeux économiques qui se jouent entre les deux nations, Marcelo Silva va retrouver Adriana Zuzarte, ancienne collègue journaliste et ex-compagne, qui vient d'écrire un essai, intitulé La Grande Pagode, dénonçant ce rapprochement sulfureux entre la Chine et le Portugal. Une femme audacieuse qui fait désormais l'objet d'un campagne de dénigrement qui va s'achever de manière dramatique. Mais au-delà des aspects économiques habilement mis en perspective au gré d'une intrigue policière prenant l'allure d'un complot aux contours incertains, on apprécie, une nouvelle fois, cette découverte de Lisbonne en compagnie d'un Marcelo Silva, esthète bon vivant, arpentant les rues de la capitale en mettant en valeur notamment tous les aspects savoureux d’une gastronomie régionale qui ne manquera pas de nous faire saliver. Si Lisbonne est mise ainsi en valeur, Miguel Szymanski va également nous entraîner dans sa périphérie et plus particulièrement du côté du Terroso, un bidonville abritant des clandestins en provenance de l'Angola et du Brésil et où l'on rencontre quelques individus pittoresques à l'image du capitaine Ali ou de Mãe Gorde, un femme aux origines africaines et dont l'influence sur la communauté est aussi respectable que son âge. Il émane ainsi de cette galerie de portraits, un récit au charme indéniable autour duquel se décline une intrigue policière chaotique, mettant en lumière les contours d'un ordre économique mondial qui bouleverse tout sur son passage avec les conséquences tragiques qui en découlent et dont Marcelo Silva est le témoin impuissant.

     

    Miguel Szymański : La Grandę Pagode (O Grande Pagode). Editions Agullo/Noir 2023. Traduit du portugais par Daniel Matias.

    A lire en écoutant : Ó Gente da Minha Terra (piano version) de Mariza. Album : Fado Em Mim. 2011 Warner Music Portugal, Lda under exclusive license to Taberna da Musica, Lsa.